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Critique de Nina


Herbjorb Wassmo fait revivre le temps d'un livre sous la forme de six cahiers, la vie de ses aïeules. cent ans, quatre générations de femmes. Se raccrocher à ses racines, à une lignée de femmes à la personnalité originale, droite et courageuse : est-ce que cela suffit pour comprendre son destin ? Est-ce l'héritage de cette force féminine qui a fait que malgré les graves traumatismes de l'enfance, la petite Herbjorb est devenue une femme épanouie ? C'est peut-être ce que recherche Herbjorg Wasmo quand elle entreprend l'écriture de ce roman. le besoin de puiser plus loin que l'histoire de ses parents, pour comprendre sa propre histoire. Partir à la rencontre de toutes ces femmes qui lui ont transmises ces étincelles de vie qui ont été plus fortes que l'insoutenable distillé chaque jour par celui que la petite Herbjorb nomme il.

Enfant, l'écriture la sauve du néant. La petite Herbjorb écrit, se livre, libère sa honte, ses angoisses de petite fille et cache ses petits carnets pour qu'il ne les trouve pas. Il est présent tout le long du roman, il rôde. On l'oublie pendant quelques pages, le temps de découvrir la vie de ces femmes. Et surtout celle qui fut pour l'auteur le pilier de sa famille. La belle et surprenante Sara Suzanne.

"Cela réconforte de considérer la famille dans son ensemble. de voir autre chose que la dissimulation, la honte, et la haine. Cela réconforte aussi de voir chacun des membres en instantané, tels qu'ils étaient alors. Non tels qu'ils sont devenus plus tard. Lui aussi, à un moment, était un enfant. C'est à la fois une délivrance et un mal incurable."(extrait de la page 13)

Cette épopée familiale commence en 1842 avec la naissance de Sara Susanne et se termine avec la naissance de l'auteur en 1942.

Le destin de ces quatre femmes est bouleversant. A ces époques, la vie était rude en Norvège pour les familles. La mer et les travaux des champs étaient les principales sources de travail. Les femmes avaient en plus à charge des familles nombreuses, c'est à dire une dizaine d'enfants....

"Elle se dit que c'était ainsi que les vingt-trois dernières années avaient passé. Avec un enfant sur une hanche et un autre dans le ventre." (extrait de la page 13)
Sara Suzanne et sa fille Elida ont eu la « chance » d'avoir à leur coté des époux intelligents, compréhensifs. Des hommes sur qui elles ont pu compter, qui ont chercher à les comprendre, à réfléchir à leur condition de femmes.
Pour Hjordis, la mère d'Herbjorg, ce n'est pas tout à fait pareil. Son enfance a été fragilisée par la mort de son père, puis il y a eu la guerre.... Mais je n'en dirais pas plus pour ne pas dévoiler la fin de ce magnifique roman.
Un roman fascinant écrit avec une sobriété remarquablement maîtrisée. Herbjorb Wassmo nous prouve une nouvelle fois ses talents d'écrivain
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