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Critique de xst


Une vie de labeur et de dévouement, tel est le lot des femmes qui peuplent ce livre., Mères, grand-mères, arrière-grand-mères, soeurs, tantes et cousines, toutes de la lignée de Herbjørg Wassmo.
Cent ans la sépare de Sara-Suzanne épouse de Johannes, mère de Elida épouse de Fredrik, mère de Hjørdis épouse de Hans, mère de Herbjørg tombeau d'un lourd secret lié à la honte que lui fait subir Hans, «il» dans les carnets jaunes que la petite Herbjørg cache sous un rocher ou sous une poutre de l'étable.
Elles ont toute eu soif de liberté et ont toutes abandonné ce rêve pour donner naissance à des tribus d'enfants et s'occuper de leurs hommes, qu'elles les aient choisis ou qu'ils leur aient été imposés par les circonstances, les uns comme les autres.
Elles sont tourmentées et résignées. Amoureuses, emportées, ou silencieuses, craintives et soumises. Elles doivent taire leurs sentiments. Et leurs enfants en souffrent et s'en sortent tant bien que mal. Même lorsqu'ils sont confiés à des parents adoptifs le temps que leurs parents s'en sortent.
La mer est omniprésente dans cette histoire qui se passe à l'extrême nord de la Norvège, dans le Nordland, terre désolée et rude dont les habitants sont méprisés par les Norvégiens du Sud. Une histoire de renoncement à l'image de Sara Suzanne qui embarquant à bord de la barque qui doit l'emmener dans la famille de sa future belle-famille se dit que « sa vie se termine là et que cela ne lui fait ni chaud, ni froid ». Ou bien à l'image d'Elida, qui devant emmener son mari Fredrik se faire soigner dans le Sud, doit choisir qui de ses enfants viendra avec elle et qui elle laissera en nourrice :"Elle avait Hjørdis dans les bras et Agda agrippée à son genou. La chambre était saturée de respirations et de pleurs réprimés. de gravité. L'impuissance avait tout envahi, jusqu'au couvre-lit et aux papiers de Fredrik qui n'étaient pas encore emballés. Jusqu'aux paumes de ceux qui étaient présents. Jusqu'à leurs glandes lacrymales. Les parents nourriciers étaient venus chercher les enfants."
Il y a des moments de grâce cependant comme les veillées de lecture qu'organise Sara Suzanne pour tout le monde y compris les domestiques, la pêche aux harengs, ou les séjours de Herbjørg chez sa grand-mère Elida.
Et tout cela nous est raconté de cette écriture au rythme aussi étrange que les noms des personnages qui peuplent ce livre.
Une belle histoire.
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