Un monument, un vrai. À mes yeux,
Tom Wolfe signe là le roman le plus abouti de son incroyable carrière, le plaçant aux côtés des grands écrivains réalistes de l'histoire tels que Dickens,
Balzac ou
Zola, mais toujours avec ce style si caractéristique et plus particulièrement le recours à une ironie féroce.
De même qu'il est parvenu à exécuter un croquis complet de la société new-yorkaise dans
le bûcher des vanités, il nous peint cette fois-ci le portrait magistral d'une Amérique dévorée par la cupidité, les tensions raciales et la soif de pouvoir. de tout ce brouhaha aux accents du Sud, émerge une petite musique familière nous rappelant cette profonde angoisse qui hante l'esprit de nos contemporains - quelle que soit leur condition sociale - à savoir la peur de n'être "qu'un homme ordinaire" pour reprendre les termes de
Dostoievski. Car personne n'aime à se considérer comme un simple fil de la tunique comme l'écrit Wolfe, mais plutôt comme "la teinture de pourpre, cette touche de brillance qui donne sa distinction à l'ensemble".
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