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Critique de Allantvers


New York, 1870 : la bonne société se confit dans ses moeurs dans un entre soi savamment entretenu, avec d'autant plus de rigidité qu'elle sait sa noblesse construite sur des richesses de parvenus bien peu aristocratique et donc non pérenne, et qu'elle sent dans l'agitation du monde en devenir un mouvement qui pourrait la balayer.

Newland Archer est de ce monde. Son ADN social y est si bien mêlé qu'il s'apprête à le reproduire dans un mariage convenu avec une jeune femme de son milieu, ravissante et délicieusement bornée. Jusqu'à l'arrivée de la comtesse Olenska, européanisée, ouverte d'esprit, libre de pensée, qui va fissurer dans le coeur du jeune homme cette chaîne nucléique, laissant entrevoir à Newland une autre vie possible en dehors du carcan immuable de la vie prédéterminée et organisée pour lui.

A l'âge où l'innocence brûle de ses dernières flammes et fait croire que tout est encore possible, Newland, pris d'amour, va vivre à travers cette rencontre le dilemme le plus crucial de sa vie entre ses obligations de caste et son désir d'épanouissement.

Quelle plume Madame Wharton, quelle plume ! Il me fallait toute l'attractivité de votre talent, qui m'avait déjà subjuguée dans Ethan Frome, pour ouvrir ce roman d'amour qui en fait n'en est pas tant un mais plutôt une peinture ciselée et grinçante d'un monde que vous connaissez bien pour en être (la comtesse vous ressemble fort, dit-on) ainsi qu'un questionnement, juste et dérangeant, sur le poids de la pression sociale et le choix individuel dans une époque où l'individualisme libertaire n'avait pas encore été inventé.
Magnifique !
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