La montagne de l'âme

C'est un être simple, sa conscience est tranquille, alors que moi, je suis un être égoïste, perpétuellement en quête d'une spiritualité à laquelle je ne serai peut-être même pas capable de m'éveiller lorsqu'elle se révélera.

Oui, dit-elle, une femme qu'un homme a possédée, elle dit qu'elle ne sait plus ce qu'elle dit, elle dit qu'elle n'a jamais joui ainsi, elle dit qu'elle flotte sur un bateau, elle ne sait pas jusqu'où elle va flotter, son corps ne lui appartient plus. Elle est bercée sur la surface de la mer d'un noir de laque, elle et toi, non, elle seule, elle n'a pas peur du tout, se sent seulement vide, elle veut mourir, la mort la séduit aussi, elle a envie de tomber dans la mer pour que les flots noirs l'engloutissent, elle a besoin de toi, de la chaleur de ton corps, de ta pression sur elle, est-ce une sorte de réconfort, elle te demande si tu le sais ? Elle en a vraiment besoin !

A force de pédaler, mon short est trempé et me colle aux jambes. Je préfère l'ôter pour rouler plus à mon aise. Je ne peux m'empêcher de penser aux paysans de ma jeunesse, qui pédalaient nus sur les norias avec le plus grand naturel, leurs bras bronzés appuyés à la barre de la machine.

En 1er s’amassent ciel terre et eau
En 2e soleil lune et étoile
En 3e, dans les 5 directions s’ouvrent les terres
En 4e, Mère Tonnerre lance ses éclairs
En 5e, Pangu sépare ciel et terre
En 6e, apparaissent les 3 Souverains et les 5 Empereurs (…)
En 7e, apparaissent lions noirs et éléphants blancs, dragon jaune et phénix
En 8e, le chien méchant gardien des portes
En 9e, génie des monts, des forêts et des eaux
En 10e tigre, loup et chacal

De la même manière qu'il y a quelques années on collait sur les portes des maisons des citations du vieux Mao pour donner un peu d'allure à sa façade, on dispose à présent des étalages devant chez soi.

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Ce qui est curieux, c’est que plus on tue les hommes, plus ils sont nombreux, alors que les poissons, plus on les pêche, plus ils deviennent rares. Il vaudrait mieux que ce soit le contraire.
Les hommes et les poissons ont ceci en commun que les grands hommes et les grands poissons ont tous disparu. On voit bien que le monde n’est pas fait pour eux.
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Si l'on regarde par la fenêtre de l'étage d'une vieille maison de cette ruelle sinueuse, on peut contempler à perte de vue des toits de tuile de guingois. On aperçoit aussi la lucarne d'un grenier coincé entre deux toits. Sur les tuiles, devant la lucarne, sèchent des chaussures. Dans la mansarde, un lit à baldaquin en bois dur sculpté protégé par une moustiquaire, une penderie en palissandre ornée d'un miroir rond et, devant la fenêtre, un fauteuil de rotin. Près de la porte, un banc étroit sur lequel elle me fait asseoir.

Elle ne peut se retenir de rire et, une fois que vous l'avez dépassé, elle te dit à l'oreille qu'il a du s'empoisonner au mercure. Tu dis qu'il est resté trop longtemps dans le boyau d'une tombe qu'il était en train de piller et que son comparse est mort. lui seul a survécu.

Ses ancêtres s'étaient illustrés, que ce soit comme général de la garde de la cour impériale de l'empereurWendi des Han ou comme académicien pendant l'ère Guangxu des Qing, mais les ennuis avaient commencé depuis quelques dizaines d'années, à la génération de son père, lors de la répartition des terres pendant le réforme agraire, quand ils furent affublés de l'appellation de "propriétaires terriens".

Ils sont depuis de longues années au fond des montagnes. Ils ont dit tout ce qu'ils avaient à dire. Ils n'ont aucune nouvelle de l'extérieur. Seul un montagnard qiang qu'ils emploient rapporte dans une corbeille sur son dos des légumes frais et des morceaux de viande de porc ou de mouton depuis le dernier village de la montagne, la Passe de Wolong, situé à deux mille cent mètres d'altitude.