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Femme de. Muse de. Ombre de. « The wife », la doublure.
Il n'est pas simple d'être l'épouse américaine d'un écrivain à succès et d'accompagner, un pas en retrait, sa carrière à travers les années 60 et 70 qui laissent encore peu de place aux femmes, en particulier dans le monde de la création littéraire.
Et pourtant ce mari égotiste et volage, tonitruant et séducteur, Joan sait ce qu'il lui doit, comment son effacement à elle a porté sa percée lumineuse à lui.
Aussi, à soixante quatre ans, après quarante ans de vie commune, dans l'avion qui les mènent en Finlande vers le prix littéraire prestigieux qu'il doit recevoir, lui, elle décide de le quitter.

Meg Wolitzer, que je lis pour la quatrième fois, a un talent particulier pour dépeindre avec une mélancolie teintée d'acidité ces personnages de femmes hésitantes aux bords de leur propre vie ; on en retrouvera en effet plus tard dans « the uncoupling » et dans « les intéressants », deux romans à mon humble avis plus aboutis.
Car si le portrait plutôt fouillé de ce couple attachant évoluant dans le milieu intellectuel d'un Greenwich Village au cachet très seventies est plaisant à découvrir, le roman manque un peu de rythme et le lecteur se prend, comme l'héroïne dans sa vie, à se demander qu'il vient faire dans cette histoire et finit, l'oeil distrait, par s'ennuyer un peu.

Reste toutefois des tranches de vie américaine subtilement croquées et réalistes, et une révélation finale qui donne un nouveau sel au roman.
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Mon avis porte sur l'adaptation de ce roman par Björn Runge :

Aux yeux du monde, Joan (Glenn Close) et Joseph Castleman (Jonathan Pryce) donnent l'image du couple parfait. Elle, l'épouse dévouée qui débarrasse son talentueux mari de toutes les contingences matérielles afin qu'il s'épanouisse dans son art. Lui, qui est devenu l'un des plus grands auteurs américains peut-être même le plus grand.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si une nuit, ils reçoivent un appel du Comité Nobel. Joseph Castleman vient d'être choisi pour recevoir la plus prestigieuse récompense, soulignant la reconnaissance de ses pairs, le Prix Nobel de littérature. La stupéfaction passée, les voilà tous deux sautant et riant debout sur le lit comme aux jeunes années de leur mariage.

Interviews, photographes, les enfants sont également mis à contribution. Leur fille enceinte, quelle plus belle image du bonheur peut-on offrir, la descendance est assurée et leur fils David (Max Irons). de son côté, le sourire est plus crispé. Il faut dire qu'il écrit et que son père a du mal s'y intéresser. Mépris du maître à l'égard de l'élève ? Bataille d'égos ? Simple rivalité père-fils ? Finalement le trio embarque pour Stockholm.

Dans l'avion, un journaliste un peu fouille-merde (Christian Slater) qui se verrait bien biographe officiel de l'auteur de renom est là pour jeter un peu d'huile sur le feu. On sent bien que quelque chose cloche mais quoi exactement ?

Joan a prévenu, elle refuse que Joseph la cite dans le discours couronnant son sacre.

De petites phrases en flashbacks, on ne tarde pas à comprendre de quoi il retourne. Aidé par le journaliste sans scrupule, le fils va comprendre lui aussi. Il va repenser à tous ces moments où gamin, son père s'occupait de lui tandis qu'il fallait laisser maman tranquille, enfermée dans son bureau. Et pourquoi son père demande à sa mère quand il ne se rappelle plus du personnage d'un de « ses » livres…

Vous avez compris ? ;)

Si l'effet de surprise quant à la révélation n'est pas vraiment là, on s'en doute depuis le début, l'histoire reste pourtant pleine de suspense et on a envie de savoir comment tout ça va finalement se dénouer.

Joan a supporté beaucoup, l'ombre, l'indifférence et les tromperies à répétitions de son mari. On sent que le vernis commence à craquer, qu'elle arrive au bout d'un cycle. Quand, lors de la cérémonie de remise du Prix Nobel, Joseph passe outre et décide de la remercier, la coupe est plein, Joan explose !

C'est sans doute ma scène préférée de ce film à la réalisation maîtrisée. Glenn Glose y est incroyable, son jeu parfait. On la voit donner le change puis se décomposer.

Moment qui m'a rappelé la scène finale de la saison 1 de sa série Damages lorsque assise seule sur sa terrasse, elle réalise toutes les abjections qu'elle a commise pour parvenir à ses fins et quel monstre elle est finalement. Son visage passe par toutes sortes d'expressions et le dégout de soi la fait éclater en sanglots.


Pour les amateurs de fils et filles de, à noter les présences de Max Irons, fils de Jeremy Irons, dans le rôle de David, le fils, et Morgane Polanski, fille de Roman Polanski et Emmanuelle Seigner, dans un second rôle. Pour les amateurs de séries, à noter celle d'Elizabeth McGovern (la Comtesse de Grantham dans Downton Abbey) dans le rôle d'une auteure dont la rencontre avec Joan sera décisive sur son avenir.


S'il entend se poser comme l'un des meilleurs films de l'année, je ne dirai pas que c'est un grand film mais un des derniers bons films sortis ces derniers mois, adapté du roman de Meg Wolizer, L'Épouse, publié chez Grasset.

On pense à Colette et Willy bien entendu et on pense à toutes ces femmes qui agissent dans l'ombre sans la moindre reconnaissance.

Un Golden Globe bien méritée pour une Glenn Close remarquable en route pour l'Oscar ?

Bande-annonce sur le blog !

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Joan est déterminée. À soixante-quatre ans, elle est enfin prête à quitter son mari. Et c'est dans les airs, en vol pour la Finlande que cette décision sans appel a surgi. Jo Castelman, son époux depuis une quarantaine d'années va recevoir dans quelques heures le prestigieux prix Helsinki, honorable récompense (« Ce n'était pas non plus le Prix Nobel, bien sûr. On se situait là quelques crans plus bas. Ce prix Helsinki était en somme un cousin un peu arrogant qui avait étoffé sa réputation au fil du temps, grâce au levier fort simple de l'argent... ») saluant sa belle et longue carrière d'écrivain à succès.
Ce voyage est l'occasion pour Joan de dérouler le fil de leur vie ; leur rencontre à l'université – elle l'étudiante douée, lui le professeur d' « écriture créative » – leur liaison – Joe est mariée et père d'une petite fille – leur fugue amoureuse, une vie d'amour et d'eau fraîche – entraînant inévitablement un divorce –, leur passion pour la littérature, leur mariage, leurs enfants, la succession de best-sellers – Joan qui avait un talent indéniable pour l'écriture renonce très vite et devient malgré elle la principale source d'inspiration de son mari, toujours à ses côtés lors de lectures, réceptions et autres recherches documentaires –, le petit monde de l'édition – monde machiste par excellence –, la place de l'écriture dans leur existence – au détriment de leur progéniture – , les infidélités de Joe, ses oeuvres de charité à elle...
Des souvenirs teintés de cynisme, de regrets et d'amertume. Joan dresse un portrait acéré de son mariage avec une grande lucidité.
Un roman foisonnant. Meg Wolitzer conte une vie de couple n'hésitant pas à égratigner au passage la société américaine et ses travers avec brio. J'ai beaucoup aimé le personnage de Joan, une femme prodigieuse qui passe du second plan au premier plan au fur et à mesure de la lecture, se mettant à nu, enlevant son habit d'épouse – et de doublure - pour avoir au final le plus beau rôle.
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Dans l'avion qui les mène à Helsinki, Joan Castelman décide de quitter son mari, Joseph. Tout le récit est constitué par un flash-back sur leur rencontre, alors qu'il était son professeur de littérature, leur mariage et la réussite en tant qu'écrivain de Joseph, l'effacement progressif de Joan au profit de son mari, de ses enfants. le titre est très bien choisi car toute sa vie, elle restera dans l'ombre de son mari, alors qu'elle-même avait des ambitions littéraires. Très bonne description du milieu machiste des auteurs américains des années 1960. C'est à la fois triste et drôle et assez satirique.
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Joan se trouve avec son mari dans un avion pour Helsinki où il va recevoir un fameux prix littéraire, concurrent du Nobel. le moment lui semble adéquat pour le quitter après quarante ans de vie commune.
Elle se souvient de la jeune fille qu'elle était, tombée sous le charme de son prof de littérature. C'était en 1953 et, si ses camarades étaient plutôt à la recherche d'un mari, contrairement à elles, elle se voyait bien écrivain. Mais c'est son mari John qui deviendra l'auteur à succès, pendant qu'elle travaillera chez un éditeur ou élèvera leurs enfants. Elle ne semble pas en concevoir de rancoeur toutefois, tout au plus une certaine fatigue…

Je ne sais pas pourquoi on n'a pas vu davantage ce roman sur les blogs.
Parce qu'avec une telle plume acérée, un poil de cynisme, et une excellente traduction, j'ai passé mon temps à noter des citations.

Joan est une femme admirable en apparence, qui comprend et accompagne son mari partout, mais qui craque au bout du compte, à force d'avoir joué les doublures depuis des années. Outre son écriture, la construction du roman est astucieuse, ne provoque jamais un brin d'ennui tant les comparaisons entre les personnages jeunes et les mêmes à la maturité est édifiante ! Une jolie réussite que ce roman (qui conviendra sans nul doute à ceux qui ont aimé « de la beauté » de Zadie Smith) et je suis ravie d'avoir commencé à lire Meg Wolitzer, car je pressens que ses autres romans pourraient me plaire tout autant !
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Joan accompagne son mari Joe en Islande où celui-ci doit recevoir un prix littéraire, le prix Helsinki. Et c'est à ce moment-là que Joan, faisant le bilan de son mariage, décide d'y mettre fin. Car cette union repose sur une forfaiture, un mensonge que Joan ne peut plus supporter.
Comme dans "Les intéressants", Meg Wolitzer sait parler avec justesse de ses personnages, de leur failles, leurs lâchetés, leurs désillusions, les malentendus et aussi les trahisons qui les ont menés à ce moment précis dans cet avion, au-dessus l'Atlantique. C'est en quelque sorte l'autopsie d'un couple, malade depuis sa naissance. J'ai beaucoup aimé ce roman, bien construit, bien écrit, solide.
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Il suffit de lire le titre du roman de Meg Wolitzer pour comprendre que le secret qui « cimente » le couple formé par Joan et Joe n'en est pas un puisqu'on le devine dès le début. A moins d'être complètement crétin...
Joan, étudiante plutôt douée, est promise à une belle carrière dans l'univers de la littérature lorsqu'elle tombe amoureuse de Joe, son professeur de creative writing, un homme marié et père d'une petite fille.
Dans un premier temps, sa position de muse officielle lui sied parfaitement (il dit d'elle : elle se charge du baby-sitting de mon ego). Abandonnant l'université et un job dans l'édition, elle se consacre à bâtir l'oeuvre de son époux. Une quarantaine d'années plus tard, alors que le couple se rend à Helsinki pour que Joe reçoive le prix éponyme, Joan a pris sa décision : elle va le quitter. Imperceptiblement, elle est passée de la passion au mépris pour cet homme égocentrique et infidèle.
Avec un goût prononcé pour les métaphores, Meg Wolitzer décrit avec finesse, cruauté et humour le lent délitement de l'amour. Avec un souci du détail, elle dépeint avec réalisme la médiocrité et la banalité du quotidien tout en magnifiant la magie des rites et des habitudes qui se passent de la parole. On pourrait appeler cela de la complicité si le ménage fonctionnait sur un plan d'égalité. Mais, aux États-Unis dans les années 1950, la femme est victime d'une misogynie diffuse qui concerne même les milieux considérés comme les plus éclairés. Au mieux, elle est un faire-valoir, au pire, elle est transparente. le manque de reconnaissance peut conduire au suicide. Mettre fin à ses jours, c'est ce qu'a choisi l'épouse de Lev Bresner, récipiendaire du Prix Nobel pour avoir fait de la mémoire de la Shoah un véritable business... Joan, elle, a choisi de se venger de l'indifférence de Joe. Et elle le fait de belle manière, ressassant comme un mantra, les années de désillusion et d'idéaux perdus.
Dans La doublure, les personnages ne sont pas sympathiques, ils sont vrais. Et c'est cette sincérité qui nous les rend si proches. Parce qu'ils nous ressemblent avec leurs travers et leurs faiblesses. Joe est narcissique, distant avec ses enfants, mais Joan est lâche d'avoir attendu toutes ces années pour briser une union fondée sur le mensonge et la duperie.
Petite remarque adressée à l'éditeur : ce texte contient trop de fautes d'orthographe !

EXTRAITS
- Quand vous observez le côlon de votre mari en pleine action, quand vous voyez son sphincter étoilé se rétracter de timidité, quand vous suivez l'amble du baryum cheminant dans cette interminable tuyauterie humaine, alors vous savez qu'il vous appartient vraiment, et que la réciproque est vraie.
- Et maintenant il était vieux, avec une hétérogreffe porcine (quel que soit le mode de découpe, c'était toujours de la viande de porc), une prothèse organique en guise de valvule fichée dans le coeur comme un clou de girofle.
- Elle ne comprenait pas ce que c'était que le luxe du familier, du connu : le même dos saillant sous les couvertures, et la même touffe de poils dans la même oreille. L'époux. Une figure qui ne vous inspirait jamais aucun élan, qui ne vous mettait jamais dans tous vos états, mais simplement vous viviez à côté de lui, dans l'enfilade des saisons qui s'empilaient comme des briques tartinées d'un épais mortier gluant. Un mur conjugal se dressait entre vous deux, un lit matrimonial, et vous vous y couchiez avec gratitude.
- Laisse-moi m'en aller maintenant, que je n'aie plus à me réveiller tous les matins de la prochaine décennie avec ta figure satisfaite, avec ton estomac bien rempli qui te prive de la vue sur ton pénis recroquevillé, en position d'attente.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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La doublure (The wife 2003) est encore une lecture "vintage" épatante, intelligente, pleine d'humour assez caustique où l'écrivaine, encore une fois, surprend par son « franc écrire ». Je crois que je l'ai aimé davantage que La position. Dans ces conditions, la lecture d'un troisième livre de Meg Wolitzer s'impose à moi.

Un film avec un titre éponyme pour l'anglais a été tourné en 2017 par Björn Runge, avec Glenn Close dans le rôle phare, rôle qui lui a valu un Golden Globe et une nomination aux Oscars.

Cette fois l'écrivaine narre et analyse la vie conjugale de Joanna et Joe Castleman à travers 40 années de vie commune.

Ils se sont connus alors que Joanna était en première année universitaire à Smith University et Joe était son professeur. Joe, jeune marié, venait d'avoir un premier enfant et son couple connaissait déjà une érosion, particulièrement sexuelle puisque la jeune mère refusait tout rapport sexuel. Joanna et Joe vont avoir une affaire, ce qui constitue une situation indéfendable au sein d'un campus universitaire. de ce fait Joe devra abandonner son poste et le couple ira s'installer chichement dans un appartement à New York. Ils vont tirer le diable par la queue un long moment et Joe va épouser Joanna après un divorce mouvementé.

Puis petit à petit, Joe deviendra écrivain, un écrivain connu puis plusieurs fois primé, adulé, courtisé, recherché. Quant à Joanna, elle devra renoncer à son job pour élever leurs trois enfants et se consacrer à sa maison et son mari.

A 64 ans Joanna décide de quitter son mari. Les enfants mènent leur vie, Joe a atteint le sommet de la reconnaissance en obtenant le prix de Stockholm, un prix bien doté, juste en dessous du Nobel (transformé en Nobel dans le film); leur couple a connu des hauts et des bas et Joanna a dû supporter la constante tromperie de la part de Joe qui a la voie facile avec ses étudiantes.

Joanna sent qu'elle ne peut plus assumer un rôle tenu pendant des années dans l'ombre et alors qu'ils se retrouvent en Europe pour la cérémonie, elle décide qu'elle partira et ce sera le point culminant du roman avec plusieurs surprises bien ménagées.

Très bon roman, dense à souhait.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Alors que la quatrième de couverture m'avait plu, l'histoire m'a très vite ennuyée au point que je n'ai pas terminé le livre...
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Livre qui paraît avec une nouvelle traduction et un nouveau titre "La doublure" ( The Wife).
Un petit air de Alison Lurie mais en moins réussi.
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