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Critique de hanyrhauz


Marianne ne comprend plus ses enfants. Elle tend l'oreille mais les paroles qu'elle entend monter de la promenade de Fleury-Merogis ne lui disent rien qui vaille. Des wallah, des disquettes, des sa mère la pute, des mots à l'envers, elle est perplexe. le diable, lui, n'a pas de problème avec ce vocabulaire fleuri. Il faut dire que moins il y a de mots plus il y a de maux (punchline niveau 0, je suis désolée) et c'est ce qui arrange ses affaires (nian nian nian).

Frédéric arrive de la Gare du Nord, en passant à peine par la case présomption d'innocence. Trop d'herbe, trop fraîche. Il va devoir partager la cellule de Richard, junkie juif et c'est un signe de la providence. Il embrasse le judaïsme, religion du verbe, le mot juste sera son arme de précision et son salut.

Dès le début, il dénote dans l'univers carcéral, pas seulement parce qu'il arrive en santiag, cigarillos dans les poches (cette scène est culte) loin du jogging-baskets attendu. Il a du style. Il a aussi la foi chevillée au corps : il sortira grandi, meilleur et plus philosophe de cette épreuve (wallah). Les gardiens sont interloqués, ses co-détenus tout autant, le juge, ému, Marianne est rassurée, le Diable ne désespère pas de le voir revenir dans son giron.

Ludovic-Hermann Wanda est un maître ès punchlines. J'aurais pu noter une phrase sur deux, les comparaisons et métaphores pleuvent dans ce roman. J'ai même trouvé, je crois, l'épitaphe idéale : "Ceux qui lisent et qui s'habillent bien sont les seuls à découvrir le bonheur sur terre, le vrai, celui de l'accomplissement de soi." (Ça claque, non ?)
C'est un texte intelligent, malin, drôle qui nous amène à réfléchir à des sujets de société prégnants sans jamais mettre de côté le plaisir de lecture. Véritable ode à la langue française, c'est un roman atypique, au meilleur sens du terme, puisqu'il nous surprend, joue avec son lecteur et nous confirme ce que nous présentions déjà : celui qui a le mot clé peut ouvrir toutes les portes.

Lecture largement appréciée et partagée avec @manonlit_et_vadrouilleaussi D'ailleurs un(e) autre antilope nous attend.
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