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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Rien n'est banal dans ce très bel ouvrage des Éditions Sabine Wespieser, l'histoire d'une grand- mére tout juste disparue et de sa petite fille.
"Sous la tonnelle"nous enchante dés le début, par le fil d'un récit à l'écriture magnifique, tellement riche et belle que l'on désirerait citer nombre de phrases pour notre plaisir!, le tout mené tambour battant par la narratrice qui nous conte d' une maniére élégante, la vie de sa grand- mére, issue d'une famille d'Emigres Arméniens, ayant fui le génocide,et qui avait épousé un commerçant Libanais, devenue veuve trés jeune... Une femme amoureuse de la vie, lumineuse, insoumise ,animée d'un orgueil positif, vivant sa soif de liberté dans un monde qui le lui refuse....
Nous sommes à Beyrouth.
"Petit Liban, enclavé dans les confits des autres en plus des siens, réduit géographiquement à faire appel à un arbitre chaque fois que le conflit tourne au vinaigre" nous dit Hyam Yared, et plus loin"Cette ville, est celle où il y a partout des malentendants et des aveugles" et encore plus loin"Il y a trop de passions en Orient pour que les rêves ne se transforment en chaos"....car, en plus,de l'amour de l'humain de ces deux femmes, la petite fille et la grand- mére , leur refus des convenances,leur courage, la force de leurs convictions, leur désir d'amour et de son difficile apprentissage, nous vivons dans des pages déchirantes les souffrances de ce petit pays, en pleine guerre civile, la grand- mére refuse de quitter sa maison et son jardin fleuri, situés sur la ligne de démarcation, elle désire résister à la guerre, tente d'aider chacun comme elle le peut et reste neutre.....malgré le danger et les contraintes tragiques ," libre" dans sa tête....forte...
L'auteur rend un magnifique hommage à un Liban,déchiré, blessé, meurtri, violé, bousculé tout au long de l'histoire, dans la deuxième moitié du 20° siécle...face à ses contradictions....
Pour la petite fille en instance de divorce, déchirée entre sa quête de liberté et son besoin d'amour, sa grand - mére reste un point d'ancrage et un modèle ...
Un ouvrage sur la fidélité aux lieux, fidélité à la parole donnée, un récit émouvant et troublant sur le deuil, la perte d'une grand- mére passionnée, libre mais plus complexe et mystérieuse qu'il n'y paraît....
Deux images de femme magnifiques qui se font écho,portés par les mots révoltés et volontaires, jamais résignés de Hyam Yared.
Des passages inouïs et éblouissants qui méritent d'être relus:" Mon Liban à moi est fait d'obus. de cadavres. de destruction. de politiciens en jarretelles. le prix de la passe au Liban? Un pays entier avec quatre millions aux enchéres,assujettis à toutes sortes de manipulations...."
Une nostalgie douce,une quête de liberté et d'amour de ces âmes insoumises, généreuses et libres...
Un cri d'amour:"Toute ma vie,je m'étais préparée à recevoir ta mort comme on reçoit la vie".
" Ta mort légère comme des plumes d'oie. Comme le poids d'une chaîne en or. Vingt et un grammes".

Un très beau portrait de femme animé par ses propres obsessions, sur le désir, la violence, la passion...la guerre et ses ambiguïtés, un ouvrage qui m'a fait penser au si beau : "le soleil était chaud "de Josette Alia, lu il y a trés longtemps...


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J'aime le Liban, ce pays déchiré, enclavé, bombardé… Ce livre est un coup de coeur

Nous sommes à Beyrouth, le 13 juillet 2006. La grand-mère tendrement aimée de la narratrice vient de décéder. La porte de la maison doit rester ouverte 3 jours, et les « corbeaux » venus présenter leurs condoléances, sont dans le salon.. Elle, elle se réfugie dans le boudoir de sa chère aïeule parmi ses objets intimes, ses petits papiers et carnets et ses souvenirs. Elle cherche à retrouver sa présence dans le jardin… Un homme est là, assis. Jeune, un accent marseillais, il vient remettre un épais dossier confié par l'émissaire de son père, Youssef.. Sous la tonnelle, il raconte… C'est magnifique. Elle va découvrir tout un pan de la vie de sa grand-mère…« ℒ𝑒 𝒷𝑜𝓃𝒽𝑒𝓊𝓇 𝓃'𝑒𝓈𝓉 𝓅𝒶𝓈 𝓊𝓃𝑒 𝒶𝓉𝓉𝑒𝓃𝓉𝑒. ℐ𝓁 𝓈'𝒶𝒸𝒸𝓇𝑜𝒸𝒽𝑒 𝒶𝓊𝓍 𝑔𝑒𝓃𝒸𝒾𝓋𝑒𝓈. ℐ𝓁 𝒶 𝓁𝑒 𝑔𝑜𝓊𝓉 𝒹𝑒 𝓁'𝑒𝒻𝒻𝑜𝓇𝓉 𝑒𝓉 𝒹𝑒 𝓁𝒶 𝓅𝑒𝓇𝓈é𝓋é𝓇𝒶𝓃𝒸𝑒 »

Cette grand-mère née dans une famille arménienne ayant fui le génocide, a épousé un commerçant Libanais, est devenue veuve à trente ans. Elle a refusé de quitter sa maison et son jardin fleuri, situés sur la ligne de démarcation, s'arrangeant avec sa peur et le danger, et diplomatiquement avec les différents partis qui s'affrontent à coup de roquettes et les francs-tireurs. C'est une femme forte, lumineuse, « aux yeux perçants », sage, intelligente, fidèle, libre, insoumise, amoureuse, cultivée, respectueuse des autres, de tous les autres, secrète, tellement admirable.

« 𝒯𝒶 𝓂𝑜𝓇𝓉 𝓁é𝑔è𝓇𝑒 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒 𝒹𝑒𝓈 𝓅𝓁𝓊𝓂𝑒𝓈 𝒹'𝑜𝒾𝑒. 𝒞𝑜𝓂𝓂𝑒 𝓁𝑒 𝓅𝑜𝒾𝒹𝓈 𝒹'𝓊𝓃𝑒 𝒸𝒽𝒶î𝓃𝑒 𝑒𝓃 𝑜𝓇. 𝒱𝒾𝓃𝑔𝓉 𝑒𝓉 𝓊𝓃 𝑔𝓇𝒶𝓂𝓂𝑒𝓈 ».

J'ai été très émue par l'histoire de Melkon et Rachel. Les personnages secondaires sont également très attachants (Brahim, Ali, Anita, Rose, Luludja qui se croit femme libérée, Monsieur F..)

C'est un roman sur la liberté, l'amour, la parole donnée. Beaucoup de passages très émouvants, tendres. Les lettres sont d'une telle noblesse !

J'ai également aimé la note archéologique.

J'ai aimé l'arrière-plan politique, humaniste et sociologique du moment, excellemment décrit : l'exode arménien, la guerre du Proche-Orient, les émeutes parisiennes, le vent de liberté des moeurs de 1968, les références culturelles, littéraires.L'écriture est chatoyante, enchanteresse.

Un magnifique portrait de femme, doublé d'un hommage au Liban, à l'émerveillement et la tolérance. Lisez-le.

Une belle plume si poétique
Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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Elle vient de perdre sa grand-mère, voudrait se réfugier dans ses souvenirs, dans ceux de la morte, mais voilà, il faut respecter les convenances.
Vous connaissez l'oursin : piquant à l'extérieur et doux à l'intérieur. Et bien ce pourrait être la vie de la grand-mère de cette jeune femme qui vient de mourir.
Nous sommes au Liban. Les 2 coques représentent Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest. L'intérieur qui est si bon et iodé, c'est la grand-mère qui n'a jamais voulu quitter sa maison située sur la ligne de démarcation entre les 2 zones en guerre. Grâce à un messager, la narratrice va connaître un pan de la vie de sa grand-mère totalement inconnu d'eux qui renforce l'admiration et l'amour qu'elle lui porte.

Un roman doux par la dose d'amour qu'il véhicule, dur par le climat ambiant, fort par la liberté. Il y a des pages déchirantes lorsque l'auteure parle du Liban, de ce pays déchiré, meurtri, violé, blessé. Mais il y a cette grand-mère et sa petite-fille, toutes les deux insoumises, orgueilleuses, vivant leur liberté dans un monde qui la leur refuse. Leur amour de l'humain, leur refus des convenances et leur courage.

C'est un livre sur la fidélité à la parole, aux lieux
Sabine Wespieser, une fois de plus, nous permet de découvrir et de lire une auteure de grande qualité. J'aurais aimé rester sous la tonnelle avec la narratrice et l'ombre de sa grand-mère. Quel délicieux roman à la fois fondant et sucré comme un loukoum et fort et dur comme la volonté de ces femmes. Qu'il a dû faire bon sous cette tonnelle dans ce jardin, oasis de bonté dans un monde de brutes.

Un très beau roman servi par une écriture riche et belle que je vous recommande. J'aurais voulu garder, celui-ci également !!!
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Un roman comme je les aime. Hyam Yared nous parle de sa grand-mère, nous promène dans le Liban des années 30 à nos jours, tout en restant ouverte sur le reste du monde et les grands évènements de cette période.
Dans un style simple, chargé d'émotions, elle nous présente cette femme qui a tant compté pour elle. Une femme qui a voulu résister à la guerre et rester neutre dans tous les conflits. On ressent son attachement, son respect pour elle.
Avec l'arrivée d'Eugène, elle va découvrir un nouveau visage de sa grand-mère, une histoire qu'elle a gardé pour elle seule : son amitié amoureuse avec Youssef, son exigence envers elle-même et sa fidélité à son premier amour.

Un magnifique portrait de femme.
Un bel hommage à un petit pays bousculé tout au long de l'Histoire.
Une oeuvre poétique.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de Hyam Yared. On ressent ses sentiments et on s'attache aux personnages. J'avais l'impression d'être assise avec elle sous la tonnelle du jardin de sa grand-mère.
Lien : http://lebacalivres.blogspot..
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Tout simplement un très bon livre
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Langue superbe. écrit directement en français par une libanaise.
Personnage de la grand-mère , plus humaine tu meures.
Magnifique
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