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Jacques Aubert (Autre)Michèle Rivoire (Traducteur)
EAN : 9782073063656
128 pages
Gallimard (21/03/2024)
3.55/5   39 notes
Résumé :
"Je revois clairement cette libellule et la chaussure de Lily avec sur le bout une boucle d'argent carrée. Tout le temps que je parlais, je regardais le bout de son soulier et quand il s'agitait avec impatience, je savais sans lever les yeux ce qu'elle allait dire : tout son être semblait concentré dans sa chaussure. Et mon amour et mon désir étaient contenus dans la libellule ; pour une raison qui m'échappe, je me disais que si la libellule se posait sur cette feui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Le quatuor à cordes est un recueil de six nouvelles assez courtes qui permet d'appréhender l'univers de Virginia Woolf, une auteure que je redoutais, tant les avis concernant sa personnalité et ses écrits sont autant l'objet d'admiration que décriés. La nouvelle permet d'appréhender le style et la façon de voir d'un ou d'une auteure et c'est avec cet état d'esprit que j'ai lu ce recueil. J'avoue avoir été séduite par les récits dans lesquels Virginia Woolf laisse vagabonder ses pensées, en partant d'observations ou de paroles qu'elle surprend, comme dans la nouvelle donnant son nom au recueil. En attendant le concert, le lecteur est assailli des commentaires et réflexions et des dialogues du public, permettant de saisir l'état d'esprit de l'auditoire, mais nul développement sur le concert lui-même. La marque sur le mur permet de suivre les interrogations et les projections intellectuelles de la narratrice attirée par une tache sur le mur, permettant de philosopher sur la vie. La dame dans le miroir : réflexion, met en scène une femme qui, telle Dorian Gray, voit au travers d'un miroir, sa jeunesse alors qu'au final, le passage du temps révèle un femme d'âge mur, laissant une impression amère. Une nouvelle sur l'amour d'un couple ou sur une femme négociant ses derniers bijoux pour maintenir son niveau de vie déclinant, illustrent des drames intimistes.
Une découverte intéressante qui m'a permis de découvrir un peu de l'univers personnel d'une auteure qui observe, analyse et laisse libre cours à son imagination, des déambulations et des rêveries imaginaires, des sensations que l'on suit mais qui souvent ne restent pas en mémoire et c'est peut-être mon seul bémol.
Une découverte sensuelle et intimiste.
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La narration en flux de conscience est très déroutante, et il m'a fallu relire deux fois la première nouvelle (le quatuor à cordes) pour l'apprécier pleinement.
Chaque nouvelle est un tableau cubiste ou impressionniste, animé par un flot de texte presque continu qui suit la pensée de l'auteure. On peut essayer de lire vite sans respirer, mais lire lentement donne une impression de divagation, de pensée sans contrôle, happée par les événements ou les objets du tableau. Ça fonctionne comme une mémoire qui se reconstitue par bribes.
A petite dose c'est étourdissant mais il reste à tester une lecture d'un livre entier.
Un petit bijou : la dame dans le miroir : réflexion.
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Dans ce recueil de six nouvelles de Virginia Woolf – dont il me semble superflu d'évoquer le prodigieux talent romanesque –, on rencontre une divagation musicale, un parc londonien, une tache sur un mur, un miroir, un joailler, un couple s'enfonçant progressivement dans la désespérante réalité, et des questions existentielles bien sûr.
Car tout est signifiant chez Virginia Woolf, invite à des réflexions et des songeries, telle cette madeleine qui réveillait la mémoire involontaire du Marcel de la Recherche.
Entre passé et présent, vivants et morts, jeunes et vieux, l'auteur, parfois dans un désordre surréaliste, se frotte au destin, lequel est souvent déçu et insatisfaisant.
Et l'on ne peut s'empêcher, en lisant cette écriture hypersensible, de la rapprocher, en filigrane, d'une femme dont la dépression finira par l'envahir et l'envoyer mourir dans une rivière. « La femme véritable. Elle était nue dans cette lumière impitoyable. » On croirait que l'auteur parle d'elle-même.
Car l'auteur déshabille tout, fouille dans le moindre interstice, quitte à ne récolter qu'une triste mélancolie face à cette triviale réalité qui avorte les rêves : « la vraie réalité, tout ce dont on ne devait pas s'écarter sous peine d'un châtiment indicible. »
Définitivement, Virginia Woolf est un écrivain de l'émotion, tantôt retenue, tantôt débridée, mais une émotion qui a du style !

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Ce petit recueil de nouvelles à 2 balles (vraiment, il m'a coûté 2€ – editions folio) a été un véritable délice. Un coup de coeur inattendu et une jolie pause dans mes lectures fantasy jeunesse. Dans ce petit livre de 128 pages, on erre et divague au fil des pensées de l'autrice, qui rend avec précision la poésie du quotidien.

Dans la première nouvelle, le texte et les émotions sont portés par un morceau joué par des violons. On se balade de notes en visages, puis dans la rue et le coeur des gens. Les mots suivent les mouvements de la musique, et c'est vraiment une expérience de lecture que je vous souhaite de vivre.

Puis, on passe sur une tâche noire sur un mur. Qu'est-ce que ça peut bien être ? La peinture qui s'écaille ? Un clou ? Assise sur son fauteuil de lecture, la narratrice divague, et nous emporte.

Ma nouvelle préférée restant celle de la dame dans le miroir. Ce miroir qui devient tableau, reflétant un bout de jardin, une poignée de porte, des lettres encore fermées, et toutes les histoires qui s'attachent aux branches de notre quotidien. C'était sublime.

La dernière nouvelle nous emmène dans un parc, du point de vue d'un escargot qui regarde passer le monde, ses peines et ses humeurs, douces, joyeuses, ou colériques.

Mais finalement, ce dont j'ai envie de vous parler, ce n'est pas l'intrigue (puisque, mdr, y'en a pas vraiment). Mais plutôt m'attarder sur la plume de Virginia Woolf, son phrasé, son rythme. On sent que ce genre de texte arrive en opposition totale avec l'école réaliste qui le précède. Ici, l'autrice laisse la plume glisser le long de notre pensée, se laisse guider par son « flux de conscience », sans se poser de limite, ou d'objectif à atteindre. L'univers et l'ambiance ne se construisent pas, ils se ressentent, et c'est merveilleux. Je pense que chaque lecteur peut avoir sa propre interprétation des mots de Virginia (même si on peut difficilement passer à côté de la part féministe de ces derniers).

En bref, courte chronique pour vous dire que j'ai beaucoup beaucoup aimé ce recueil et ce texte uuuultra contemplatif mais qui dit tellement de choses, et que je vous le conseille fortement !
Lien : https://lesmotsdarva.com/201..
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Je pense que ce recueil est assez bon pour découvrir la plume de Virginia Woolf. A part la première nouvelle qui pour moi est un peu en dessous des autres, on découvre son univers, ses préférences littéraires et ses points forts : un goût pour le mélange réalité/imaginaire et des descriptions superbes. Je le conseille donc à toutes celles et ceux qui, comme moi, hésitent encore à se lancer dans un roman de Virginia Woolf. Il donne vraiment envie...https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2016/04/10/le-quatuor-a-cordes-a-la-decouverte-de-virginia-woolf/
Lien : https://pauseearlgreyblog.wo..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
De même, les portes et les fenêtres étant ouvertes à la chaleur, l'air bruissait constamment de soupirs et de silences, les voix de tout ce qui change et périt, pour ainsi dire, comme le va-et-vient de la respiration humaine, alors que dans le miroir les choses avaient cessé de respirer et reposaient dans l'extase de l'immortalité.
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Elle progressait si lentement qu'elle en dérangeait pas l'architecture de l'image dans le miroir, ne faisant qu'y ajouter un nouvel élément qui en douceur déplaçait et retouchait les autres en ayant l'air de leur demander courtoisement de leur faire de la place. Et les lettres sur la table, l'allée d'herbe et les tournesols qui l'avaient attendue dans le miroir s'ouvrirent et s'écartèrent pour l'accueillir parmi eux. (...) Aussitôt le miroir se mit à verser sur elle une lumière qui semblait la fixer ; qui, tel un acide, rongeait tout ce qui était inessentiel ou superficiel pour ne laisser que la vérité.
"La dame dans le miroir : réflexion"
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Dans l'ovale du massif de fleurs se dressaient peut-être une centaine de tiges qui à mi-hauteur se déployaient en feuilles en forme de coeur ou de langue et au sommet étalaient des pétales rouges, bleus ou jaunes semés de taches colorées en relief; des ténébreuses gorges rouges, bleus ou jaunes émergeaient des hampes raides, rêches d'une poussière d'or et légèrement recourbées à leur extrémité.
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Mais au dehors, le miroir réfléchissait la table de l'entrée, les tournesols et l'allée du jardin avec tant de précision et de fixité qu'ils paraissaient figés dans leur inéluctable réalité. Le contraste était étrange - tout ici était changeant et là-bas immobile.
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Le bateau fait naufrage. Debout, les silhouettes s'élèvent, minces à présent comme des feuilles, et réduites bientôt à un spectre couronné de feu, qui puise dans mon propre cœur sa double passion. C'est pour moi qu'il chante, délivrant ma douleur, faisant sourdre la compassion, inondant d'amour ce monde sans soleil, et lorsqu'il cesse de chanter, sa tendresse ne s'éteint pas, mais, avec adresse et délicatesse, il continue de tisser le dehors avec le dedans, de parfaire cet ouvrage, cette union jusqu'à l'effacement de toute cassure. S'élancer, sangloter, s'engloutir dans le néant, douleur et joie.
"Le quatuor à cordes"
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Videos de Virginia Woolf (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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