AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de darkmoon


Long, Lent, et sans intérêt.

Avec un synopsis alléchant sur fond de trafic de drogue, meurtres et trahison, Savages fleurait bon le thriller nerveux (une guerre des nerfs entre un triangle amoureux qui cultive et bénéficie de la meilleure herbe du monde et qui doit se frotter à un cartel terrible et prêt-à-tout pour récupérer le secret de cette herbe providentielle). Malheureusement, cette histoire peine à convaincre. Si l'on prend plaisir à retrouver une baronne de cartel impitoyable et un homme de main psychopathe, les trois personnages principaux ont au contraire bien du mal à susciter l'intérêt du lecteur. En effet, les trois personnages au centre du récit, Ben, Chon et la belle Ophélia dite « O » manquent cruellement de profondeur et de subtilité. La blonde est transformée un moment en pauvre nunuche californienne, mais là encore ce n'est pas vraiment assumé, il n' y a pas vraiment d'intérêt. La "méchante" est sans nuances, ou alors très grossière. La relation amoureuse qui cimente le trio est intéressante, mais le personnage de O, finit par lasser de par son manque d'épaisseur psychologique. Malgré des scènes d'actions efficaces, le roman traîne trop souvent en longueur et l'on peine à savoir où l'auteur veut nous emmener.

Me concernant, je suis restée pendant quelque temps dans cette espèce de jeu d'équilibriste, où d'un côté je me laissais séduire par un auteur qui a quand même une certaine maîtrise lorsqu'il s'agit de créer et de densifier un univers, tandis que de l'autre côté je ne cessais d'avoir des frissons face à quelques gratuités aussi faciles que de mauvais goût et qui me faisaient craindre le pire... le pire, justement, c'est qu'au final, en ce qui concerne ce jeu de balancier, "Savages" l'opère du début jusqu'à la fin. Même si, en définitive, je dois bien reconnaître que l'équilibre bascule plus franchement dans les aspects vaseux au fur et à mesure que les minutes s'égrainent, il y a malgré tout toujours un bref instant qui est à sauver dans toute cette mélasse. Finalement, l'un des atouts du roman est incontestablement son ambiance de chaleur et de violence, à travers laquelle semble se traduire la réalité des cartels mexicains. Dommage que cela ne suffise pas. Mais bon, je ne vous mentirais pas : le temps est clairement l'ennemi de ce "Savages" : plus il s'écoule et plus le roman s'enfonce dans les scènes et les ressorts d'intrigue inutiles.

Donc à part le tout début du livre qui laissait espérer un vrai point de vue sur le drame des massacres perpétrés par les cartels de la drogue au Mexique et ailleurs, le reste est pauvre et sans saveur.
Commenter  J’apprécie          263



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}