Avec Été, on n'est plus dans le monde auquel nous a habitués
Edith Wharton, celui de la haute société new-yorkaise. Et pourtant, le sujet reste identique , car dans cette petite ville de North Dormer, bien loin des grands bals et des éblouissants salons des grandes métropoles, il est entendu que la jeune Charity fait partie de l'élite et qu'elle doit se conformer aux usages de la société, si peu affriolante soit-elle.
Charity, plus sauvage, plus proche de la nature que ne le sont les autres héroïnes de Wharton, va elle aussi tenter de s'émanciper du corset social. Car c'est un être épris de liberté et de spontanéité que Charity, un peu à l'image de la Marianne de
Raison et sentiments. Mais comme on n'est pas chez
Jane Austen, l'apprentissage va être autrement plus douloureux.
C'est donc là la chronique d'un envol manqué que nous livre
Edith Wharton, avec son style toujours aussi raffiné et analytique. L'histoire de Charity est, une fois de plus, l'occasion de dénoncer l'hypocrisie sociale et l'enfermement implacable dont sont victimes les femmes. Un roman féministe, oui. Un texte beau, mélancolique et... déprimant.
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