Très bon petit recueil de différentes sous-thématiques de la maltraitance envers les enfants.
L'esprit est ouvert, dans un volonté de compréhension, de dialogue, même avec le pire, être dans le soutien des parents défaillants, de l'agresseur aussi. On ne les oublie pas. Evidemment, le souci de protéger la victime est omniprésente et essentielle. Cela va sans dire.
Du bébé secoué, aux jeux à caractère sexuel, le parent incestueux, le pédophile, la violence conjugale et ses impacts, la séparation parentale, peut-on encore toucher les enfants, le harcèlement, le TDA-H... entre autres sous-thèmes, tous traités en quelques pages tout à fait judicieuse, aidante, inspirante. de tous bons « points de repère », en effet.
Merci Yapaka pour ce travail.
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Un pédophile fait la Une de l'actualité, une mère de famille a tué sin enfant, le père d'un enfant s'est pendu... Contre le chaos, contre la monstruosité, il n'y a pas d('autres armes que celles de la pensée, de la dignité, de l'attention autrui, de la construction démocratique permanente ; le travail de la culture;.. Si le "monstre" est tout entier à ses pulsions, l'homme gagne son humanité en évitant d'être emporté par ses émotions grâce à sa capacité de penser à lui-même, à l'autre et au monde qu'il l'entoure. Il s'agit d'un mouvement où je me laisse toucher par la souffrance de l'autre et où, plutôt que d'en être sidéré, fasciné, je suis capable de penser et parler cette souffrance et, éventuellement, d'agir.
Parmi les adultes et parents d'aujourd'hui, de très nombreuses anciennes victimes d'abus sexuels n'ont pas pu, dans leur enfance ou leur adolescence, dénoncer les faits. Même s'ils se sont exprimés à l'époque, ils n'ont généralement été ni entendus ni crus. Ils n'ont obtenu ni soins ni réparation. Cependant, une évolution générale progressive et favorable est observée depuis près de trente ans. Il serait toutefois excessif de prétendre que la prison du silence imposé à l'enfant abusé appartienne totalement au passé.
Lorsqu'un enfant a été coupé de sa partie émotionnelle parce qu'il n'y a jamais eu de place pour celle-ci, il grandira en cherchant ranimer à partir d'autrui cette part morte en lui. C'est ainsi que ces enfants devenus adultes se "complèteront de leur part manquante" en se greffant sur une compagne, un compagnon qui leur donnera la sensation d'exister.
Perdre l'autre devient alors synonyme de risque d'effondrement ; dans la réalité, c'est parfois aussi perdre une sécurité financière et devoir radicalement réorganiser sa vie.
Dans ces couples, la peur de la rupture handicape encore davantage les faibles capacités de ces mères. Toutes l'énergie est mise au profit de la cohésion du couple et les enfants passent à l'arrière-plan, ou pire sont perçus comme éléments importunants.
Voilà ce qui empêche ces femmes de voir et de sentir la détresse de leurs enfants, voilà ce qui les pousse à fermer les yeux sur l'horreur qui est devenue, à travers le couple quelles forment, une part constituante d'elles-mêmes.
Enjeux différents pour parents et enfant
Si, pour les parents la séparation entraîne une coupure relationnelle, et l'ouverture à quelque chose de nouveau, pour l'enfant c'est différent. Il va devoir réaménager sa relation avec chacun, apprendre à faire le grand écart entre les deux. Plus les parents se respectent et reconnaissent leur importance réciproque, et moins l'acrobatie sera périlleuse.
A la différence de ses parents qui sont acteurs de ce qui se joue, l'enfant assiste en simple spectateur à la fin de la vie telle qu'il l'a connue jusque-là. Il n'a aucun pouvoir sur ce qui arrive et est soumis à la façon dont ses parents gèrent la situation.
En donnant à l'enfant l'opportunité de prendre de petites décisions sur son quotidien (quel doudou emmener chez papa, quelle photo mettre chez maman,...) cela permet parfois d'atténuer son sentiment d'impuissance.
Sans contester l'espace transitionnel que représente la scène du jeu pour l'enfant, il est nécessaire que l'adulte reste attentif au contenu du jeu. En fait, le jeu laisse entrevoir ce qui préoccupe l'enfant, la façon dont il observe le monde qui l'entoure et comment il se le représente. L'adulte doit aussi tenir compte des modalités relationnelles qui structurent le groupe d'enfants afin d'évaluer si chacun a pu faire le choix de sa participation au jeu.
Lorsque l'adule se trouve confronté à un jeu à caractère seul, il est important qu'il exprime à l'enfant sa surprise, voire son malaise, face à de tels comportements pour ensuite lui poser à nouveau les interdits qui protègent et structurent son développement.
Dans un temps différé, il peut reprendre avec l'enfant les préoccupations qui étaient mises en scène dans le jeu.