Jouer est comme une rêverie qui permet à l'enfant d'obtenir ce qu'il ne peut pas avoir ou réaliser pour le moment, ce qu'il n'aura sans doute jamais. L'enfant peut être un garçon quand on est une fille, jouer à avoir un bébé dans le ventre alors qu'on est un garçon ! Jouer permet d'éprouver l'expérience espérée et le plaisir qu'on imaginerait en tirer.
Quelle chance, l'ennui ! Enfin du temps pour rêver et créer.
L'ennui n'est pas une mauvaise chose, au contraire. Ce temps qui semble vide permet à l'enfant de se reposer, de rêver.
La proximité avec la nature apporte ainsi à l'enfant une stimulation de tous ses sens et permet au parent de transmettre à l'enfant le respect de ce qui est vivant.
Créer un livre, c'est toute une aventure que l'on peut réaliser avec son enfant. On peut inventer l'histoire, la dessiner, assembler le livre... Et puis, le lire !
Avant dodo
C'est toujours la même histoire qu'il faut raconter le soir avant le dodo. Sans déplacer une virgule, sans oublier une phrase, sans changer d'intonation. C'est un véritable rituel qui sécurise le petit face à la menace que la séparation du sommeil et de la nuit fait peser sur lui. Répéter ce rituel le rassure que demain sera demain, pareil à aujourd'hui et qu'il retrouvera papa et maman. C'est toujours la même histoire qui permet d'être ensemble avant de se séparer. Bonne nuit, fais de doux rêves mon petit, à demain !
En construisant une structure narrative, l'enfant se met dans la peau de l'autre : il se pense autre et il pense l'autre. Ces jeux imaginaires "on disait que" sont l'expression de sa vie intime intérieure, une projection de ses préoccupations affectives,. Il faut laisser l'enfant jouer de cette façon car c'est sa façon de métaboliser les préoccupations de la vie. Pour autant qu'il ne se mette pas en danger, ni ne fasse du mal à l'autre, il lui sera permis , dans les jeux, de tout dire et de tout jouer. Un peu comme dans les rêves...
Même si cela nous semble farfelu, même s'il désire des choses impossibles, n'ayons pas peur de le laisser rêver et s'imaginer d'autres vies.
Quel que soit l'âge, jouer est un signe de bonne santé psychique chez l'enfant.
Nous sommes également redevable aux auteurs qui accompagnent notre réflexion : plus particulièrement D.W. Winnicott (Jeu et réalité) qui le premier a insisté sur le jeu comme fondement d'une bonne santé psychique, M. Berger (Voulons-nous des enfants barbares ?) qui en a pointé l'importance en termes de prévention de la violence, S. Marinopoulos (Dires moi à quoi il joue, je vous dirai comment il va, et Jouer pour grandir) et D. Marcelli dont les travaux ont chatouillé l'âme de ce travail collectif.