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En février 1950, Germaine Tillon, dite Kouri sous la Résistance, est appelée en tant que témoin pour témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp de concentration de Ravensbrück, Antonia Beinz et Grete Adam. Dans le train qui la mène à "la-ville-aux-Rats" où se tiendra le procès, Kouri se souvient de la captivité au camp, de la violence des gardiennes, de la façon dont certaines prisonnières arrivaient à marchander des objets, de l'arrestation de sa mère, de ses compagnes d'infortune… A la Libération, la parole des rescapées n'intéressait pas ceux qui n'avaient pas vécu les camps, il fallait oublier, se taire. Kouri voyage physiquement et dans ses souvenirs.

J'ai découvert par hasard ce roman à la médiathèque de ma commune et attirée par la quatrième de couverture, je l'ai emprunté avec curiosité.
Malheureusement, j'ai été déçue par cette lecture que j'ai trouvée assez fade et décousue. En effet, le récit s'organise autour des souvenirs de Germaine Tillon qui arrivent de façon disparate et cette construction qui n'est pas linéaire a été perturbante pour moi. Je m'attendais à un roman construit chronologiquement et non à cette superposition de souvenirs.
De plus, alors que le résumé évoque ce procès que j'attendais impatiemment, il n'en est finalement pas question dans le livre, on est dans le train et on y reste.
Je me suis aussi parfois demandé si le personnage éponyme n'avait pas des hallucinations comme avec le bourgeois dans lequel elle croit voir un curé corrompu, ou la présence de ce moineau qui revient régulièrement se poser sur les genoux de Kouri. C'est un peu gros pour être vrai.
Il y a enfin des longueurs dans ce livre que j'ai trouvé ennuyant et décevant. Heureusement qu'il ne comporte que 210 pages car avec plus de pages, j'aurais eu encore plus de mal à le finir déjà que je trouvais le temps long.
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Février 1950. Germaine Tillion, dont le surnom est Kouri, part à l'Est pour témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp Ravensbrück. Dans le train, Kouri se souvient de ses amies, de sa mère et de l'enfer qu'elle a vécu.

Le roman de Dorothée Werner est un voyage dur mais juste sur la vérité, la justice et l'humanité ! J'avais vraiment l'impression d'être avec Kouri dans ce train et d'écouter ses pensées avec elle. C'est pour moi une très belle biographie qui est certes romancée (et donc sûrement exagérée) mais on retrouve, il me semble, assez bien Germaine Tillion, sa souffrance mais aussi son sens de la liberté et de la justice. de plus, Dorothée Werner a une plume délicate qui est un délice à lire ! Vous l'aurez compris, c'est un roman que je recommande de lire !
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En février 1950, une rescapée d'un camp de la mort traverse la France et l'Allemagne en train pour aller témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp.

Cette femme, surnommée Kouri par les résistants, est Germaine Tillion. Ce voyage sera l'occasion pour Kouri de replonger dans son passé et de se confronter à ses souvenirs du Monde Noir qu'elle ne parvient pas à regarder en face. Ce grand plongeon dans ces malheurs passés qui la poursuivront jusqu'à la fin de sa vie sont nécessaires puisqu'ils lui permettront de faire un choix. Les deux anciennes gardiennes du camp sont jugées pour avoir tranché la tête de prisonnières de camp. Kouri les croit innocentes de ces actes barbares en particulier mais elle sait également qu'elles en ont commis bien d'autres. Alors que faire ? Témoigner contre ces deux femmes qui ont recommencé leur petite vie tranquillement après la guerre, comme si de rien n'était? Les faire condamner pour un crime qu'elles n'ont pas commis et venger enfin, leurs victimes de toutes les autres horreurs qu'elles ont commises dans le camp? Ou alors défendre coûte que coûte la vérité quitte à ce que ces deux monstres soient relâchés? Opter pour la vérité n'est-ce pas trahir tous ces morts ? Mentir n'est-ce pas trahir ce pour quoi ces femmes ont cherché à survivre dans cet Enfer, c'est-à-dire trahir ce besoin de crier haut et fort la vérité et de dénoncer le sort qu'elles ont subi ?

Kouri sait que son témoignage pourrait faire basculer le verdict. le lecteur plonge dans son esprit qui tente de résoudre ce dilemme en se remémorant certains épisodes de sa vie en Afrique lorsqu'elle était ethnologue, puis ces terribles moments dans les camps avec sa mère et enfin la libération et le retour à une vie dite normale mais qui ne le sera plus jamais. Kouri revoit ses chers disparus; son père décédé lorsqu'elle était enfant, sa nourrice, sa mère et ses amies mortes dans les camps mais aussi l'homme qui l'a trahie ou les bourreaux du Monde Noir.

Ce roman est un long monologue qui s'inspire de faits réels mais qui n'est pas une biographie de Germaine Tillion. J'ai trouvé qu'il était plutôt difficile de débuter le roman. La forme peut surprendre puisqu'il ne se passe presque rien dans ce roman: les pensées vont et viennent et le lecteur les suit uniquement. Je crois que j'ai également mis du temps à accrocher à ce roman pour une cause qui lui est extérieure: j'avais envie de découvrir un peu plus la vie de Germaine Tillion récemment inhumée au Panthéon mais en ce début de vacances cette lecture était grave et peu légère. le style de Dorothée Werner est très beau. Une fois que l'on s'est plongé dans le début du roman, la suite se lit avec beaucoup de plaisir. Enfin, l'auteur pose des questions primordiales et qu'il est important d'avoir à l'esprit tout au long de notre vie sur le courage face à des événements extraordinaires, la justice et le plus souvent l'échec de la justice face à la barbarie, l'insoumission, la lâcheté, l'honneur, la fidélité à soi même et aux siens et le devoir de vérité et de mémoire.

Je remercie Babelio et les éditions JC Lattès pour cette lecture enrichissante !

Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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La vie de Germaine Tillon racontée par petits morceaux, comme plein de petits moments qui n'ont rien à voir les uns avec les autres.
Emouvant mais j'ai eu du mal à garder le cap du fait qu'il n'y avait pas de fil conducteur si ce n'est le procès ou elle doit se rendre mais qui finalement n'a pas lieu.
Je ne peux ni le conseiller ni le déconseiller
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Germaine Tillion alias Kouri était une résistante, ethnologue de renom et voix de survivante, entrée en mai dernier au Panthéon. Dans ce roman, qui se déroule en 1950, Kouri doit se rendre à l'Est pour témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp de Ravensbrück où elle était détenue.
Le voyage en train vers cette Ville-aux-Rats réveille des souvenirs, des évènements douloureux, les horreurs vécues au camp, les moments de son enfance et sa vie en Afrique, ses amis et ennemis puis sa chère mère continuellement présente à son esprit; mais se réveille aussi des sentiments contradictoires, choisir entre la vengeance ou la paix, mentir et condamner ou dire la vérité et laisser vaincre l'humanité.
C'est un voyage intérieur où celle qui a survécu vit avec le souvenirs des disparues, au milieu de ce wagon entourée de gens ordinaire mais qui ont chacun une histoire particulière comme ce jeune homme qui tentât de se suicider n'étant plus capable de supporter une vie trop imprégnée par la douleur de la guerre, ce passage du livre est très émouvant Kouri absorbe la souffrance de cet homme pour lui donner les clés de la survie, car accepter sa souffrance et vivre c'est devenir libre.

Le roman insère des réflexions tirées de la biographie de Germine Tillion qui apporte au personnage du roman (bien que non fictif) une dimension plus réelle, il n'y pas vraiment d'action car l'essentiel du roman se déroule dans un compartiment de train, on quitte seulement le wagon pour la terreur des camps; mais on y trouve beaucoup de réflexion, de gravité, il est question de justice face à la sauvagerie de l'homme.
Une lecture éprouvante pour cette période estivale car dans ce récit la légèreté n'est pas de mise, mais éprouvante aussi par sa construction qui alterne un peu trop passé/présent dans le même chapitre. Cela reste toutefois un roman que j'ai apprécié de par le thème de la seconde guerre mondiale que j'aime beaucoup.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Kouri met en scène Germaine Tillion, écrivain, résistante et survivante des camps tout récemment Panthéonisée. C'est cette actualité qui m'a donné envie de découvrir le livre, et je n'ai pas été déçue du voyage.
C'est par un train que tout commença et c'est dans un train que s'insère le récit de Dorothée Werner. Germaine Tillion, alis Kouri, est en route pour témoigner au procès de deux gardiennes du camps où elle a été retenue avec sa mère et toutes les autres femmes qui n'ont jamais quitté sa mémoire. Car Kouri fait partie de celles qui ont survécu et de celles qui parlent, celles qui ne se sont pas départies de leur idéal de justice et qui continue à croire que la lumière doit être faite sur les horreurs qu'elles ont connues. Cette force de conviction, Dorothée Werner la restitue à merveille dans un livre foisonnant d'images évocatrices et puissantes. Ultime tour de force, les citations de l'autobiographie de Germaine Tillion insérées dans le roman se fondent dans le texte comme si elles y avaient pris racine. L'auteure parvient avec brio à faire coïncider sa prose avec son propos et son personnage. le voyage en train ramène Kouri vers son passé, littéralement et métaphoriquement, en précipitant sous son regard des personnages qui la renvoient sans cesse aux camps et à l'obsession de justice dont elle ne parvient à se débarrasser. L'utilité de sa démarche est intelligemment questionnée dans la relation épistolaire entretenue avec Hélène, sa presque soeur, elle aussi rescapée des camps. En fin de compte, ce que le livre démontre avec maestria, via l'opiniâtreté de son personnage principal, c'est que les idéaux survivent tant que l'on continue à s'engager pour les défendre.
Une oeuvre agréable et pertinente, pour le fonds comme pour la forme.
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le 27 mai 2015, Germaine Tillion, ethnologue et résistante auvergnate a fait son entrée au Panthéon.

En février 1950, Kouri, nom de code dans la résistance, survivante du camp de Ravensbrück, est appelée en tant que témoin décisif à Rastatt en Allemagne pour le procès de deux anciennes gardiennes du camp, coupables d'avoir tyrannisé des centaines de prisonnières
mais pas du crime précis dont on les accuse!

De ces faits réels, Dorothée Werner, grand reporter au magazine Elle, imagine un roman autour de la vie de Germaine Tillion, y mêle son écriture et celle de Kouri.

"Train 9573, voie 3, le quai s'affiche dans un bruit de roulette russe.
Un troupeau anxieux se met en branle[...]
Demain elle témoignera officiellement, quoi qu'il en coûte.
Pour dire quoi et pour servir quelle cause?
Elle a tout le voyage pour y réfléchir, mais c'est là que l'affaire se corse".

Ce livre fait l'aller-retour entre la vie après la Shoah et les souvenirs de l'enfer absolu.
Les pensées de Kouri se chevauchent, le présent se mêle au passé, les voyageurs du train se superposent aux bourreaux...

Durant son enfermement au camp, Kouri a tout consigné avec l'obsession de témoigner après, de rendre justice.

Ce livre rend compte également des difficultés des rescapés à retrouver le monde des vivants après avoir connu celui des morts.

"Kouri et tout ce qu'elle savait désormais des hommes, était une moisissure sur la peau offerte d'une pêche. Les revenants ne sont jamais les bienvenus, personne ne veut de leur malheur, personne ne veut savoir jusqu'où ils sont allés, encore moins entendre ce qu'ils n'auraient jamais dû savoir des hommes".

Un voyage dur mais juste sur la vérité, la justice et l'humanité !
Un texte dramatique qui a une résonance contemporaine.


Lien : http://jeblogueunpeubeaucoup..
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J'ai attendu quelques jours avant d'écrire ce billet car voici un livre qui nous rappelle l'horreur de l'univers concentrationnaire. Comment vivre après tout cela, sans sombrer dans la folie, la vengeance ou l'amertume?
Alors que l'héroïne doit se rendre à un procès dans "la ville aux rats", procès de deux anciennes gardiennes du camp, elle passe par tous les états d'âme et se rend compte que finalement, c'est seul que les survivants de l'horreur doivent trouver à nouveau des raisons de vivre. Personne ne veut vraiment écouter leur histoire: on a tant envie de passer à autre chose après ces années de privations.
C'est sans acrimonie que nous est raconté ce lent retour à la vie "normale" des personnes qui ont le plus souffert durant ces années noires. Si elles sont seules, elles n'en sont pas moins accompagnées de tous ceux qui ont été dépossédés de tout par le "monde noir", y compris de tout ceux dont ne reste que le prénom mainte fois égrené et qui ne sont pas revenu des plaines de l'est.
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L'auteur a choisi d'écrire ce roman sur Germaine Tillion, alias Kouri, lors d'un trajet en train à destination du procès pour lequel elle est appelée à témoigner. Dans l'esprit de Kouri, se mélangent alors les souvenirs des camps, des atrocités commises, de l'horreur et le désir de vengeance à l'intime conviction que l'humanité doit rester plus forte que tout. J'ai trouvé les réflexions menées par l'auteur très intéressantes.

Pourtant, ce n'est pas ce conflit intérieur qui est le plus imposant dans ce livre, c'est toutes les réflexions de Kouri concernant la vie, l'après-guerre ou encore les personnes qui l'entourent. Je dois bien reconnaître que je n'ai pas réussi à être intéressée par ces parties du roman, bien que potentiellement intéressantes, sans doute que la manière dont l'auteur a choisi de les évoquer n'a pas réussi à me provoquer une émotion particulière.

Enfin, un autre aspect du roman m'a également gênée. L'auteur a intégré, dans son récit, des mots, des phrases issues de la bibliographie de Germaine Tillion. de fait, les véritables mots de cette femme sont mêlées à ceux de l'auteur, et bien que l'italique les distingues, j'ai été dérangée par ce choix. En effet, il est délicat d'écrire un roman inspiré d'un personnage réel, et il est encore plus compliqué pour le lecteur de faire la part entre l'Histoire et l'invention. Je n'ai pas trouvé l'intégration naturelle et surtout, je pense qu'il est important de distinguer ces deux initiatives très différentes que sont l'écriture d'un roman et la lecture d'une bibliographie. Je trouve que les deux ne peuvent pas être mêlées, mais cela reste bien évidemment mon avis.

Kouri était donc un roman intéressant sur les réflexions qu'il apporte concernant la justice, le pardon, la vengeance, l'humanité mais aussi sur la survie après la guerre, après les camps, après l'horreur. Sur les comportements très différents de chaque survivant. Kouri est une femme inspirante par sa volonté de croire coûte que coûte à la justice. Malgré tout, je n'ai pas adhéré à la manière dont l'auteur a construit son roman, par ce manque de choix entre fiction et faits réels, et je me suis d'ailleurs ennuyée pendant la majorité du roman.
Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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Un sujet évidemment très prenant, la vie de Tillion, résistante qui doit faire le choix de la vérité dans un process contre ces anciens bourreaux. Mentir ou pas. Une question qui nous pose la question, qu'aurions nous fait ? Et un livre qui fait réfléchir sur cette période. En revanche, une écriture compliquée qui rend la comprehension et la lecture peu agreeable.
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