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Critique de Marie2406


Edith Wharton nous dresse un portrait cynique de ces femmes de la haute société new-yorkaises des années 20 qui vivent encore selon les règles et les codes du 19ème siècle.
Codes qui commencent à être mis à mal par le tourbillon de folie des années 20 qui a suivi la terrible épreuve que fut la première Guerre Mondiale, qui seront emportés par les années 30 et sa crise financière, et qui mourront définitivement dans les derniers spasmes de la Seconde Guerre Mondiale.
Mais si l'autrice avait bien conscience de ce qui se passait dans les années 20, ce livre publié en 1927 ne pouvait évidemment pas prévoir l'effondrement dans les années qui allaient suivre de cette bourgeoisie restée dans ses dictats du siècle passé.
Et pourtant….
Et pourtant, avec le portrait de ces trois femmes de la famille Manford tout laisse à entrevoir ce qui va se dérouler.
La mère Pauline la cinquantaine qui vit toujours selon les préceptes édictés au 19ème siècle, avec un emploi du temps réglé à la seconde près et pour qui une minute de retard est un drame terrible, sa plus grande anxiété est de ne plus être celle qui aura les plus beaux dîners dans lesquels le Tout New-York se presse, bien que pour certaines vieilles familles Pauline Manford est une femme à éviter à tout prix puisqu'elle a osé l'impensable en divorçant de son premier mari. Mais Pauline a aussi l'angoisse de vieillir et c'est avec force dollars versés à des charlatans de tous poils qu'elle essaie de garder cette jeunesse qui ne fait que s'enfuir.
Nona sa fille qui a 20 ans et qui comme tous ces jeunes gens dont la fin de l'enfance et l'adolescence ont été marquées par la guerre n'a qu'une envie, celle de vivre, vivre au jour le jour, vivre sans se soucier des conventions, et qui porte un regard cynique et parfois même cruel sur sa mère et son monde dont elle sait qu'il ne pourra plus survivre.
Lita, l'épouse de Jim, le fils de Pauline, Jim qui malgré l'avis de tous s'est marié avec cette jeune fille qui n'est pas du « même monde ». Lita qui a beau dépenser encore et encore l'argent de Jim et celui de Pauline s'ennuie à mourir et ne rêve que de danser jusqu'au bout de la nuit et de tourner un film dans cet Hollywood dont tout le monde parle désormais.
Et le lecteur sent le drame poindre lorsque Lita annonce qu'elle veut divorcer.
Pauline et son mari, feront tout pour la faire changer d'avis, mais Pauline ne se doute pas de ce que son mari fait pour retenir la femme de Jim qui n'est en réalité pas son fils mais celui d'Arthur le premier mari de sa femme.
Un huis-clos tragique dans ce petite monde familial qui s'écroule page et après page, et dont le lecteur ne peut que constater l'effondrement sous la plume acérée de l'auteure qui a fait de ce livre une jolie satire de cette société new-yorkaise ancrée et empêtrée dans sa gloire passée et qui vit les derniers sursauts de ses privilèges.
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