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Critique de CDemassieux


Dans ce recueil de six nouvelles de Virginia Woolf – dont il me semble superflu d'évoquer le prodigieux talent romanesque –, on rencontre une divagation musicale, un parc londonien, une tache sur un mur, un miroir, un joailler, un couple s'enfonçant progressivement dans la désespérante réalité, et des questions existentielles bien sûr.
Car tout est signifiant chez Virginia Woolf, invite à des réflexions et des songeries, telle cette madeleine qui réveillait la mémoire involontaire du Marcel de la Recherche.
Entre passé et présent, vivants et morts, jeunes et vieux, l'auteur, parfois dans un désordre surréaliste, se frotte au destin, lequel est souvent déçu et insatisfaisant.
Et l'on ne peut s'empêcher, en lisant cette écriture hypersensible, de la rapprocher, en filigrane, d'une femme dont la dépression finira par l'envahir et l'envoyer mourir dans une rivière. « La femme véritable. Elle était nue dans cette lumière impitoyable. » On croirait que l'auteur parle d'elle-même.
Car l'auteur déshabille tout, fouille dans le moindre interstice, quitte à ne récolter qu'une triste mélancolie face à cette triviale réalité qui avorte les rêves : « la vraie réalité, tout ce dont on ne devait pas s'écarter sous peine d'un châtiment indicible. »
Définitivement, Virginia Woolf est un écrivain de l'émotion, tantôt retenue, tantôt débridée, mais une émotion qui a du style !

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