- Qu'est-ce que c'est, euh ... la scénétique ? intervint Marie.
- Vous savez, la transférence et la visualisation scéniques. Le fait de changer nos schémas pour embrasser notre complétude. Ça vous intéresserait d'essayer ? Je fais des tarifs dégressifs , de trois cents à cinq cents dollars pour l'ensemble de la thérapie ; vous pouvez aussi payer à l'heure. Soixante-quinze dollars. Débarrassez-vous de vos toxines spirituelles et purifiez-vous.
- Nous allons passer notre tour, dis-je. ( p 113 )
J’avais découvert que la tristesse était comme une vieille voiture abandonnée pour de bon dans un champ – elle change un peu avec le temps, mais elle ne disparaît jamais. On peut l’oublier pendant un moment, mais elle est toujours là, de plus en plus mangée par la rouille, jusqu’à ce qu’on la remarque à nouveau.
Je retournai en pensée à ce jour terrible, l'appel téléphonique que j'avais reçu de la police tribale, le trajet en voiture pour aller chercher Nathan à l'école, l'épave de sa voiture à la fourrière, le post-it où Nathan avait écrit JE T'AIME MAMAN encore miraculeusement collé au tableau de bord de la voiture fracassée.
Autrefois, avant Christophe Colomb, il n’y avait que des Indiens ici, pas de gratte- ciel, d’automobiles, de rues.
Bien entendu, on n’utilisait pas les mots « indiens » ou « amérindiens », à l’époque ; nous étions seulement des gens.
C'était un sale con - un ivrogne de première, un voleur et un menteur. Il avait toujours une arnaque sur le feu. Sans parler du fait qu'il était le leader de la bande de gamins qui m'avaient tourmenté quand j'étais à l'école, le roi des brutes, celui qui était toujours sur le dos des faibles. J'étais le plus faible, en ce temps- là. Mais ce n'était plus le cas.
Il n'y pas de mot pour dire adieu en lakota. Voilà ce que ma mère me répétait. Bien sûr, il existe des mots comme toksa "plus tard", que les gens utilisent comme substitut moderne. Elle m'avait dit que les Lakotas n'avaient pas de terme pour l'adieu parce que nous étions connectés pour toujours.
Quand le système judiciaire leur faisait ainsi défaut, les gens s'adressaient à moi. Pour quelques centaines de dollars, ils étaient un peu vengés. C'était ma contribution à la justice.
Elle croyait qu'on pouvait raisonner les voyous, qu'on pouvait les convaincre de changer de comportement. Mais moi, je savais.
Autrefois, avant Christophe Colomb, il n’y avait que des Indiens ici, pas de gratte-ciel, d’automobiles, de rues. Bien entendu, on n’utilisait pas les mots “indien” ou “amérindien”, à l’époque ; nous étions seulement des gens. Nous ne savions pas que nous étions soi-disant des ivrognes, des paresseux ou des sauvages. Je me demandai comment ce serait, de vivre sans ce poids sur ses épaules, sans le poids des ancêtres assassinés, de la terre volée, des enfants maltraités, le fardeau qui pesait sur tous les Amérindiens.
Wakan Tanka nici un. Que le Grand Esprit te guide.