Tout d'abord, je souhaite dire un grand merci à ma copine Kleo qui m'a offert ce livre pour mon anniversaire. Grâce à elle, j'ai pu découvrir un univers qui m'était totalement inconnu, celui de la cérémonie du thé et des maîtres de thé japonais. Je connaissais ce rituel de nom, bien sûr, mais j'ignorais tout de ses gestes, de ses ustensiles et de son décor. Car ces éléments forment un tout et font appel à tous les sens : le goût du thé et du repas servi à l'invité, le son de la brise dans les pins ou le chant des oiseaux, l'odeur de l'encens, le contact du bol à thé et la vue d'une fleur soigneusement disposée dans un vase choisi avec tout autant de soin. Rien n'est laissé au hasard.
Sen no Rikyû est donc un maître en la matière, mais il est intransigeant dans sa quête de beauté et de perfection. Pourquoi ? Pourquoi repousser ainsi les limites de son art, au point de froisser son protecteur, le puissant Hideyoshi ? Quel est donc ce secret qui le pousse à agir ainsi ? Vous le saurez en lisant ce livre.
J'ai particulièrement aimé la structure du récit, qui part du matin de la mort de Rikyû pour remonter le temps jusqu'à nous livrer
le secret du maître de thé. J'ai eu plus de mal avec sa lenteur, mais je crois que celle-ci convient parfaitement à l'histoire qu'on nous raconte et à la civilisation qu'on nous décrit. Les deux personnages principaux, Rikyû et Hideyoshi, m'ont d'abord paru aussi antipathiques (et butés) l'un que l'autre. Pourtant, malgré moi, au fil de ma lecture, j'ai fini par m'attacher à Rikyû. Tout au moins, j'ai fini par comprendre cette quête obsédante et par plaindre cet homme qui s'aliène tout le monde, y compris ses proches, parce qu'il ne peut partager avec personne le drame de sa vie. C'est du moins la manière dont je vois les choses pour l'instant, alors que je viens de refermer ce livre. Car Rikyû fait partie de ces personnages qui restent avec vous bien après la lecture, et je crois qu'il y a différentes façons d'envisager son histoire et que je n'ai pas fini d'y réfléchir. Un livre fascinant, donc.