« Et moi, blonde, mince, vieillissante mais préservée dans l'acidité d'un long mariage. Les sucs conjugaux me maintenaient en vie, me permettaient de tenir le coup. Joe et moi nagions tous les deux dans le bocal. Et j'y nageais seule, chaque fois qu'il sortait embrasser les tendres parties de Merry Cheslin. Et ensuite, épuisé, il revenait toujours nager vers moi. »
« Tout le monde a besoin d'une épouse. Même les épouses. Les épouses soignent, elles veillent. Leurs oreilles sont deux instruments jumeaux très sensibles, des satellites qui captent le moindre soupçon de mécontentement. Les épouses apportent le bouillon, nous apportons les trombones, nous nous apportons nous-mêmes, avec nos corps malléables et chauds. Nous savons exactement quoi raconter aux hommes qui, pour une raison ou une autre, ont le plus grand mal à prendre régulèrement soin d'eux-mêmes ou de qui que ce soit d'autre. « Écoute, leur affirmons-nous. Tout va bien se passer. » Et ensuite, comme si nos vies en dépendaient, nous nous en assurons. »
Je ne lui avais pas posé la question par véritable inquiétude, mais par réflexe conjugal. (…) Est-ce que ça va ? Cela s’inscrit dans le cadre du contrat. Ce sont des choses qui se font, car ainsi vous laissez entendre que cela vous tient à cœur, que vous êtes attentive, alors qu’en réalité vous seriez plus immergée dans l’ennui le plus imparable et le plus profond.
"J'étais son épouse. Au début, j'appréciais ce rôle, j'évaluai le pouvoir qu'il renfermait, que les gens, pour une raison qui m'échappait, ne percevaient pas , et pourtant, il existait bel et bien.Voici un conseil : si vous voulez avoir accès à quelqu'un d'important, l'un des meilleurs moyens consiste à gagner les bonnes grâces de son épouse."