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Critique de JLBlecteur


Harlem, fin des années 50, roman noir, roman de gangsters, plus ou moins grands ! 

!!! ATMOSPHÉRE !!!

Heureuse la jolie petite famille Carney !
Lui, Ray(mond), tient un élégant magasin de meubles, de postes de radio et nouvellement, de téléviseurs, le tout, parfois, tombé du camion.

Elle, Elizabeth, attend jusqu'aux yeux leur deuxième enfant qui sera une fille, pense-t-elle, comme May, l'aînée qui mange du poulet et des haricots verts dans sa chaise haute. Professionnellement, elle travaille dans la première agence de voyages pour blacks, une révolution.

Bien sûr, Ray sait qu'il n'est pas le gendre que ses beaux-parents espéraient pour leur fille !

Bien sûr il voudrait plus de confort qu'ils n'en ont, surtout avec le bébé qui arrive…

…mais ils sont heureux !

Ha, si seulement les affaires marchaient un peu mieux…

Ha, si seulement les premières chaleurs de ce début juin étaient moins torrides

Ha, si, si, si…tout serait parfait.

Mais…

Mais il fait horriblement chaud en ce début d'été 59 et la clim naissante est hors de prix…

Mais les maigres ventes effectuées ces derniers temps se sont faites principalement à crédit, jouant un mauvais tour à la comptabilité un tantinet bancale…

Mais son cousin, quasi son jumeau, lui propose de participer à un casse spectaculaire et même s'il refuse catégoriquement, ce fameux cousin ‘omet' d'informer ses complices que le magasin de meubles ne peut en aucun cas receler le brulant butin…

Mais Ray a commencé à mettre le bout de l'ongle du petit doigt dans l'engrenage de la fourgue…

Alors, les truands se pointent et la pègre débarque une fois le casse terminé !!

Alors Ray est cerné et son regard est inquiet (ou l'inverse).

Une peinture immersive dans le grand brassage de Harlem !

Parce que c'est bien ce quartier de New-York qui est le personnage principal de ce roman touffu constitué de trois nouvelles distinctes qui s'intéressent aux mêmes protagonistes à trois épisodes charnières de leur existence. Pourtant, ces humains,  malgré leur conscience, ne sont que les globules noirs et les globules blancs d'un sang d'encre qui pulse et coule inlassablement dans les artères vivaces de ce quartier de la grande pomme happy.

Un style dense donc (trop ?) Porté par une traduction moderne qui fait place à des expressions actuelles (comme: ‘il nous le fait à l'envers') sans doute pas usitées à l'époque considérée.
Un roman de genre aussi (mot sous les feux de l'actualité dans un autre sens), un livre d'atmosphère, d'ambiance, une ambiance lourde, poisseuse où l'on sent poindre le danger tapi derrière le moindre recoin d'un quotidien labyrinthique constitué de petits coups plutôt minables, de magouilles, de micmacs et d'arrangements un rien foireux !

Un ouvrage fortement visuel tant les descriptions sont fouillées, méticuleusement détaillées, photovisuelles pour nous emmener alors et là-bas, dans ce Harlem des années 50/60 noyé derrière le rideau de fumée des cigarettes consumées à foison par des silhouettes qui se veulent inquiétantes drapées dans leurs complets vestons violets.

Les personnages sont extrêmement détaillés également qui ont une histoire, un vécu.
Qu'ils soient centraux ou périphériques, l'auteur a pris soin de leur construire une identité propre qu'il distille au fil du récit, au gré d'événements qui justifient un zoom psychologique ou historique particulier pour les cerner introspectivement.

Un roman, certes, mais qui sonne un peu comme un reportage tellement pullulent les descriptions qui nous emmènent dans l'espace et le temps, bringuebalés que nous sommes dans une mécanique qui imiterait le tambour d'une machine à laver.

Lirai-je les autres tomes à venir de cette saga newyorkaise ? Pas sûr ! Si j'avais adoré ‘Nickel boy' du même auteur, cette oeuvre nouvelle me laisse plus circonspect, content de l'avoir lu, certes, mais pas impatient de remettre le couvert pour autant !!!
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