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Critique de Sofiert


Ecrire sur l'écriture en incluant de nombreuses mises en abyme est un procédé très astucieux, parfaitement maîtrisé par Cherise Wolas. Alors même qu'elle nous raconte l'histoire de Joan Ashby, brillante jeune écrivaine qui a décidé de consacrer sa vie à l'écriture, elle choisit de nous plonger dans ses nouvelles, dans des extraits de ses romans et dans ses réflexions sur ses personnages. Ainsi le lecteur partage-t-il avec empathie le travail de la création littéraire et les résultats de ces créations.

Autre thème fort du roman : la maternité. Car la jeune écrivaine déterminée devra abandonner sa vocation par amour, cet amour pour un chirurgien brillant qui lui donnera deux fils. Cette maternité, non désirée mais parfaitement assumée, ne pourra toutefois éteindre la flamme de la création qui demeure en elle.

Virginia Woolf disait que le premier devoir d'une femme qui veut écrire est de tuer la fée du logis qui est en elle. Ou pour le moins qu'on lui a appris à être ! Et Joan Ashby va tout mettre en oeuvre pour grappiller quelques moments secrets d'écriture dans une vie de mère de famille exemplaire. On peut aisément partager l'ambivalence de sentiments d'une mère qui aime ses enfants et qui, en même temps, recherche ardemment la séparation pour pouvoir exister en tant que personne, en tant qu'ecrivaine.

Et ces enfants justement nous donnent aussi à vivre les rivalités dans la cellule familiale, les difficultés et les malentendus.
Joan est très proche de son fils aîné avec qui elle partage l'amour des livres et plus sur la defensive face à son second fils, agressif et surdoué. Les profils psychologiques de ces deux enfants sont très réussis et leurs métamorphoses totalement crédibles.

Ce premier roman exigeant est parfaitement maîtrisé, tant dans la composition que dans ce qu'il donne à lire. L'autrice ne se contente pas de broder sur les difficultés de la création, ne tombe jamais dans la banalité en exploitant l'image galvaudee d'un parallèle entre la maternité et l'enfantement d'une oeuvre, ce qui, ici, aurait été la solution la plus simple. Elle a des choses à dire et elle les dit bien.

Mais honte aux éditions Delcourt qui publient un tel ouvrage truffé de coquilles et de fautes d'orthographe !!!!
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