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Critique de iris29


Pour un challenge, il me fallait un roman qui avait été censuré dans le monde...
Publié pour la première fois en 1991, sa réédition a été longtemps attendue Ce roman noir est le dernier livre à avoir fait l'objet d'une demande d'interdiction à la Chambre des Lords, pour cause d'immoralisme... Aussitôt ma curiosité a été piquée... Qu'est-ce que ce petit roman ( 211 pages ) avait de si dangereux ?
Première observation : il est formidablement bien écrit et il décrit formidablement le harcélement dont les hommes font preuve à l'égard des femmes. Cela va de l'appel pervers du voisin, au profiteur de situation ( qui ne se vit pas comme un violeur ), au violeur tout court...
Deuxième observation : Il est violent . Il est considéré comme violent à cause de ses phrases crues et choc. Mais n'est-ce pas parce qu'il s'agit de la violence d'une femme envers les hommes ? Celles des hommes , on y est "habituées" , on la lit, on la voit, elle fait la une des jounaux. Celle de "Dirty week-end" est ,en ce sens, surprenante !
Mais ça raconte quoi ?

♫ Elle répondait au nom de Bella♫ .
Comme dans Edward et Bella ? Non..
J'y ai vu dans le choix de ce prénom, une référence à " La Belle et la Bête", Bella et les bêtes... Les bêtes féroces, les prédateurs, les prédateurs sexuels.. Bella est souvent comparée à un agneau sans défense, sans force physique, vu qu'elle est une faible femme..

Bella habitait à Brighton , un appartement comme il en existe des milliers en Angleterre, en sous-sol. Un jour, Bella vit le voisin d'en face qui l'épiait à travers sa fenêtre. C'était franc et assumé, il n'a pas bougé quand il fut surpris.Bella n'avait déjà pas beaucoup de lumière, mais Bella se calfeutra, elle commença par fermer les rideaux. Mais ça n'a pas suffit. Peu à peu , ce pervers s'immisca dans sa vie par des coups de fil, par des apparitions dans des espaces publics.
Et puis un jour, il franchit le palier de trop. Et Bella , tout d'un coup, su qu'elle n'en pouvait plus, que c'était la goutte de trop, qu'il fallait qu'il paye, qu'il disparaisse , et avec lui, son problème. Et Bella décida que tous ceux qui lui manquerait de respect, qui abuserait de son corps, de sa patience, paieraient de leurs vies.
Bella est passée dans une autre dimension : Bella devint une tueuse... Et le pire de ça, c'est qu'elle n' eut aucun remord.


C'est violent, c'est cash. Mais pas plus que d'autres romans. Pas plus que des romans policiers qui détaillent des examens légistes, par exemple...
Profondément féministe. C'est peut-être ça qui a déplu ! Ça et la colère qu'il dégage... On est du côté des femmes, de celles qui deviennent des proies.
Quelle est la femme, la lectrice , qui n'a pas été suivie au moins une fois dans sa vie ? Qui n'a pas eu peur en rentrant chez elle, la nuit ? Qui n'a jamais vu un exhibitioniste? Qui n'a jamais subi des attouchements dans le métro ? Qui n'a jamais reçu un coup de fil d'un inconnu un peu trop "enthousiaste" ? Qui n'a pas renoncé à une sortie le soir, ou a un jogging solitaire en pleine forêt par peur ?
Vous avez coché une de ces cases ? Bella se venge mais elle nous venge toutes aussi... Bella nous fait réfléchir à ce qu'on subit ou a subi, ce qu'on considére comme "habituel" et qui est juste anormal.

Un roman pour nous les feeemmes...qui fait réfléchir , à lire par curiosité.
Il a été adapté au cinéma par Michel Winner en 1993.
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