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Critique de BillDOE


D'un fait divers insignifiant, un étudiant « nègre » se fait renverser par une luxueuse Mercedes dans le Bronx, Tom Wolfe réalise le tour de force d'en faire un pavé de plus de 900 pages et une oeuvre incontournable de la littérature américaine.
L'auteur met toute sa malice, son esprit sarcastique et son humour pour développer un échantillonnage impressionnant de personnages tous plus immoraux les uns que les autres, vénaux et ce, quelques soit la couche sociale dont ils sont issus. Même s'il fait de cette petite affaire digne d'une rubrique des chiens écrasés, une affaire de racisme, ce n'est que le prétexte pour faire l'étude de ses contemporains, habitants de la grosse pomme. Tom Wolfe n'y va pas avec le dos de la cuillère mais plutôt à coup de seaux de vitriol. Ses propos acides décapent la croûte superficielle de ses « héros » pour laisser couler le pus pestilentielle de leurs coupables envies, faiblesses et vicieux penchants. Son roman est le musée des petites horreurs quotidiennes, dans ce que l'homme a de plus abject, sa corruption, sa compromission, sa lâcheté. Tom Wolfe met à nu les travers de chacun avec une adresse et un naturel confondant. Tout semble évident même dans les réactions les plus viles. Il fait la démonstration d'une justice à l'âme corrompue qui sert les intérêts d'une société de cafards plus que la vérité une et inaltérable.
Tom Wolfe établie la preuve que la société moderne n'a pas abandonné son goût du sacrifice humain, offrande au dieu Moloch sur l'autel du temple dédié à l'argent. Cette société qui oublie Henry Lamb, l'étudiant « nègre », la victime et Sherman McCoy, le richissime trader, le coupable mal grès lui, au profit des intérêts de personnes dont ils ne seront que les outils. C'est l'essence même du « Bûcher des vanités »…Et comme dit le grand philosophe gallinacé Calimero : « C'est injuste, c'est vraiment trop injuste ! ».
On ne voit pas forcément au début du roman où l'auteur veut nous amener, mais il suffit de se laisser guider par l'inventeur du nouveau journalisme pour jubiler de cette peinture sans concessions de nos contemporains et peut-être de nous-même.
Traduction de Benjamin Legrand,
Editions le livre de poche, 920 pages.
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