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Critique de Luzeamus


Andréa Sachs serait-elle psychotique, bipolaire ou schizophrène ?

Un diagnostic que cette horripilante lecture ne manquera pas d'éclaircir...

Posons les bases. Fan inconditionnel de Meryl Streep, j'ai commencé par découvrir "Le Diable s'habille en Prada" avant de réaliser la lecture du livre. Intéressant bien que parfois un peu creux. Amateur de toutes les littératures, bien que peu connaisseur de littérature féminine (à défaut du terme de chick-litt, que je n'approuve pas), j'avais donc conservé "Vengeance en Prada" comme une agréable lecture d'été, un moment de détente au soleil. Finalement, le temps du moment est en accord avec le livre, gris et désagréable.

Etre déçu d'un livre dont on n'attend pas grand chose, c'est un comble... Et je me suis demandé, dans l'ordre: "étant un homme, n'est-ce simplement pas pour moi ?", "qu'est-ce qui me dérange le plus en fait ?", "qu'ont pu en penser d'autres lecteurs et lectrices ?". Et je suis assez rassuré de voir que l'avis général, bien que peut-être pour des raisons différentes, tend à aller dans le même sens que moi. Rassuré, parce que j'ai moins eu le sentiment d'être un horrible misogyne en lisant que la plupart des lectures avaient eu du mal avec Andréa. Alors pourquoi ?

Parce qu'à mes yeux, Andréa est d'une platitude, d'une névrose et d'un excès aptes à justifier un meurtre violent devant n'importe quel tribunal face auquel Max, son mari, pourrait être amené à comparaître s'il se réveillait un jour en décidant de ne pas commencer sa journée par avaler deux valiums. La vision de l'auteure sur son personnage n'est pas seulement inquiétante, elle est effrayante. Andréa est complètement paniquée en apprenant que sa belle-mère n'approuve pas le mariage de son fils... For the love of Walt Disney, dans quelle bulle de fantasmes faut-il vivre pour imaginer que le mariage sera facile, parfait, une sorte de cross-over entre Alice au Pays des Merveilles et le Magicien d'Oz ? Ou, avant même d'être mariée, paniquer en imaginant qu'elle a été trompée par Max durant son enterrement de vie de garçon et qu'il pourrait en résulter une MST ?

Ces angoisses (ainsi que celles qui s'accumulent encore par la suite) peuvent être légitimes et discutées avec les personnes concernées, mais l'habitude d'Andréa de torturer et déformer les faits dans son imagination, ne font pas uniquement souffrir les gens qui l'entourent (ou plutôt, parviennent à la supporter), mais plutôt souffrir le lecteur qui doit subir les raccourcis, les raisonnements simplistes et les personnages sans saveur d'une auteure en mal d'inspiration. Non, dans la réalité, aucun homme ne laisserait sa femme se replier sur elle-même pendant deux semaines, malade et angoissée, juste après leur mariage, à moins d'être parfaitement insensible... La psychologie des personnages est à revoir, comme le titre, car si l'attente était de voir Miranda Priestly torturer Andréa à nouveau, c'est raté. Ses apparitions sont rares et à savourer comme un petit biscuit accompagnant un thé insipide, c'est tout ce qui sauve ce roman de la poubelle, et qui devrait s'appeler "Angoisses d'une névrosée qui a pourtant tout pour être heureuse".

Et oui, cette critique est bien destinée à évacuer tout l'agacement et les tics nerveux que le comportement de l'héroïne finissait par me procurer. C'était ça, ou le prozac...
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