"Je suis peut-être un fantasme sexuel mais je reste toujours aux commandes du fantasme. Une fois que l'image de corps nus et en sueur s'infiltrait dans leur tête, c'était impossible de faire demi-tour. Le sexe fait de drôles de choses aux gens - soit ils perdent la carte complètement, soit ils embarquent en mode autopilote. Ton corps sait exactement ce qu'il veut, et il s'arrange pour l'obtenir." p.8
"J'ai pensé, sérieux ? Vous me connaissaez pas. Vous connaissez les cafés lattés pis les condos - vous savez pas ce que c'est, être un jeune gay à la peau foncée dans une réserve." p.8
Ça donne le vertige, penser à toutes les histoires qu’on a fabriquées, qu’on a aidé à raconter et à créer – nos corps sont une bibliothèque, nos histoires sont écrites en braille à même la peau.
Parfois, je n'aime pas la façon que la vie a de continuer. Et parfois, je pense qu'elle ne le devrait pas.
J'aurais aimé qu'il sache que lorsqu'un NDN rit, c'est simplement qu'il applique une autre couche de médecine sur une plaie ouverte.
Est-ce que ma mort déclencherait des manifs, comme pour Cecil le lion ? Non, j’ai pensé. Je deviendrais un nom de plus dans le registre. J’avais la tête légère mais le cœur lourd.
La douleur ne fait qu’intensifier les émotions qui valent la peine d’être ressenties, et je te garantis que tous les NDN connaissent une chose ou deux à propos de l’intensité.
ce soir-là, je me suis senti renaître comme ces arbres fendus en deux par la tempête, tendres et merveilleusement ravagés.
Quand elle est morte, je lui ai demandé de me pardonner. Oui, c'est vrai, j'ai été une mauvaise enfant, mais c'est que je l'aimais tellement cette femme-là que ça sortait comme de la haine.
On s’est enlacés pendant ce qui m’a semblé durer toute une vie. On était tellement crissement impuissants dans notre nostalgie, tous deux si lourds de chagrin. Quand tu te laisses ressentir pour vrai, tu en arrives à te faire peur toi-même avec toute cette tristesse et toute cette douleur.