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Critique de Thyuig


Thyuig
13 décembre 2014
Voilà un roman au titre doublement évocateur : l'hiver de Frankie Machine renvoie à la fois à un fameux rôle au cinéma de Frank Sinatra et à la métaphore de la fin de la vie.
Qui dit Sinatra dit Italo-Américain, et qui dit Italo-Américain dit mafia.
Dans ce roman de Don Winslow, on y est en plein. Frankie Marcchianno est retiré des combines. Il cumule quatre jobs dans sa bonne vieille San Diego. Il est vendeur d'appâts sur la jetée, livreur de serviettes et linges de table pour les restaus, il fournit en poisson ces mêmes établissements et ajoute à cela un petite entreprise de location, la pire de toute selon lui.
"L'unique solution, c'est de s'en tenir à une routine stricte, ou du moins d'ssayer.
Il a bien tenté -avec un succès mitigé- d'expliquer au jeune Abe cette méthode de travail relativement simple.
- Quand on se fixe une routine, l'a-t-il sermonné, on peut toujours y déroger quand un problème se présente. Mais, si on ne s'en fixe pas, alors tout ce qui se présente devient un nouveau problème. Tu as compris ?
- Compris.
Mais Abe ne saisit pas, puisqu'il s'y refuse. Frank le sait. Lui s'y emploie religieusement."

Voilà notre Frankie Machine, ancien malfrat sur la descente, à l'hiver de sa vie, s'arrangeant pour que son ex-femme, sa copine et sa jeune femme de fille puissent vivre sans manquer de rien Or, son quotidien va changer dramatiquement au retour d'un rencard avec Donna et la Machine va devoir remettre le bleu de chauffe et se coltiner à tous ses souvenirs pour déterminer qui serait assez dingue pour lui en vouloir, et surtout pourquoi.

C'est le seul véritable écueil du roman qui se perd souvent en name-dropping infinis et on finit par mélanger tous les protagonistes. Ce qui parait clair à l'écran, chez Scorsese ou Coppola ou même dans les Soprano devient ici fastidieux tant il est compliqué de retenir les implications des uns et des autres, entre les mafias de LA, de Chicago, Cleveland, de Floride ou de San Diego. Don Winslow nous paume à cet endroit.
Dommage parce que certains passages, surtout contemporains, sont écrits dans une langue à la classe folle., claire et efficace.

Au final, on retiendra un roman inutilement verbeux par moment et sans doute trop hésitant entre ses sujets, tout le passage sur "l'écrémage" des casinos de Vegas renforçant cette idée de "trop vaste" ou "trop chargé". Il est d'ailleurs éloquent que le cinéma se soit intéressé au livre dès sa parution tant l'écriture renvoie ici aux diverses icônes cinématographiques.
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