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Critique de Cigale17


« Les éditions Marchialy ne publient de fiction sous aucune forme. / Ceci est une histoire vraie » nous prévient l'éditeur. Dans le cas de cette enquête, le Faussaire de Salt Lake City : Meurtres et manigances chez les Mormons, la précision n'est pas inutile tant l'histoire est par moments incroyable. Pourtant… Dans l'introduction, Simon Worrall, l'auteur, passionné par Emily Dickinson, se renseigne sur un poème inédit de l'autrice, qui a finalement été considéré comme un faux. Dans le prologue, on voit un faussaire en pleine rédaction d'un texte. Puis l'homme fabrique une bombe... le livre raconte en fait deux enquêtes : celle de l'auteur et celle de Daniel Lombardo que l'on rencontre au premier chapitre, le « conservateur des collections spéciales de la bibliothèque Jones à Amherst », où Emily Dickinson a résidé. Passionné par son métier, Lombardo a considérablement enrichi les collections de la bibliothèque. Quand il entend parler d'un poème inédit de son autrice fétiche, il se démène pour réunir des fonds. Il obtient 24,000 $. Il pourra donc enchérir jusqu'à 21,000 $, le reste de la somme étant le pourcentage destiné à la maison Sotheby's. Et Lombardo remporte les enchères ! Mais il a appris que le poème était passé par les mains d'un célèbre faussaire alors en prison : Mark Hofmann « avait défrayé la chronique au début des années 1980 en fabriquant de faux manuscrits sensationnels visant à saper les principes fondateurs de l'Église mormone » (p. 39), ce qui suffit à faire douter de l'authenticité du poème attribué à Dickinson. Pour que la maison Sotheby's accepte de rembourser la bibliothèque comme elle s'y est engagée par contrat, Lombardo doit alors absolument prouver que le poème est un faux. Pas simple : personne ne veut se mouiller…
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Simon Worrall nous raconte donc l'enquête de Lombardo sur le faux manuscrit et sa propre enquête, et parfois celle de Lombardo, sur Mark Hofmann. J'espérais que ce serait passionnant. Cependant, dès le début, je me suis perdue dans les multiples noms d'intermédiaires, d'acheteurs, de vendeurs, d'employés de Sotheby's, de bibliothécaires, etc., au point d'avoir beaucoup de difficultés à suivre le fil de l'enquête. Qu'il s'agisse de l'origine des Mormons, de leur évolution, de leurs divisions, des multiples contrefaçons qui accompagnent leur histoire comme de la rancoeur que nourrit Hofmann envers cette communauté à laquelle il appartenait, le lecteur se retrouve noyé sous une foule de détails souvent (trop souvent) totalement superflus, à mon avis. J'ai été découragée en lisant la composition exacte du convoi pendant le voyage à Salt Lake City : tout y est jusqu'au nombre de poules… Au milieu de cette enquête décousue et de cette foultitude de renseignements disparates, on trouve des pages passionnantes : l'histoire du crayon à mine de plomb, l'explication précise de l'acte d'écrire, la manière dont l'hésitation dans le tracé d'une lettre peut semer le doute, le type de recherches pour déceler les faux manuscrits, quelques faussaires célèbres, etc., et la totale désinvolture d'une grande maison comme Sotheby's... Je ne doute pas qu'une enquête si détaillée puisse passionner les spécialistes et certains lecteurs férus du sujet. Je suis pour ma part restée sur ma faim.
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Je remercie l'opération Masse critique privilégiée de Babelio et les éditions Marchialy pour l'envoi de ce livre. Les détails de la composition du livre (illustration de couverture, typographie, etc.) qui paraissent après l'achevé d'imprimer se révèlent pleins d'humour. J'espère que Martin Violette n'a pas été repris : il a beaucoup de talent.
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