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3,44

sur 118 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Me rappelant "Inconnu à cette adresse" par son éloquente concision, Antonia aussi est un texte court qui progresse habilement vers la métamorphose d'une existence ordinaire.

Ici toutefois, pas d'échange épistolaire mais des fragments de journal intime, les mots d'une jeune femme des années soixante qui suffoque en son quotidien de grande bourgeoise palermitaine. Un monologue intérieur pour ne pas sombrer, pour se convaincre de se sauver, dans les deux sens du terme.

Chronique touchante que celle d'Antonia que l'on découvre au fil de ses confidences et de ses pensées, mais hélas un peu trop succincte pour que l'on parvienne à s'y attacher vraiment. Je referme ce Journal assez dubitative, partagée entre la délicatesse du propos et la trop légère empreinte qui subsistera dans mes souvenirs de lecture (et accessoirement les deux ou trois fautes d'accord qui m'ont grave picoté la rétine).


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Antonia : Journal 1965-1966 signé par Gabriella Zalapì me laisse songeuse.

Nous sommes en 1965 à Palerme, Antonia est mariée à Franco, un homme d'affaire aisé. Il attend d'Antonia qu'elle soit une "épouse inodore, incolore et sans surprise." Elle doit être excellente maitresse de maison, une mère de famille hors pair et le faire valoir en toute discrétion de son superbe mari.. Mais voilà il y a erreur de casting Antonia n'est pas celle qu'il espérait, Franco n'est pas celui qui lui aurait convenu.
En explorant les malles de Nonna sa grand-mère paternelle Antonia arrive enfin à reconstruire son identité.Au fil des pages de son journal intime on voit Antonia émerger de la grisaille oppressante de sa vie.

Ceci dit il me semble que ce récit manque de consistance. Tout est effleuré, suggéré à l'image sans doute de la société sicilienne des années 60.
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Années 60, Antonia est mariée à Franco. Bourgeoise oisive, elle laisse la nurse la priver de son fils Arturo. La honte de ne pas se battre pour honorer une toute petite promesse : je t'emmènerai à l'école la paralyse, tout la plonge dans une atmosphère ouatée, sans saveur... Son mari lui reproche avec condescendance d'être trop gentille avec le personnel.

Elle s'ennuie. Se laisse porter par une langueur angoissée, son mariage n'a plus de sens. Sa grand-mère décède, son mari s'occupe de la succession et lui fait livrer des cartons remplis de lettres, photos et carnets.

Elle apprend ce que les femmes de sa famille ont vécu. Les secrets. Alors jour après jour, Antonia s'extrait de sa torpeur en ouvrant frénétiquement les cartons. Elle pose les mots dans ce journal, raconte avec justesse la lente sortie de l'abattement pour reprendre sa vie en mains.

"On serait tenté de dire "ce ne sont que des mots", mais au moment important de l'histoire, les mots sont des actes" Clément Attlee.

C'est ainsi que les mots qu'elle lit, la porte, lui insufflent le courage de se battre pour changer sa condition de femme malgré la violence de la société.

Difficile, tant elle est détachée, d'être touchée par cette femme qui pourtant est touchante, enfermée dans la condition que son époque a voulue pour elle. Une femme tout simplement bridée par les conventions qui choisit la Liberté, quelle que soit l'époque, est toujours une héroïne dont il faut connaître l'histoire.

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L'auteure Gabriella Zalapi, dans ce tout premier roman remarquable, nous présente le journal d'Antonia, rédigé entre 1965 et 1966. C'est une jeune femme, née en 1936, vivant à Palerme avec son mari qu'elle n'aime pas Franco et leur fils Arturo. A vingt neuf ans elle se pose des questions essentielles , ses "désirs tombent, s'enfoncent dans l'insonore. Impossible d'envisager une vie perfect house wife pour le restant de ses jours ". En épousant cet homme elle a cru être aimé. Peut être mais pas comme elle le désirait. Elle étouffe, se sent éteinte. Tout comme elle ne sait pas aimer son fils, croit ne pas être une bonne mère, elle jalouse la bonne et en même temps reste à distance de lui.

Mais qu'est-ce qu'être une bonne mère, cela existe t-il réellement ? Qu'est-ce qu'être une "bonne" épouse ? Que des questions !!

Elle a deux amours, sa grand-mère, mère de son père disparu, Nonna et son grand-père Vati, père de sa mère insaisissable. Ce sont ses anges gardiens.

Quand Nonna meurt, elle lui lègue des cartons de documents, des lettres, des photos et elle se met corps et âme dans ces souvenirs restituant un passé mal connu ou parfois même oublié, qui vont l'aider à ouvrir ses yeux et surtout se créer de nouveaux possibles.

Ce livre à tout pour me plaire, une très jolie maison d'édition, une belle forme que ce journal intime, une belle histoire que celle d'une femme mélancolique et qui sait se poser des questions ... alors qu'est-ce qui a manqué pour que je sois davantage transporter ... un certain romantisme absent... peut être ? Je serais curieuse de lire un prochain roman de cette auteure certainement prometteuse.
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Idée originale pour ce premier roman de l'autrice italienne Gabriella Zalapi qui nous fait rentrer dans le journal intime d'un personnage de fiction, Antonia, rédigé entre 1965 et 1966 avec un ( faux) carnet de photos et des notes plus ou moins grifonnées qui semblent avoir été retrouvées telles quelles.

Antonia est une jeune italienne de trente ans qui vit à Palerme avec son mari qu'elle n'aime pas Franco et leur fils Arturo.

Face à l'indifférence polie de son mari qui semble trop accaparé par son travail, Antonia va se plonger dans l'histoire intime des grands parents afin de tenter de se reconstruire quelque peu.

Ce vrai faux journal intime nous plonge dans une Italie bourgeoise des années 60 qui ne semble pas encore prête à laisser s'exprimer les désirs d'émancipation des femmes.

Grace à une écriture sensible et délicate , Gabriella Zalapi nous fait toucher du doigt, par de toutes petites touches, comment se crée le sentiment d''enfermement d'une femme soumise à une société patriarcale bien trop prégnante .

Dommage que ce journal, qui couvre une période de deux années, est trop court ( 120 pages!) et composé de trop petits paragraphes qui donnent la fâcheuse impression de survoler les thématiques et les sentiments explorés.

L'ensemble donne l'impression d'être un peu trop superficiel et de manquer d'un peu de profondeur pour émouvoir et compatir au destin de cette jeune femme bridée et brimée.

Un roman dont l'exécution ne dépasse pas les bonnes intentions de départ.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En une petite centaine de pages, illustrées de photos en noir et blanc, suffisamment libres d'interprétation, Gabriella Zalapi imagine le journal intime d'une jeune femme, issue d'une grande famille juive cosmopolite, mariée pour de mauvaises raisons à un bourgeois de Palerme qui l'exaspère. Elle ne se rapproche que par éclipses de son fils, Arturo, que lui dispute âprement la nurse chargée de s'occuper de lui.
Plutôt immature, Antonia, par le biais de documents anciens, va reconstituer le puzzle du passé de sa famille et éclairer d'un jour nouveau son attitude.
N'ayant eu accès ni à l'amour de sa mère, ni à une véritable éducation, Antonia ne peut que s'émanciper en tombant amoureuse et en fuyant tout à la fois un foyer et une mère toxiques. L'arbre généalogique final nous indique qu'elle serait toujours en vie...
Si j'ai aimé la forme du roman, ses ellipses, son écriture précise et allant droit à l'essentiel, je suis restée plus en retrait face au caractère de l'héroïne, trop évaporée à mon goût, en dépit de l'arrière plan dramatique.
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Petit livre salué par Madame Figaro avec le prix du roman français, lors du Grand Prix de l'Héroine 2019.
Tout au long des 100 pages de ce roman illustré de photos, nous découvrons des extraits du journal d'Antonia dans les années 1960, jeune femme mariée sans amour à un bourgeois de Palerme. A l'occasion de la mort de sa grand-mère, elle va recevoir et découvrir des lettres et photographies retraçant le passé très tourmenté de sa famille.
Loin d'être un simple passe-temps, pour tromper ses "journées-lignes", ce retour en arrière sera pour Antonia une façon de trouver la force nécessaire pour réagir, reprendre en main l'éducation de son fils Arthuro, ne plus simplement subir les habitudes et propos blessants de son mari Franco, découvrir la vérité sur ses grands parents Mutti et Vali.
La construction de ce roman est intéressante pour son mélange pages du journal intime d'Antonia avec les lettres et photographies des différents membres de sa famille.
Mais ce roman est trop bref pour en faire une lecture inoubliable.
Pas un incontournable pour moi dans les sorties 2019 même si le style et l'écriture sont à remarquer.
S'agissant du premier roman de Gabriella Zalapi, d'origine italienne, anglaise et suisse, la sortie de son prochain roman sera intéressante à suivre!
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Ce livre ne m'a pas attendue sur une étagère. "Antonia – Journal 1965 - 1966" patientait sagement dans son enveloppe, parmi un amas de magazines, dans ma boîte à lettres. Je l'ai découvert à mon retour en Haute-Savoie. Je ne connaissais pas l'auteure Gabriella Zalapì. En revanche, j'étais heureuse de retrouver les Editions Zoé que j'affectionne.

"Journal 1965 - 1966", il s'agit bien, en effet, du journal d'une femme, Antonia. Issue d'une famille cosmopolite, elle s'ennuie ferme avec son mari Franco. Il faut dire que vivre aux côtés d'un homme qui vous assène que "les femmes de [ton] rang s'occupent d'organiser les mondanités et [tu] as beaucoup de progrès à faire dans ce domaine.", ne doit pas être rose. Elle ne peut – ne sait – par ailleurs s'occuper de son fils Arturo, toujours surveillé par sa gouvernante, ou plutôt "Nurse" comme elle souhaite être appelée. Lorsque sa grand-mère meurt, qu'elle reçoit des boîtes contenant nombre de documents, lettres, photographies, elle reconstruit sa vie familiale…

Deux ans d'un journal écrit au gré de ses découvertes et agrémenté de ces fameuses photos ou lettres. le temps de l'écriture – 1965/1966 – m'a semblé bizarrement en décalage avec les propos rapportés. J'avais plutôt l'impression de compulser le journal d'une femme des années quarante.
Mais, même si je l'eus, par ailleurs, préféré plus fouillé, plus universel, peut-être aussi plus romantique, j'ai aimé l'originalité de la forme. J'ai aimé aussi la sobriété de l'écriture, la manière qu'a Antonia d'analyser sa vie, la progression de ses sentiments, l'étude des différents personnages. J'ai aimé enfin l'angle choisi par l'auteure pour traiter le problème de l'émancipation féminine.

Ce ne fut pas un coup de foudre, j'ai même émis quelques réserves. Pour autant, j'en ai apprécié la lecture. Je trouve ce roman en parfaite adéquation avec la ligne éditoriale de la maison Zoé et j'attends avec plaisir la parution d'un deuxième roman de Gabriella Zalapì.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Dans les années 60, la femme est d'abord femme au foyer, épouse docile et mère accomplie. Dans ce rôle écrit d'avance, Antonia s'ennuie, Antonia s'étiole, mais elle en parle avec délicatesse et sagesse. Si son mari la cantonne exclusivement à ces rôles, la nurse lui vole sa fonction de mère en lui interdisant une approche trop intime avec son fils Arturo. Et un sentiment diffus se développe, comme si son propre fils lui était étranger, la poussant à s'interroger sur son rôle de mère.

Peu à peu, elle s'évade de ce quotidien. Un jour elle exhume du paquet qu'elle a reçu à la mort de sa grand-mère les lettres et albums photos de sa famille et de son passé. Elle va alors s'y pencher et à partir de là, tenter de se retrouver, de comprendre où elle en est.

Pendant deux ans, de 1965 à 1966, elle confie ses découvertes, mais aussi son mal-être à son journal intime. Elle y relate ses journées et ses trouvailles, ses sentiments et ses rêves. Celle qui sort des années de guerre qu'on connues ses parents n'est pas encore tout à fait la femme contestataire des années 68. C'est dans cet entre-deux qu'elle laisse entrevoir un embryon de révolte face à la morosité et à cette place qui lui est assignée dans une vie toute tracée qui l'assomme au plus haut point.

Entre ombre et lumière, sa vie s'écoule, lente et morose. Comme dans ces vieilles photos qu'elle exhume des albums de famille oubliés, elle s'expose, triste et fascinante, révolté et soumise.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lirehttps://domiclire.wordpress.com/2020/03/20/antonia-journal-1965-1966-gabriella-zalapi/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Antonia a fuit par le mariage une enfance difficile. Elle n'y trouvera pas le salut, la société sicilienne corsetant les moindres faits et gestes des épouses et mères de famille. Elle relate son ennui et sa tristesse dans ce court journal intime (1965-1966). Rien d'original, rien d'exceptionnel: un court roman à prendre dans sa valise pour cet été.
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