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Critique de Tachan


Tachan
06 décembre 2022
Même si je reste sceptique face à la narration trop didactive de Tsubasa Yamaguchi, je me régale en revanche avec ses questionnements sur la place de l'art, le rôle des écoles spécialisés et notre rapport à la création. C'est tout bonnement fascinant et nous pousse joliment, nous-mêmes, à la réflexion.

Depuis un moment, Yatora est perdu. Ce n'est pas dans ce tome que cela s'arrange même si on semble à nouveau voir une lumière au bout du chemin, mais est-ce que ça sera la bonne cette fois ? Il entame en tout cas sa deuxième année et fait la rencontre d'un nouveau professeur fort singulier : le vice-président de l'établissement, un artiste mainte fois reconnu et qui fait froid dans le dos, comme le montre la couverture qu'il habite. Avec lui, son malaise va renaître en force.

Je pensais pourtant le héros bien reparti après son job d'été auprès des enfants, mais l'autrice nous montre rapidement à quel point la fac est dures et combien il faut avoir un mental fort. Chaque petit caillou dans l'engrenage peut tout mettre à mal. Ici, une critique mal vécue après un effort qu'il pensait louable et qui lui avait redonné envie. C'est intéressant et à la même fois compliqué d'avoir un tel héros. J'apprécie qu'on nous montre ses faiblesses et toutes les difficultés qu'il rencontre, mais au bout de 5 tomes, ça en devient lassant et répétitif. J'ai l'impression d'être parfois dans un jour sans fin et de ne pas pouvoir en sortir...

Heureusement de la nouveauté arrive. On retrouve d'abord une ancienne camarade de prépa de Yatoru qui est partie en sculpture et a réussi le concours. Grâce à elle, il fait des rencontres et ses horizons s'ouvrent ou plutôt explosent d'un coup sous ses yeux. J'ai adoré ce basculement vers le non conventionnel. C'était passionnant d'aller à la rencontre du groupe 'No Mark' qui propose une toute autre vision de l'art, de la création et l'exposition, que les écoles d'art. le discours critique qu'ils ont sur celles-ci soulève des questions. Leur propos façon de faire interroge et tout ça nous emmène en pleine émulation, comme le héros. C'est alors plus dans ces situations-là que je suis contente d'avoir un héros qui doute, même si ça m'agace parfois, car au moins il remet toujours en question ses acquis et rebondit toujours, ce qui nous permet de découvrir l'art dans un spectre très large.

L'autrice alterne ainsi entre réflexions laissant songeur sur l'art, développement personnel et artistique de son héros et rencontre avec de nouveaux artistes uniques. C'est extrêmement enrichissant à défaut d'être toujours très digeste. Il y a des passages qui se veulent didactique qui ne le sont pas tant c'est plaqué lourdement dans la narration banale du récit. C'est pourtant intéressant mais il faudrait l'intégrer différemment, tout comme il serait plaisant d'avoir plus de rencontres impactantes avec des oeuvres car c'est le calme plat depuis plusieurs tomes de ce côté-là et c'est un peu triste pour ce genre de série...

Blue Period, comme son héros, reste imparfait mais fascinant à suivre. Il nous offre le portrait achopé du cheminement dans la vie d'un jeune homme qui se cherche encore à travers sa passion et grandit de chaque rencontre, faisant preuve de souplesse et n'hésitant pas à modifier ce qu'il pensait croire. C'est âpre et très enrichissant avec des nouveaux personnages vraiment fascinants. J'ai hâte de continuer à voir l'évolution de Yatora.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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