Citations sur Une vie comme les autres (184)
Perhaps because of this, he felt he always knew who and what he was, which is why, as he moved farther and then further away from the ranch and his childhood, he felt very little pressure to change or reinvent himself. He was a guest at college, a guest in graduate school, and now he was a guest in New York, a guest in the lives of the beautiful and thhe rich.He would never try to pretend he was born to such things, because he knew he wasn't; he was a ranch hand's son from western Wyoming, and his leaving didn't mean that everything he had once been was erased, written over by time and experiences and the proximity of money.
Et puis un dimanche de décembre, il s' était réveillé et avait su : Willem était parti. Il l'avait quitté pour toujours. Il ne reviendrait pas. II n'entendrait plus jamais la voix de Willem, ne sentirait plus jamais son odeur, les bras de Willem ne l'envelopperaient plus jamais. II ne pourrait plus jamais s'épancher et se soulager de ses souvenirs, tout en sanglotant de honte, ne pourrait plus jamais émerger brusquement de l'un de ses rêves, saisi de terreur, et sentir la main de Willem sur son visage. entendre sa voix au-dessus de lui : «Tu es en sécurité, Jude, tout va bien. C'est fini : c'est terminé; terminé. » Alors il avait pleuré, vraiment pleuré, avait versé des larmes pour la première fois depuis I'accident. Il avait sangloté en pensant à Willem, à combien il avait dû avoir peur, avait dû souffrir, en songeant à sa pauvre vie écourtée. Mais essentiellement. il avait pleuré sur lui-même. Comment allait-il continuer à vivre sans Willem ?
– Viens danser avec moi, dit-il.
–Willem, lui répondit-il d'un ton de réprimande, tu sais que je ne sais pas danser.
Willem le regarda alors, comme s'il l'évaluait.
– Viens avec moi, déclara-t-il – et il suivit Willem vers l'extrémité est du loft, puis dans la salle de bains, où Willem I'attira, ferma la porte à clé derrière eux et posa son verre sur le rebord du lavabo.
La musique leur parvenait toujours (une chanson populaire à à l'époque où ils étaient en licence, embarrassante et en même temps émouvante par son cộté ostensiblement sentimental, à la fois sirupeux et sincère) mais de manière assourdie, comme si elle leur arrivait d'une vallée lointaine à travers des canalisations.
– Place tes bras autour de mon cou, lui ordonna Willem – et il s'exécuta. Recule le pied droit quand j'avance mon pied gauche, ajouta-t-il – ce qu'il fit. Pendant plusieurs minutes, ils se déplacèrent ainsi, avec lenteur et maladresse, se regardant en silence. – Tu vois ? fit Willem, doucement. Tu danses.
– Je ne suis pas doué, marmonna-t-il, gêné.
– Tu es parfait, répliqua Willem – et, malgré la douleur dans ses pieds qui commença à le faire transpirer à force de se retenir de crier, il continua de se mouvoir, mais de façon si minimale que vers la fin de la chanson ils se contentaient de se balancer, sans soulever les pieds du sol, Willem le retenant pour qu'il ne tombe pas.
SETH : Mais tu ne comprends pas, Amy? Tu re leurres. Une relation ne te procure jamais tout. Elle ne peut que t te procurer certaines choses. Tu prends toutes les qualités que tu souhaites chez quelqu'un - l'attrait sexuel, disons, ou l'art de la conversation, ou le soutien financier, ou encore la compatibilité intellectuelle, la gentil- lesse, la loyauté - et tu choisis trois de ces qualités. Trois – c'est tout. Peut-être quatre, si tu es très chanceuse. Le reste, tu dois le chercher ailleurs. Ce n'est que dans les films qu'on trouve quelqu'un qui offre toutes ces choses. Mais on n'est pas au cinéma. Dans le monde réel, on doit identifier quelles Sont ces trois qualités avec lesquelles on veut passer le reste de sa vie, et ensuite chercher ces qualités chez quelqu'un. C'est ça, la vraie vie. Tu ne vois pas que c'est un piège? Si tu continues à essayer de tout trouver, tu finiras seule.
AMY : [en pleurs] Alors qu'est-ce que tu as choisi ? SETH : Je ne sais pas. [pause] Je ne sais pas.
Il songe parfois qu'il continue de venir pour le bien de Meredith plus que pour celui de Lucien, et il se rend compte que c'est normal, c'est ce qui compte : on ne rend pas visite à ceux qui sont perdus, mais aux personnes en quête de ceux qu'elles ont perdus.
Willem, s'entend-il appeler, protège-moi, aide-moi; fais-les partir, je t'en prie.
Il y a une chose que j'ai apprise, il faut parler tant que les souvenirs sont frais. Ou bien, on n'en parle jamais.
Récemment, il s'était demandé si la dépendance constituait une si mauvaise chose. Il tirait du plaisir de ses relations amicales, et il ne faisait de mal à personne, alors qui se fichait de savoir si cela relevait de la dépendance ou pas ? Et de toute façon, en quoi une relation amicale était-elle plus dépendante qu'une relation amoureuse ? Pourquoi considérait-on l'amitié admirable à vingt-six ans, mais suspecte à trente-six ? Pourquoi l'amitié valait-elle moins qu'une relation amoureuse ? Pourquoi ne valait-elle pas plus, même ? Elle consistait en ce que deux personnes demeuraient ensemble, jour après jour, liées non par le sexe ou l'attirance physique, par l'argent ou la propriété commune, mais seulement par un accord partagé de continuer, un dévouement mutuel envers une union qui ne pourrait jamais être codifiée. L'amitié comprenait d'être témoin du lent écoulement des malheurs d'un autre, ainsi que de longues périodes d'ennui, et d'occasionnels triomphes. Elle consistait à se sentir honoré du privilège d'être présent pour quelqu'un dans ses moments les plus sombres, et de savoir que l'on pouvait en retour se sentir déprimé en compagnie de cette même personne.
Ce n'est pas seulement qu'il soit mort, ou la manière dont il est mort; c'est ce qu'il croyait en mourant. Alors j'essaie d'être bienveillant à l'égard de tout ce que je vois et, dans tout ce que j'aperçois, je le vois, lui
Parfois il se demande s'il éprouverait ce sentiment même de solitude si l'on ne l'avait pas éveillé à l'idée qu'il devrait se sentir seul, que l'existence qu'il mène a quelque chose d'étrange et d'inacceptable.