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Critique de CDemassieux


« Mrs Dalloway dit qu'elle se chargerait d'acheter les fleurs »…ça commence comme ça, légèrement, imperceptiblement.
Avec Clarissa Dalloway, nous ne rencontrerons pas l'exacerbation des sentiments des Hauts de Hurle-Vent d'Emily Brontë : ici, l'introspection n'est pas violente.
Mais derrière les préparatifs anodins d'une réception ressurgit le passé de l'héroïne – chargé de regrets, évidemment – et son inévitable corollaire : le bilan.
Clarissa Dalloway apparaît alors comme l'une des plus attachantes figures féminines de la littérature, « née » d'une « semblable », car qui d'autre qu'une femme pouvait l'écrire et rendre avec une telle grâce l'atmosphère de « calme » mélancolie qui règne dans ce roman ?…C'est un homme qui parle !
Jusque dans le style tout est femme dans cette histoire. Marc Porée, dans son article de l'Encyclopédie Universalis sur Mrs Dalloway, écrit ceci : « Avec Mrs. Dalloway, Virginia Woolf trouve sa voix en déclinant le modernisme au féminin […] (et) aura été l'une des premières à théoriser, puis à mettre en pratique, un système d'écriture en rupture avec la grammaire d'interprétation propre au monde masculin. »
Il y a enfin la présence prophétique de ce personnage à part : Septimus Warren Smith, brisé par son expérience du Front de 14-18. Il se suicidera, ce qui résonne désormais douloureusement puisque Virginia Woolf, elle-même, se donnera la mort en 1941, l'écriture n'étant, au final, pas parvenue à la sauver.

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