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Critique de akahama


Kouri met en scène Germaine Tillion, écrivain, résistante et survivante des camps tout récemment Panthéonisée. C'est cette actualité qui m'a donné envie de découvrir le livre, et je n'ai pas été déçue du voyage.
C'est par un train que tout commença et c'est dans un train que s'insère le récit de Dorothée Werner. Germaine Tillion, alis Kouri, est en route pour témoigner au procès de deux gardiennes du camps où elle a été retenue avec sa mère et toutes les autres femmes qui n'ont jamais quitté sa mémoire. Car Kouri fait partie de celles qui ont survécu et de celles qui parlent, celles qui ne se sont pas départies de leur idéal de justice et qui continue à croire que la lumière doit être faite sur les horreurs qu'elles ont connues. Cette force de conviction, Dorothée Werner la restitue à merveille dans un livre foisonnant d'images évocatrices et puissantes. Ultime tour de force, les citations de l'autobiographie de Germaine Tillion insérées dans le roman se fondent dans le texte comme si elles y avaient pris racine. L'auteure parvient avec brio à faire coïncider sa prose avec son propos et son personnage. le voyage en train ramène Kouri vers son passé, littéralement et métaphoriquement, en précipitant sous son regard des personnages qui la renvoient sans cesse aux camps et à l'obsession de justice dont elle ne parvient à se débarrasser. L'utilité de sa démarche est intelligemment questionnée dans la relation épistolaire entretenue avec Hélène, sa presque soeur, elle aussi rescapée des camps. En fin de compte, ce que le livre démontre avec maestria, via l'opiniâtreté de son personnage principal, c'est que les idéaux survivent tant que l'on continue à s'engager pour les défendre.
Une oeuvre agréable et pertinente, pour le fonds comme pour la forme.
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