JACK : Puis-je te demander, Algy, ce que tu as l'intention de faire ?
ALGERNON : Rien du tout. C'est ce que j'essaie de faire depuis dix minutes, et tu ne cesses de faire ton possible pour me détourner de mes activités.
Acte III.
JACK : L'intelligence m'écœure au dernier degré. De nos jours, tout le monde est intelligent. On ne peut pas faire un pas sans rencontrer quelqu'un d'intelligent. C'est devenu une vraie calamité publique. Plût au ciel qu'il nous reste quelques imbéciles.
Acte I.
JACK : Ce sont des sottises. Tu dis sans cesse des sottises.
ALGERNON : Mon cher, il est bien plus intelligent de dire des sottises que d'en écouter, et c'est également beaucoup plus rare, en dépit de ce que peut dire tout un chacun.
JACK : Je ne t'écoute pas. Je suis incapable de t'écouter.
ALGERNON : Oh, ce n'est que de la fausse modestie.
Acte III.
JACK : Dis-moi, Algy, crois-tu que Gwendolen risque de ressembler peu ou prou à sa mère dans environ cent cinquante ans ?
ALGERNON : Toutes les femmes finissent par ressembler à leur mère : voilà leur drame.
(JACK : You don't think there is any chance of Gwendolen becoming like her mother in about a hundred and fifty years, do you, Algy ?
ALGERNON : All women become like their mothers. That is their tragedy.)
Acte I.
C'est une rude tâche que de ne rien faire. Toutefois, je n'ai rien contre les rudes tâches quand elles n'ont pas d'objectif précis.
LADY BRACKNELL : J'ignore s'il y a quelque chose de particulièrement stimulant dans l'air de cette partie du Hertfordshire, mais le nombre de fiançailles qui s'y font me paraît être considérablement supérieur à la moyenne.
Acte IV.
JACK : Voilà, mon cher Algy, la vérité, toute la vérité, pure et simple.
ALGERNON : La vérité est rarement pure et elle n'est jamais simple. La vie moderne serait fort ennuyeuse, si tel était le cas.
(JACK : That, my dear Algy, is the whole truth, pure and simple.
ALGERNON : The truth is rarely pure and never simple. Modern life would be very tedious if it were either.)
Acte I.
Je ne voyage jamais sans mon journal intime. Il fait toujours avoir quelque chose de sensationnel à lire dans le train.
ALGERNON : J'adore entendre dire du mal des membres de ma famille. C'est la seule chose qui me permette de les supporter. La famille, ce n'est qu'une foule de gens assommants, rigoureusement incapables de vivre convenablement et de pressentir le moins du monde quand il est temps de mourir.
Acte I.
JACK : Vous savez que je vous aime et vous m'avez conduit à croire, Miss Fairfax, que vous ne m'étiez pas tout à fait indifférente.
GWENDOLEN : Je vous adore. Mais vous ne m'avez pas encore fait de déclaration officielle. Il n'a pas du tout été question de mariage. Le sujet n'a même pas été abordé.
JACK : Eh bien... puis-je vous demander votre main maintenant ?
GWENDOLEN : Je crois que le moment est admirablement choisi. Et pour vous épargner toute déception, je crois juste de vous dire dès maintenant en toute franchise que je suis tout à fait décidée à vous dire oui.
JACK : Gwendolen !
GWENDOLEN : Oui, M. Worthing, qu'avez-vous à me dire ?
JACK : Vous savez parfaitement ce que j'ai à vous dire.
GWENDOLEN : Oui, mais vous ne le dites pas.
JACK : Gwendolen, voulez-vous m'épouser ?
GWENDOLEN : Bien sûr, mon chéri. Vous en avez mis du temps ! Je crains bien que vous ayez bien peu d'expérience dans l'art des demandes en mariage.
Acte I.