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EAN : 978B00GXFU13M
Doubleday (13/08/2013)
3.65/5   10 notes
Résumé :
The People in the Trees Readers of exciting, challenging and visionary literary fiction--including admirers of Norman Rush's "Mating," Ann Patchett's "State of Wonder," Barbara Kingsolver's "The Poisonwood Bible," and Peter Matthiessen's "At Play in the Fields of the Lord--"will be drawn to this astonishingly gripping and accomplished first novel. A decade in the writing, this is an anthropological adventure story that c... Full description
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce roman nous donne à lire les mémoires fictifs du Dr Norton Perina, édités et corrigés par son ami le Dr Ronald Kubodera. Perina, après avoir reçu son diplôme de docteur en médecine, est choisi par l'anthropologue Paul Tallent pour partir explorer la petite île micronésienne de Ivu'Ivu, sur laquelle des humains pourraient vivre des siècles en parfaite santé physique mais avec un déclin mental accéléré, après avoir ingéré la chair d'une certaine tortue « opa'ivu'eke » qui ne vit que dans un lac de cette île. En outre, Perina, qui a ramené et adopté des dizaines d'enfants de l'île, est accusé d'abus sexuel sur eux. ● le roman s'inspire de la vie du Dr Daniel Carleton Gajdusek, Prix Nobel de médecine 1976, condamné en 1987 pour abus sexuels sur mineurs après avoir ramené une cinquantaine d'enfants de Micronésie et de Papouasie-Nouvelle-Guinée. ● Mon résumé ne divulgâche rien car tout nous est exposé dès les première pages du livre. C'est bien un des deux défauts majeurs de ce roman complètement raté, l'autre étant de présenter des longueurs d'un ennui abyssal. C'est extrêmement mal construit, d'une incroyable maladresse, et en plus très verbeux, d'un style trop classique et même ampoulé, avec des phrases interminables truffées de parenthèses et d'incidentes qui rendent souvent le propos confus. ● Et lorsque le « Postscript » arrive, enfin, nous donnant le seul élément qui nous manquait, on l'a deviné depuis longtemps ! ● Quelle déception que ce roman, le premier publié par l'autrice, le deuxième étant Une vie comme les autres (A Little Life), que j'ai absolument adoré au point que j'en fais un des meilleurs romans qu'il m'ait été donné de lire ! ● Un troisième roman est programmé pour novembre 2022, To Paradise : espérons qu'il sera plus proche du deuxième que du premier !
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Au premier degré, « The peoples in the Trees » (2013, Atlantic Book 384 pp.) de Hanya Yanagihara raconte la vie romancée et adaptée d'un biologiste (D. Carleton Gadjusek), prix Nobel en 1976. Dans les années 50, le Dr. Norton Perina et son assistant Ronald Kubodera partent dans un archipel Micronésien Ivu'ivu pour y étudier une population primitive. Ils découvrent une population où les seniors (> 60 ans), aussi appelés les réveurs, ont une longévité stupéfiante. le secret est l'ingestion, lors du repas d'anniversaire du sexagénaire, de la viande d'une tortue locale (opa'ivu'eke) (littéralement l'animal du grand père d'Ivu). de retour aux USA, Perina ramène une de ces tortues, qu'il fait analyser, publie ses travaux, devient célèbre et obtient le prix Nobel.
C'est bien sûr, à la fois la première partie du livre, conçu comme étant les mémoires de Abraham Norton Perina (ANP), éditées par Ronald Kubodera (RK). le livre est découpé en sept parties, avec une préface, un épilogue et un postscript. le tout est présenté à la façon d'un long article scientifique, avec des notes en bas de pages, appendice-lexique. En fait la préface est en soi un résumé des mémoires, puisque d'emblée RK admet la condition exceptionnelle de ANP (d'un point de vue scientifique), mais ce qui implique de passer sur tout le reste. Cette préface, rédigée postérieurement aux évènements qui vont entacher la carrière de ANP me gène beaucoup. Elle déflore (c'est le cas de le dire) le reste du livre.
La composition est en sept chapitres, les mémoires de ANP, éditées par RK, précédés d'une préface (12 p.) et suivis d'un épilogue et postscript (17 p.), toujours du même RK.
de la prime jeunesse de ANP. (The Creek) on ne retiendra qu'une lente description de deux jeunes (ANP et Owen, son jumeau) dans un village perdu dans les plaines de l'Indiana. Une mère assez transparente, qui décède brutalement (rhume chinois, ou plutôt anévrisme – déjà le double langage des sachants), un escalier (gigantesque dans cette pauvre maison), reste d'un architecte humilié de quitter NYC pour revenir dans le village familial (déchéance de la gloire à rien – les termites, hélas), mais dont chaque marche est baptisée: Curie, Galilée, Einstein (ce qui en 1933 montre une certaine précocité), Mendel, Maxwell…. Intéressant aussi de voir que dans ce chapitre, juste après le décès du père, et le peu de moment où Norton et Owen se retrouvent, Norton utilise 18 fois le « I » (Je) en 11 lignes. (en fait il y a 56 « I » dans les 3 dernières pages (96 lignes) de cette première partie).
On en arrive au début des études de médecine en 1946 (Hamilton College, Harvard Medical School, Boston, excusez du peu, inscription –actuelle- 65 000 USD). Petite pique au passage sur les médecins « le romantique héroïsme d'être médecin » comparés aux virologues « le challenge de la recherche scientifique » et des fleurs au passage « j'étais probablement un des membres le plus curieux intellectuellement et créatif de ma classe, voire du collège tout entier ». Et là, bingo, il est invité par Gregory Smythe (je n'ai pas pu vérifier le nom) à étudier dans son labo (études sur le cancer par sources virales). Visite très hiérarchisée du labo (on ne parle pas aux sous-fifres). Petite introduction sur comment tuer une souris de labo. Hélas n'est pas Pasteur qui veut, la théorie est fausse (ANP l'a vite compris, il donne en passant la contre-recette. Intéressante invitation privée aussi chez les Smythe (« Il avait le don de parler longuement sur des sujets intéressants tout en les rendant non seulement inintéressants, mais complètement opaques ») et finalement le contact avec Paul Tallent qui lui propose de travailler à U'ivu au-delà de l'archipel des Gilbert..
Partie III. Les débuts sur l'archipel. Il a fallu 70 pages pour en arriver là, mais des pages pleines de considérations hautaines sur les autres. Juin 1950, c'est la première expédition de ANP avec Paul Tallent, un anthropologue de Stanford, vers l'archipel de U'ivu. ANP est emmené en tant que médecin. L'archipel (imaginaire) comprend 3 iles et 35 000 habitants (ce qui parait beaucoup). A l'arrivée ils rejoignent Esme Duff, médecin sur place. C'est la seule personne féminine (importante) du livre. Les contacts avec ANP sont rugueux (peu de conversation, mal fagotée, senteurs louches de menstruations), bref la panoplie quasi complète de quelqu'un qui n'aime pas la gent féminine. Contacts avec la population et les rites locaux. Découverte, par hasard, d'une habitante, âgée, hors du village principal, aussitôt baptisée Eve. Cette découverte est suivie d'autres, qui mettent en évidence une population âgée, (les réveurs) vivant en dehors des autres. Ils se caractérisent tous par un tatouage (cercle barré d'un trait) signifiant tortue (opa'ivu'eke). Stupeur de l'anthropologiste, qui cherche à connaitre les rites de passage à ce statut de « réveurs ». le biologiste par contre cherche à déterminer pourquoi cette population (tous au-delà de la soixantaine) est physiquement conservée, alors que le psychique est altéré. Ce serait dû à l'ingestion de la viande d'une tortue spéciale. D'où la recherche de ces animaux et prélèvement de leur chair (en dehors des recherches de Tallent et d'Esme). (A ce niveau, les conditions de prélèvement et de conservation sont nettement en deçà des conditions idéales de ce genre d'opération - on doute de l'arrivée aux USA de matière encore exploitable).
Retour aux USA, analyses et tests sur des souris (retour à la fonction principale de ANP). Mais à nouveau des conditions de relations humaines entre le professeur et son unique assistant (male) de piètres qualités. Néanmoins, publication et renommée mondiale qui vaudront le Nobel à ANP. le livre suit assez bien la carrière de D. Carleton Gadjusek qui sert de modèle. Ce dernier découvre dans des circonstances similaires les formes virales (prion) qui, entre autres sont à l'origine de la maladie de la vache folle. Néanmoins, ce chapitre est long et montre une personne relativement seule, avec beaucoup d'a priori, quelquefois à la limite du racisme (les allemands et les japonais sont cruels, les russes alcooliques et les anglais homosexuels). Toujours également cette propension à parler de soi (le nombre de « I » par paragraphe est parfois inquiétant).
Après cette période, début des adoptions d'enfants de l'archipel. Par ailleurs ce dernier est maintenant aux mains des firmes pharmaceutiques (Lilly, Pfizer, Johnson and Johnson, Merck) qui ont introduit les modes de vie occidentaux (et détruit la civilisation originelle). Très vite on arrive à une trentaine d'enfants (4-13 ans) qui vivent dans la grande maison de ANP à Baltimore (Là encore brève apparition de Mrs Tomlison, puis de Mrs Lansing, qui gèrent au quotidien ce petit monde). La raison profonde de ces adoptions n'est pas clairement exprimée. Les relations épisodiques entre ANP et son frère jumeau Owens sont également ambigues, dans la mesure où ce dernier est suspecté d'homosexualité (mais dont le sujet n'a jamais été abordé entre les deux jumeaux).
On arrive enfin au dernier chapitre « Victor », nom d'un des enfants qui refuse ce nom (et préfèrerais être appelé Vi tout simplement, donc une brouille sur une broutille). Violent refus de ANP, qui passe très vite à la case prison.
Il faut attendre sa libération (24 mois après) et sa sortie très attendue par Ronald Kubodera pour avoir le fin mot de l'histoire (que je ne déflorerai pas içi - désolé).
En résumé, un livre dense, avec quelques lenteurs, facile à lire cependant (on dirait par moments de l'anglais écrit par un non-anglophone), mais dont les différents aspects sont assez diffus (et confus). C'est en fait ce mélange des genres et des points de vue qui fait l'intérêt du livre. En effet, il y a plusieurs façons d'aborder ce livre. C'est tout d'abord la vie, éditée au sens mise en forme par Kubodera, de ANP et de ses découvertes. C'est aussi le respect, et peut être même cette relation quasi oedipienne entre le maitre et l'élève qui transpire dans la préface. C'est l'intrusion de la vie moderne dans un paradis perdu, l'ile d'Ivu'ivu. C'est le procès de la science envers les sociétés primitives. C'est un livre sur le viol. On n'est pas loin de Lolita de Vladimir Nabokov. (Intéressant rapprochement de Lolita et d'Oedipe).
Pour ce qui concerne ANP en tant que savant, on est très vite surpris par son sens de l'isolement. Un ego sans doute surdimensionné, mais n'est ce pas le cas de ces fortes personnalités. On est surpris aussi de sa quasi foi en ses recherches, sûr d'avoir la bonne réponse (et d'avoir eu la bonne question) avant les autres qu'il juge d'ailleurs très sévèrement (cf Walter Brassard et Monroe Fitch, les deux assistants de Smythe). Il est évident que l'auteur a puisé dans ses souvenirs personnels (son père était hématologiste) pour écrire cette partie. En tant que personne, on est également surpris par ANP et ses contacts humains. Les femmes ne comptent pas ou si peu pour lui, elles ne sont pas très présentes dans le livre (sa mère, Esme, et les 2 aides dans sa maison du Maryland). Quant aux femmes (ou filles) indigènes…. Ses rapports avec son frère jumeau, Owen, ne sont pas meilleurs : ignorance ou rencontres très épisodiques. Même les circonstances de l'enterrement du père ne sont pas des manifestations enthousiastes entre les deux orphelins. Ses relations avec les enfants adoptés ? (ceux-ci lui doivent tout). le cas de Victor est il le seul de ce type ? Il semble que par plusieurs fois, sur l'archipel, il y ait eu des relations entre ANP et un gamin (mais ce genre de relations était partie prenante des coutumes de l'archipel).
le procès des sociétés pharmaceutiques et des autres occidentaux qui anéantirait les sociétés primitives. le danger était connu, et dénoncé notamment par Paul Tallent. de voir ce que les firmes ont fait de l'archipel n'est surement pas en leur faveur (motorisation, béton, destruction), mais il ne semble pas que ce soit le point important du livre. D'ailleurs ANP reste totalement hors de ce système et s'en lave les mains (ce n'est pas de sa faute).

On note enfin que l'incipit est un extrait de la Tempête de Shakespeare (acte 4, scène 1), ci-joint la traduction de Guizot (1864). « Un démon, un démon incarné dont la nature ne peut jamais offrir aucune prise à l'éducation, sur qui j'ai perdu, entièrement perdu toutes les peines que je me suis données par humanité ! et comme son corps devient plus difforme avec les années, son âme se gangrène encore…. Je veux qu'ils souffrent tous jusqu'à en rugir ».
On reste dubitatif quant au sens de la dernière phrase appliquée aux différents protagonistes de « The People in the Trees ». Et que penser si cela vise directement Victor. Cela n'est pas impossible si l'on considère la position de l'incipit et celle du postscript qui finalement donne la clé aux mémoires.
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Vidéo de Hanya Yanagihara
"Une vie comme les autres" d'Hanya Yanagihara, traduit de l'anglais (États-Unis) par Emmanuelle Ertel, disponible le 4 janvier 2018 aux éditions Buchet Chastel
Découvrez le roman sur http://www.buchetchastel.fr/une-vie-comme-les-autres-hanya-yanagihara-9782283029480
Épopée romanesque d'une incroyable intensité, chronique poignante de l'amitié masculine contemporaine, Une vie comme les autres interroge de manière saisissante nos dispositions à l'empathie et l'endurance de chacun à la souffrance, la sienne propre comme celle d'autrui. On y suit sur quelques dizaines d'années quatre amis de fac venus conquérir New York. Willem, l'acteur à la beauté ravageuse et ami indéfectible, JB, l'artiste peintre aussi ambitieux et talentueux qu'il peut être cruel, Malcolm, l'architecte qui attend son heure dans un prestigieux cabinet new-yorkais, et surtout Jude, le plus mystérieux d'entre eux. Au fil des années, il s'affirme comme le soleil noir de leur quatuor, celui autour duquel les relations s'approfondissent et se compliquent, cependant que leurs vies professionnelles et sociales prennent de l'ampleur. Révélant ici son immense talent de styliste Hanya Yanagihara redonne, avec ce texte, un souffle inattendu au grand roman épique américain.
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