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Critique de Ziliz


Ziliz
22 décembre 2019
Jane, originaire d'Ecosse, vient s'installer à Berlin.
Enceinte de sept mois, elle y rejoint Petra, sa compagne allemande, pour la naissance de leur bébé.
Petra travaille, beaucoup, Jane est donc souvent seule dans cette ville qu'elle ne connaît pas, dont elle ne maîtrise pas la langue. Leur appartement est froid, tout droit sorti d'un magazine déco, si différent de leur ancien nid londonien sous les toits. Jane aime se réfugier dans « la chambre de l'enfant » (pas encore aménagée), la pièce la plus hostile pourtant, qui donne sur un immeuble délabré aux fenêtres cassées.

On est rapidement plongé dans une ambiance angoissante façon 'Rosemary's Baby' (roman d'Ira Levin, 1967), avec des 'fantômes' comme chez 'Rebecca' (Daphné du Maurier), et une touche de 'Lost in Translation' (film de Sofia Coppola, 2003).
La grossesse (et ses hormones ?), la solitude, l'histoire lourde de Berlin et du quartier où elles vivent, l'Eglise de Saint-Sébastien et son cimetière, les comportements inquiétants des voisins... tout cela travaille Jane, jeune femme hypersensible.
Qui est la jeune fille en rouge qui habite au-dessus, dont elle entend les cris à travers les fines cloisons, et qu'elle croise dans l'escalier - tantôt habillée comme une enfant, tantôt juchée sur des talons hauts et outrageusement fardée ? Que lui fait son père ? Où est la mère ? Autant de questions qui tournent en boucle dans la tête de Jane.
Elle enquête, interroge des prostituées du quartier, le prêtre, des voisins, apprend des éléments sombres du passé des uns et des autres.

Si on se réfère au nombre de lecteurs sur Babelio, Louise Welsh semble peu connue en France. Quel dommage !
Intelligent et très bien écrit, ce thriller éveille des peurs ancestrales. L'auteur évoque d'ailleurs des contes traditionnels parmi les plus terribles (Peau d'Ane, le Chaperon rouge, Barbe-Bleue...), et fait sans cesse douter le lecteur : Jane est-elle en proie à la paranoïa ? projette-t-elle de vieux traumatismes ? est-elle au contraire clairvoyante ? sa sensibilité est-elle exacerbée par des angoisses pré-natales (capacité à aimer son enfant, à être une bonne mère...) ? est-elle aussi fragile que ces murs qui se fissurent ? et son couple ? saura-t-elle protéger l'enfant des dangers du monde extérieur ? et d'elle-même ?...

Pour supporter la fin, j'ai préféré me rassurer, comme à l'issue du film 'Harry, un ami qui vous veut du bien' (Dominik Moll, 2000), en me disant...

J'ai hâte de découvrir d'autres romans de Louise Welsh ('De vieux os', 'Le Tour maudit'...).
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♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=PwlC2W-or08
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