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Critique de Malivriotheque


Charles Yu est réparateur de machines personnelles à voyager dans le temps dans son monde fictionnel. Alors qu'il est exceptionnellement de passage dans sa ville fictionnelle pour l'inspection de sa machine, il se retrouve coincé dans une boucle temporelle juste après avoir tiré sur son double du futur...

Un premier roman ambitieux et assez complexe bien qu'agréable à lire malgré les diverses mises en abyme et concepts scientifiques temporels.
L'emboîtement des poupées russes commence avec Yu qui se met en scène dans son histoire et crée un univers diégétique, fabriqué donc consciemment dans le domaine littéraire (ce qui rappelle d'une certaine façon la série Thursday Next de Jasper Fforde), dissocié des autres univers, y compris le nôtre. Un univers dont les personnages ont conscience qu'il n'a jamais été achevé, un univers où les villes se télescopent et forment de nouvelles mégalopoles perdues on ne sait trop où dans cette géographie didactique. Ensuite, et c'est là que ça commence à devenir compliqué : Charles Yu l'auteur a écrit un livre sur Charles Yu le personnage qui rencontre son futur-lui qui lui révèle que tout est dans le livre que son présent-lui va écrire, celui-là même que nous lisons et qui se construit au fur et à mesure de notre lecture.
Vous suivez ? :D
Ainsi, en plus des mises en abyme susmentionnées, l'auteur transporte ses personnages et lecteurs dans un tourbillon temporel où l'intrigue se retrouve conjuguée à tous les temps de l'indicatif. (On a dit que c'était complexe.)
Attendez, cela ne s'arrête pas là. Car c'est une histoire de science-fiction qui prend au mot les sens de « science » et de « fiction », faisant un nombre incalculable de références du genre : avec entre autres la saga Star Wars, et bien évidemment le Guide de survie du voyageur galactique de Douglas Adams. Les éditeur/traducteur ont certainement voulu faire une référence à ce dernier dans le titre choisi, qui, au contraire du titre original en anglais, ne prévient pas que la fiction que nous allons lire est connue comme étant fictionnelle par les personnages (le titre anglais étant « How to Live Safely in a Science Fictional Universe », la nuance se trouvant bien dans « fictional », notez bien l'absence du mot « fiction », voire même du tiret de « Science-Fiction »).
Ahhhhh (soupir).
Cela fait beaucoup, mais on se laisse néanmoins embarquer dans cette histoire archi originale et surtout unique en son genre. Attention toutefois à la rythmique du texte qui n'est pas constante. Après une première partie assez divertissante, la deuxième (dans laquelle le personnage Yu se retrouve confronté à son passé et surtout aux évènements qui ont conduit à la disparition de son père) s'avère beaucoup plus nostalgique et donne un ton différent au livre. Ce dernier gagne en profondeur de manière littérale et métaphorique. Les passé-présent-futur partagent des liens entortillés quelque peu obscurs auxquels la physique théorique tente de répondre. Mais l'originalité et l'humour qui constituaient la première partie semblent déjà bien loin à ce moment-là.
Ne boudez pas ce petit OLNI qui a le mérite d'être clairement différent du reste (par contre éditeurs, revoyez votre copie, les fautes sont nombreuses).
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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