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Critique de gromit33


Merci à léa de Picabo river book et à la maison d'édition "le nouveau pont" de m'avoir permis de découvrir ce texte et surtout aussi merci pour le marque page offert avec le texte.
Bryson city, (Caroline du Nord 1976) est une petite ville ouvrière des Appalaches. Une usine textile emploie les femmes de la ville, pas besoin de diplômes pour être couturières. Une région où les adolescentes deviennent mères trop tôt, où le futur n'est pas très rose. Peu des jeunes peuvent dépasser le lycée et espérer aller à l'université.
Nous allons suivre la vie de trois générations de femmes qui vivent et survivent.
Il y a Mamie Pearlne, qui commence à perdre un peu la tête. Elle a dû quitter les maisons des ouvriers de l'usine, apres le décès de son mari et s'est installée avec Barbara, sa fille, de l'autre côté des rails, dans le quartier des mobils homes.
Barbara, sa fille, va devenir fille-mère et va travailler à l'usine pour faire vivre sa mère et sa fille,Carole Anne. Carole Anne est devenue une jeune ado qui rêve d'ailleurs et qui se verrait bien réparer la Oldsmobile, qui est garée prés de la maison, mais qui ne peut plus rouler, mais d'ailleurs a t elle déjà rouler..
A deux voix, la jeune mère et celle de sa fille, l'auteure va nous raconter la vie d'une petite ville américaine, avec ses habitudes, ses antagonismes,.
Petite ville où chacun se connaît, où les rumeurs vont bon train. Où la vie est d'ailleurs rythmée par les trains qui traversent la ville à heures précises, 3h et demie, 5 h et demie.. Mais ce train et ses rails pourraient être un échappatoire pour s'enfuir de cette ville mais pas facile de partir.
Un sacré portrait de femmes, qui vont essayer de s'en sortir.
Des passages d'humour avec des aventures (une nuit de débrouillardise entre la grand mère et petite fille à la recherche de codes barres pour bon de réduction..) des passages d'amitié entre des petites gens (un salon de coiffure improvisé en même temps qu'une vente à domicile de tuperware et produits Avon), des scènes plus sombres pour décrire le monde du travail à la chaîne (un hangar de machines à coudre où les femmes sont chronométrées et payés à la petite semaine et qui appréhendent de recevoir le fameux papier rose de licenciement), pour décrire la détresse de ces femmes lorsqu'elles doivent aller à la maison de l'emploi quémander des aides ou aller tel jour faire leurs courses.
Mais c'est aussi un texte qui rend un bel hommage à ces femmes qui malgré tout ces malheurs survivent, partagent, rêvent, espèrent. Il décrit très bien le monde ouvrier des Etats Unis des années 80-90. Ces villes qui dépérissent, qui survivent, qui se séparent (là par la voie ferrée : avec de belles maisons d'un côté, de plus modestes et les fameux quartiers de mobil homes,). le monde des hommes est dur aussi, du travail à aller chercher toujours plus loin, des magouilles de petite semaine, sous le regard relativement indulgent du shérif.
Des portraits touchants que ce soient nos trois protagonistes mais aussi l'amie de Carole Anne, Doretta, un peu plus privilégiée, pom pom girl au lycée mais qui aime venir jouer autour des mobils homes alors qu'elle vit dans une vraie maison. le principal du collège qu'aime espionner les filles et fantasmer sur ses longs cheveux les hommes de la ville ont plutôt les cheveux ras et un fusil de chasse jamais loin. Wanda qui a un vrai salon de coiffure et qui donnera une seconde chance à Barbara.Claudette et ses coupons de réductions et de remboursement, et ses prières pour que la vie s'améliore.
Un roman social, féminin qui est un bon moment de lecture et dont certaines scènes resteront en mémoire. Malgré un sujet sombre, de l'humour, de la poésie, de l'humanité pour ses personnages et leur vie.




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