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Critique de jocelynev


Trois critiques de ce livre à ce jour et trois avis bien contrastés. Oui, il y a de la distance par rapport au lecteur, une distance à laquelle nous sommes peu habitués, mais Georges Walter arrache ce récit aux derniers instants de sa vie puisque sa relation d'amitié avec le grand Jef semble avoir tout arrêté autour de lui. Ce sont des jours et parfois des semaines de repli sur l'écriture et en alerte de la présence et des réactions de Kessel qui sont notés ici. Même décrit au plus près de sa souffrance et de ses manques, le grand reporter apparaît souvent transfiguré avec sa crinière léonine ou dans son peignoir à la lumière d'une lampe dans la bibliothèque. Cette distance semble dire l'insaisissable du personnage qui ne peut plus agir, guerroyer, voler, ni même écrire.
Cependant, l'attirance pour ce livre, difficile à qualifier, même si le terme de biographie autobiographique semble assez juste, est sans doute motivée par la difficulté de l'entreprise : faire écrire un écrivain qui ne veut plus écrire.
"- Ma main ne veut pas écrire. C'est le signe fatal.
- Mais Jef... il vous suffirait de dicter!
Jef eut le sourire indulgent qu'on a pour un petit enfant :
-Je n'ai jamais dicté que mon courrier administratif. C'est la main, la main seule qui peut écrire." P108
Ce livre est avant tout un hommage excessivement respectueux pour un incroyable écrivain qui n'a vécu vraiment que par et avec l'excès comme nous le montre la citation de Mauriac à l'entête du dernier chapitre. Sans cette énergie, l'écriture s'interrompt et rompt le flux de vie qui tenait l'écrivain, Joseph Kessel, et dans le même temps, son ami Georges Walter. Mais comment ne pas apprécier cette notation du dernier instant : « - Regarde ça, Georges. le monde est merveilleux… »P193
Une amitié flamboyante et un constat en forme d'espoir, que l'actualité contredit malheureusement, mais qui demeure comme une ligne d'horizon pour les futurs voyageurs, les futurs écrivains, les lecteurs.
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