Elle était devenue la singularité biologique. La concrétisation de ce qui n'était pas censé se produire. Elle était morte, mais également, c'était manifeste, toujours en vie. Morte. Vivante. Morte. Vivante. Un mort-vivant.
La goule avait dû sentir son regard. Elle se redressa, laissant échapper de ses lèvres une bouchée de chair fraîche, et se mit debout dans la benne, si bien que son visage maculé de sang la dominait de deux bons mètres.
Il était mort quand elle arriva près de lui.
Ce qui ne l’empêcha pas de vouloir l’agripper.
L’homme était mort mais il bougeait toujours. Une impossibilité, une singularité biologique. Comme si le point précis où les règles normales cessent de s’appliquer venait d’être atteint.
On est toujours en train de penser à quelque chose, que ce soit une idée abstraite ou banale. L'esprit n'est jamais au repos. Il doit s'agiter sans cesse où bien il meurt. Comme un requin. Les requins suffoquent dès qu'ils cessent de nager.