- Dans l'Est, nous sommes bien plus humains. Nous ne tuons pas nos voleurs. On se contente de leur couper les pieds et de les laisser ramper dans la boue comme les chiens qu'ils sont.
-Oh, dit Malden. Mais alors... Comment le voleur en question parvient-il à nourrir sa famille après ça ? Il en est réduit à mendier.
- Les mendiants n'existent pas chez nous.
- Vraiment ?
Le barbare rit de nouveau.
- Si un homme ne peut pas se nourrir seul, on en fait un esclave. On ne laisserait jamais quelqu'un mourir de faim !
Les ancêtres s'adressaient à lui. Pour les disparus de longue date, l'oubli faisait office de mort. Ils s'accrochaient désespérément au hiéromage, cherchant à l'attirer dans des souvenirs de forêts séculaires, nées avant même l'arrivée des premiers humains sur le continant.
Avant que son peuple ne soit détruit, banni, abandonné.
Je n'ai jamais compris pourquoi vous autres les humains vous reproduisiez si vite si c'était pour laisser sur le bord de la route des tas de gens désœuvrés, sans rien pour subsister.
Tu es un homme bon, Malden, malgré ton arrogance. Alors... sois bon. (Cythere).
Les armes semblaient être la réponse à toutes les questions, car ceux qui en possédaient avaient toujours raison face à ceux qui en étaient dépourvus. Malden estimait que la plupart des bretteurs profitaient de cet avantage pour abuser de leur pouvoir. [...]
Avant de rencontrer Croy, il n'avait même jamais envisagé qu'il puisse exister des gens armés qui n'en profitaient pas pour voler, mentir ou duper leurs concitoyens, en proclament qu'il étaient dans leur bon droit car ils étaient bien nés.
Le temps est le plus grand des voleurs.