Recherche cadavre exquis

Pourquoi ne pas jouer franc jeu :
" Madame le Président, je n'ai rien à dire pour la défense de mon client. Il est irrécupérable, faites-en ce que vous voulez. Mais par contre, et histoire de ne pas vous faire complètement perdre votre temps, j'ai une recette de cookie au chocolat qui ne manquera pas de vous intéresser..."
Recentre-toi.

Je n'avais pas du tout envie d'ouvrir mon Code civil, chose que durant mes études je n'avais fait qu'accidentellement. En 1804, quatre types aux noms improbables ont réussi à pondre cette abomination de près de trois mille pages pour régir les relations entre les citoyens français, et accessoirement pourrir la vie aux étudiantes pendant les siècles à venir.

- Et bien si, je m'y connais quand même un peu figure-toi. Mon père est un baveux. De la pire espèce. Mon grand-père l'était avant lui. Je suis né avec un Code civil comme livre de chevet. Je connais bien ce monde, et je te l'assure, il n'est pas fun.

J'ai toujours rêvé de découvrir un cadavre. Bien sûr pas n'importe lequel....

Voilà, j'avais fait mon entrée officielle dans la profession qui avait conduit Maître Cerdant à sa perte. Heureusement, de la main gauche, j'avais croisé les doigts.

J’ai toujours rêvé de découvrir un cadavre.
Bien sûr, pas n’importe lequel. Pas un de ces
cadavres surfaits qu’on peut trouver en ville, au
détour d’une ruelle sombre et mal famée, englouti
dans une poubelle malodorante. Pas une dépouille
crasseuse et dépolie, livrée à elle-même, abandonnée
là sans autre forme de procès.
Non. Mon cadavre à moi se devait d’être frais
et pimpant, baigné de rosée, comme pris de torpeur
un bel après-midi d’automne. il devait avoir
été déposé là délicatement (on peut être un meurtrier
sans perdre pour autant son sens de l’esthétique),
face vers le soleil, dans une attitude altière
et confiante.