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Critique de Fabinou7


Bittersweet. Aigre doux un bon synonyme pour le plus British des écrivains irlandais Oscar Wilde !

Joué en 1895 soit quelques mois avant la chute funeste du jeune dramaturge à succès, finalement emprisonné pour homosexualité, ce quiproquo basé sur le jeu de mot entre le prénom « Ernest » et le comportement « Earnest » (traduit par « constant » en français) est décapant: les rires s'enchainent, réplique après réplique, tant la mauvaise foi déconcertante et la dérision fusent avec esthétique du verbe et férocité de la répartie !

L'esprit caustique et l'absurde De Wilde sont d'un humour, pour peu que l'on y soit sensible, très efficace. Un talent pour l'ironie vive et grinçante, « outrageous », chahutant les classes aisées londoniennes, leur faisant – à travers ses personnages - littéralement raconter n'importe quoi mais d'une façon pince-sans-rire, à l'image de Lady Bracknell qui pourrait être interprétée à merveille par le flegme d'une Dame Maggie Smith voyez…

Le dandy londonien qui paya de sa vie son goût du scandale et son regard affûté sur l'hypocrisie des dominants de la société de son temps, ne manque pas une occasion de faire mouche avec ses saillies, notamment à travers le personnage d'Algeron (qui lui ressemble le plus…). Les répliques sont de véritables flèches brûlées à la chaux vive de son inépuisable sarcasme qu'il décochent à son public médusé, partagé entre indignation conservatrice et adhésion jouissive et libératrice … « touché » comme disent les anglais !

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