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Critique de Powoui


“Les livres sont partout ; et chaque fois, la même sensation d'aventure nous envahit. Les livres d'occasion sont des livres sauvages, des livres sans domicile fixe ; ils se sont réunis en de vastes volées aux plumes panachées, et ont un charme qui manque aux volumes domestiqués des bibliothèques.” – p. 24

Au hasard des rues de Londres, Virginia Woolf aime quand son chemin croise celui des boutiques de livres d'occasion. Et flânant au hasard des livres, elle sait qu'il y aura toujours la promesse d'une nouvelle aventure. Ce petit livre ne me sera pas tombé entre les mains en farfouillant parmi de vieux livres déjà bien lus et cornés, ni vraiment par hasard – il fut si bien placé sur le comptoir de la librairie que ça aurait été difficile de le louper –, mais il m'a fait vivre une aventure, une belle aventure !

Si vous pensez lire en quelques coups d'oeil, comme ça, entre deux livres, la petite histoire de la londonienne déambulant dans les rues sous prétexte d'acheter un nouveau crayon, c'est une grave erreur ! On ne peut pas ressortir indemne de cette lecture, quand bien même ne dure-t-elle que vingt petites minutes. Il suffit parfois, de seulement quelques minutes pour qu'un livre s'imprime profondément en vous. Les mots si bien choisis de Virginia Woolf nous attire immanquablement et avec délice dans les mystères et la vie des rues – de Londres, mais l'endroit importe peu, c'est quitter notre petit chez-nous-confort-chaleur pour s'imprégner du Monde qui est essentiel. Se laisser aller à vivre et à penser, croire être quelqu'un d'autre, rêver éveillé jusqu'à oublier le prétexte de notre sortie…

“On pourrait pénétrer, un peu, dans chacune de ces vies, assez pour se donner l'illusion que l'on n'est pas rivé un seul esprit mais que l'on peut habiter brièvement, ne serait-ce que pour quelques instants, d'autres corps et d'autres esprits. (…) Et quoi de plus délicieux et de plus merveilleux que de quitter les lignes régulières de sa personnalité et de bifurquer vers ces sentiers qui mènent derrière les ronces et les troncs d'arbres épais vers le coeur de la forêt, là où demeurent ces bêtes sauvages, nos semblables ? Voilà qui est vrai : s'échapper est le plus grand des plaisirs ; errer au hasard des rues en plein hiver la plus grande des aventures.” – p.35

Je me réjouis d'avance pour celui qui dénichera ce petit livre en librairie d'occasion et pourra goûter à cette mise en abîme subtile ! Quelle chance… Lisez-le, au hasard, s'il vous tombe entre les mains (et je vous le souhaite !). C'est un instant de poésie qui nous coupe quelques instants hors du temps ; qui nous emmène à Londres en hiver, certes, mais surtout nous fait atterrir au fin fond de notre être, de ce qui nous touche réellement – tout là dans le dedans de notre coeur de notre personnalité qui ensuite fourmille de plaisir.

Le livre est terminé. Tout de suite, une nouvelle aventure, siouplaît - encore, encore ! Plus que le désir de replonger dans une aventure livresque, ces mots me donnent envie de vivre enfin la mienne. Enfin, vivons ! Il est temps de “jouer un bon tour à la vie”…
Lien : https://horspistes.wordpress..
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