Les enfants, se disait Matahachi, ont coutume de causer des ennuis à leurs parents, mais il arrive que ce soit l'inverse.
La durée d'une vie n'est qu'un intervalle insignifiant dans le cours infini du temps.
- Quand il n'y a personne d'autre que moi sur la route, j'ai l'impression qu'elle m'appartient.
...Le boudha enseigne que les femmes dont mauvaises. Des diablesses. Des messagères. de l'enfer... ... ...
- ... pourquoi les femmes sont-elles mauvaises?
- Parce qu'elles trompent les hommes
- Les hommes ne trompent-ils pas les femmes, eux aussi?
- Si, mais...le Bouddha lui même était un homme
- Veux-tu dire par là que s'il avait été femme, les choses auraient été à l'inverse?
Certes, vous avez senti de l'agresivité en moi, mais ce n'était qu'un reflet de la vôtre.
Otsu commença d'éprouver une étrange et intense mélancolie chaque fois qu'elle se trouvait seule dans sa chambre. Elle s'en demandait la raison : la solitude n'avait rien de nouveau pour elle. [...] La solitude, songeait-elle, est pareille à la faim ; elle ne se trouve pas à l'extérieur, mais à l'intérieur de soi. En souffrir, se disait-elle, c'est éprouver qu'il vous manque quelque chose, quelque chose d'absolument nécessaire...
Si seulement, elle avait un ami ! Elle n'en avait pas besoin de beaucoup ; un seul qui la connût bien, quelqu'un sur qui elle pût s'appuyer, quelqu'un de fort et de totalement digne de confiance. Voilà ce qu'elle désirait, si ardemment qu'elle ne savait plus à qui se vouer.
Le son limpide de la flûte se fit entendre. Tandis que les doigts fins de la jeune fille se mouvaient au-dessus des sept trous de l'instrument, ses phalanges ressemblaient à de minuscules gnomes absorbés dans une danse lente. C'était un son bas, pareil au murmure d'un ruisseau. Takuan avait l'impression d'être lui-même devenu eau vive, précipitée dans un ravin, jouant dans les creux. Quand résonnaient les notes aiguës, son esprit s'envolait au ciel pour s'ébattre avec les nuages. Les sons de la terre et les échos du ciel se mêlaient, transformés en soupirs nostalgiques de la brise soufflant à travers les pins, se lamentant sur le caractère transitoire de ce monde.
p.109
...c'est une grave erreur de croire que la Voie du samouraï ne consiste qu'en un déploiement de force...
L'homme véritablement brave est celui qui aime la vie, qui la chérit comme un trésor qu'une fois perdu l'on ne peut jamais retrouver. Musashi savait bien que vivre, c'est plus que se borner à survivre. Le problème était de savoir comment imprégner sa vie de signification, comment assurer que sa vie lancerait jusque dans l'avenir un vif rayon de lumière, même s'il devenait nécessaire de renoncer à cette vie pour une cause. Si Musashi parvenait à réaliser cela, la durée de son existence -vingt ans ou soixante-dix- importait peu. La durée d'une vie n'est qu'un intervalle insignifiant dans le cours infini du temps.
(P 777)
Le moine Takuan:
"Connaître quelque chose veut dire l'expérimenter concrètement. Un livre de cuisine ne supprimera pas votre faim."