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EAN : 9782709649063
220 pages
J.-C. Lattès (06/05/2015)
2.98/5   20 notes
Résumé :
Février 1950. Un train file vers l’Allemagne. Kouri, nom de résistante de Germaine Tillon, n’aime pas les voyages et celui-ci qui l’emmène vers le pays maudit moins que les autres. Là-bas, un curieux procès l’attend. Rescapée de Ravensbrück, où elle a été déportée pour des faits d’insoumission en 1943, elle part pour témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp. À l’époque, ces femmes cruelles avaient tout pouvoir sur les détenues. Cette fois, Kouri tien... >Voir plus
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En février 1950, Germaine Tillon, dite Kouri sous la Résistance, est appelée en tant que témoin pour témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp de concentration de Ravensbrück, Antonia Beinz et Grete Adam. Dans le train qui la mène à "la-ville-aux-Rats" où se tiendra le procès, Kouri se souvient de la captivité au camp, de la violence des gardiennes, de la façon dont certaines prisonnières arrivaient à marchander des objets, de l'arrestation de sa mère, de ses compagnes d'infortune… A la Libération, la parole des rescapées n'intéressait pas ceux qui n'avaient pas vécu les camps, il fallait oublier, se taire. Kouri voyage physiquement et dans ses souvenirs.

J'ai découvert par hasard ce roman à la médiathèque de ma commune et attirée par la quatrième de couverture, je l'ai emprunté avec curiosité.
Malheureusement, j'ai été déçue par cette lecture que j'ai trouvée assez fade et décousue. En effet, le récit s'organise autour des souvenirs de Germaine Tillon qui arrivent de façon disparate et cette construction qui n'est pas linéaire a été perturbante pour moi. Je m'attendais à un roman construit chronologiquement et non à cette superposition de souvenirs.
De plus, alors que le résumé évoque ce procès que j'attendais impatiemment, il n'en est finalement pas question dans le livre, on est dans le train et on y reste.
Je me suis aussi parfois demandé si le personnage éponyme n'avait pas des hallucinations comme avec le bourgeois dans lequel elle croit voir un curé corrompu, ou la présence de ce moineau qui revient régulièrement se poser sur les genoux de Kouri. C'est un peu gros pour être vrai.
Il y a enfin des longueurs dans ce livre que j'ai trouvé ennuyant et décevant. Heureusement qu'il ne comporte que 210 pages car avec plus de pages, j'aurais eu encore plus de mal à le finir déjà que je trouvais le temps long.
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En février 1950, une rescapée d'un camp de la mort traverse la France et l'Allemagne en train pour aller témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp.

Cette femme, surnommée Kouri par les résistants, est Germaine Tillion. Ce voyage sera l'occasion pour Kouri de replonger dans son passé et de se confronter à ses souvenirs du Monde Noir qu'elle ne parvient pas à regarder en face. Ce grand plongeon dans ces malheurs passés qui la poursuivront jusqu'à la fin de sa vie sont nécessaires puisqu'ils lui permettront de faire un choix. Les deux anciennes gardiennes du camp sont jugées pour avoir tranché la tête de prisonnières de camp. Kouri les croit innocentes de ces actes barbares en particulier mais elle sait également qu'elles en ont commis bien d'autres. Alors que faire ? Témoigner contre ces deux femmes qui ont recommencé leur petite vie tranquillement après la guerre, comme si de rien n'était? Les faire condamner pour un crime qu'elles n'ont pas commis et venger enfin, leurs victimes de toutes les autres horreurs qu'elles ont commises dans le camp? Ou alors défendre coûte que coûte la vérité quitte à ce que ces deux monstres soient relâchés? Opter pour la vérité n'est-ce pas trahir tous ces morts ? Mentir n'est-ce pas trahir ce pour quoi ces femmes ont cherché à survivre dans cet Enfer, c'est-à-dire trahir ce besoin de crier haut et fort la vérité et de dénoncer le sort qu'elles ont subi ?

Kouri sait que son témoignage pourrait faire basculer le verdict. le lecteur plonge dans son esprit qui tente de résoudre ce dilemme en se remémorant certains épisodes de sa vie en Afrique lorsqu'elle était ethnologue, puis ces terribles moments dans les camps avec sa mère et enfin la libération et le retour à une vie dite normale mais qui ne le sera plus jamais. Kouri revoit ses chers disparus; son père décédé lorsqu'elle était enfant, sa nourrice, sa mère et ses amies mortes dans les camps mais aussi l'homme qui l'a trahie ou les bourreaux du Monde Noir.

Ce roman est un long monologue qui s'inspire de faits réels mais qui n'est pas une biographie de Germaine Tillion. J'ai trouvé qu'il était plutôt difficile de débuter le roman. La forme peut surprendre puisqu'il ne se passe presque rien dans ce roman: les pensées vont et viennent et le lecteur les suit uniquement. Je crois que j'ai également mis du temps à accrocher à ce roman pour une cause qui lui est extérieure: j'avais envie de découvrir un peu plus la vie de Germaine Tillion récemment inhumée au Panthéon mais en ce début de vacances cette lecture était grave et peu légère. le style de Dorothée Werner est très beau. Une fois que l'on s'est plongé dans le début du roman, la suite se lit avec beaucoup de plaisir. Enfin, l'auteur pose des questions primordiales et qu'il est important d'avoir à l'esprit tout au long de notre vie sur le courage face à des événements extraordinaires, la justice et le plus souvent l'échec de la justice face à la barbarie, l'insoumission, la lâcheté, l'honneur, la fidélité à soi même et aux siens et le devoir de vérité et de mémoire.

Je remercie Babelio et les éditions JC Lattès pour cette lecture enrichissante !

Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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Février 1950. Germaine Tillion, dont le surnom est Kouri, part à l'Est pour témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp Ravensbrück. Dans le train, Kouri se souvient de ses amies, de sa mère et de l'enfer qu'elle a vécu.

Le roman de Dorothée Werner est un voyage dur mais juste sur la vérité, la justice et l'humanité ! J'avais vraiment l'impression d'être avec Kouri dans ce train et d'écouter ses pensées avec elle. C'est pour moi une très belle biographie qui est certes romancée (et donc sûrement exagérée) mais on retrouve, il me semble, assez bien Germaine Tillion, sa souffrance mais aussi son sens de la liberté et de la justice. de plus, Dorothée Werner a une plume délicate qui est un délice à lire ! Vous l'aurez compris, c'est un roman que je recommande de lire !
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Kouri met en scène Germaine Tillion, écrivain, résistante et survivante des camps tout récemment Panthéonisée. C'est cette actualité qui m'a donné envie de découvrir le livre, et je n'ai pas été déçue du voyage.
C'est par un train que tout commença et c'est dans un train que s'insère le récit de Dorothée Werner. Germaine Tillion, alis Kouri, est en route pour témoigner au procès de deux gardiennes du camps où elle a été retenue avec sa mère et toutes les autres femmes qui n'ont jamais quitté sa mémoire. Car Kouri fait partie de celles qui ont survécu et de celles qui parlent, celles qui ne se sont pas départies de leur idéal de justice et qui continue à croire que la lumière doit être faite sur les horreurs qu'elles ont connues. Cette force de conviction, Dorothée Werner la restitue à merveille dans un livre foisonnant d'images évocatrices et puissantes. Ultime tour de force, les citations de l'autobiographie de Germaine Tillion insérées dans le roman se fondent dans le texte comme si elles y avaient pris racine. L'auteure parvient avec brio à faire coïncider sa prose avec son propos et son personnage. le voyage en train ramène Kouri vers son passé, littéralement et métaphoriquement, en précipitant sous son regard des personnages qui la renvoient sans cesse aux camps et à l'obsession de justice dont elle ne parvient à se débarrasser. L'utilité de sa démarche est intelligemment questionnée dans la relation épistolaire entretenue avec Hélène, sa presque soeur, elle aussi rescapée des camps. En fin de compte, ce que le livre démontre avec maestria, via l'opiniâtreté de son personnage principal, c'est que les idéaux survivent tant que l'on continue à s'engager pour les défendre.
Une oeuvre agréable et pertinente, pour le fonds comme pour la forme.
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Germaine Tillion alias Kouri était une résistante, ethnologue de renom et voix de survivante, entrée en mai dernier au Panthéon. Dans ce roman, qui se déroule en 1950, Kouri doit se rendre à l'Est pour témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp de Ravensbrück où elle était détenue.
Le voyage en train vers cette Ville-aux-Rats réveille des souvenirs, des évènements douloureux, les horreurs vécues au camp, les moments de son enfance et sa vie en Afrique, ses amis et ennemis puis sa chère mère continuellement présente à son esprit; mais se réveille aussi des sentiments contradictoires, choisir entre la vengeance ou la paix, mentir et condamner ou dire la vérité et laisser vaincre l'humanité.
C'est un voyage intérieur où celle qui a survécu vit avec le souvenirs des disparues, au milieu de ce wagon entourée de gens ordinaire mais qui ont chacun une histoire particulière comme ce jeune homme qui tentât de se suicider n'étant plus capable de supporter une vie trop imprégnée par la douleur de la guerre, ce passage du livre est très émouvant Kouri absorbe la souffrance de cet homme pour lui donner les clés de la survie, car accepter sa souffrance et vivre c'est devenir libre.

Le roman insère des réflexions tirées de la biographie de Germine Tillion qui apporte au personnage du roman (bien que non fictif) une dimension plus réelle, il n'y pas vraiment d'action car l'essentiel du roman se déroule dans un compartiment de train, on quitte seulement le wagon pour la terreur des camps; mais on y trouve beaucoup de réflexion, de gravité, il est question de justice face à la sauvagerie de l'homme.
Une lecture éprouvante pour cette période estivale car dans ce récit la légèreté n'est pas de mise, mais éprouvante aussi par sa construction qui alterne un peu trop passé/présent dans le même chapitre. Cela reste toutefois un roman que j'ai apprécié de par le thème de la seconde guerre mondiale que j'aime beaucoup.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Hier, avant le voyage, une femme a posé cette question à Kouri: pourquoi les êtres humains massacrent, tient, torturent?Kouri n'a rien trouvé à répondre. Mais elle est en train d'apprendre à aimer les questions elles-mêmes, plus que les réponses. La vérité s'y niche plus sûrement que nulle par ailleurs. Comme elle a l'esprit d'escalier, elle trouve aujourd'hui seulement les seuls mots qu'elle aurait pu répondre à cette dame: Pourquoi a-t-on de la compassion, le sens de la justice et de la fraternité ?
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L'indignation devant l'injustice est une source d'eau vive qui ne se tarit jamais.
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Videos de Dorothée Werner (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dorothée Werner
Découvrez la bande-annonce de l'album Pourquoi y a-t-il des inégalités entre les hommes et les femmes ? de Soledad Bravi et Dorothée Werner, paru aux éditions Rue de Sèvres le 14 février 2018.
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