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Critique de LoupAlunettes


Si le titre original se positionne sur la zenitude d'une tasse de thé ("Teacup"), la version française lui préférera l'horizon plus indistinct d'un "Là-bas" qui viendra éclairer sur l'autre thème du livre.

Les deux angles se valent, nous le verrons.



Sur la 1ère de couverture, le jeune garçon mis à part, le fond de plage nous rappelle le travail d'une peinture, baigné d'une grande blancheur, les rehauts épais ajoutant de l'épaisseur par endroits et accentuant l'action du soleil qui se lève.



Le travail de la couverture, ici en particulier, n'est pas superficiel, on s'en rend compte, avec une qualité d'image qui tente de ne rien perdre du travail graphique d'origine de l'illustrateur, nous invitant déja à faire connaissance avec l'objet livre et en dépassant la simple manipulation.

Nous prendrons le temps d'appliquer notre main sur la couverture comme si l'on pouvait sentir le volume des nuages et celui des vagues qui s'y trouvent.



Oh? L'avez-vous vu?

Sur le sol, près du bateau, notre fameuse tasse de thé.



N'est-ce pas incongru?

Ce jeune homme prêt à s'embarquer avec son sac à dos, un peu condamné à ramer, se trouve t-il réellement dans cet état d'esprit d'insouciance?

Si l'on reste sur notre impression de peinture, enrichie de métaphores, les vertus relaxantes de la tasse de thé seraient les bienvenues associées au plaisir d'un voyage sans effort.

Nous sommes ici loin des grandes embarquées en voilier beaucoup plus sauvages. L'atmosphère apaisée et la tasse feront démarrer l'aventure sur une note contradictoirement calme, nous promettant peut-être de la croisière.

Mais est-ce le cas? N'est-ce pas un moyen de nous ménager?



Quid de l'histoire?

"Il était une fois un garçon obligé de traverser la mer pour cherchez un nouveau chez lui.

Dans son sac, il y avait un livre, une gourde et une couverture.

Dans une vieille tasse, il emportait une poignée de terre de l'endroit où il avait tant joué...".



L'idée d'exil n'a rien de tranquille et pourtant les auteurs nous le présentent ainsi.

C'est une véritable odyssée que l'on vous promet.

Les illustrations sont magnifiques, en effet, dignes d'une peinture.

Le personnage est perdu dans les éléments qui se déchaînent ou se reposent, serrant contre lui le souvenir de ce qu'il a laissé, logé au fond de sa tasse.



Du courage.

Voila ce que cela nous inspire indubitablement.

Il est vraiment peu de chose, ce petit bonhomme, pris entre cette mer d'azur et cette mer salée, les deux se confondent esthétiquement et ce qui est en réalité un désoeuvrement nous parait à nous comme un moment de pure beauté. Il nous manquerait presque un air musical de Classique par dessus pour être bien servi.



L'odyssée sera surréaliste, un bon espoir s'y plantera, contredisant tous les lois de la logique, une petite magie, peut-être divine, viendra soutenir le voyageur.



Les interprétations seront multiples pour les grands lecteurs, de l'ordre du Merveilleux ou du Biblique, mais le résultat restera le même, c'est encore, comme cela se fait beaucoup en ce moment avec la Littérature Jeunesse, un hymne à la résilience pour tous les grands défis que nous lance la vie qui nous oblige à tourner de grandes pages, nous serons au recommencement optimiste.



Les jeunes lecteurs pourront profiter du voyage pour ce qu'il est et par ailleurs, commencer à prendre goût peut-être aux fameuses "Marines" anglaises picturales.

Qui sait, cela pourra peut-être les conduire gentiment vers les allées d'un Musée pour poursuivre cette découverte.
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