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3.45/5 (sur 138 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Milan , 1972
Biographie :

Anglaise, italienne et suisse, Gabriella Zalapi a vécu à Palerme, Genève, New York, habite aujourd’hui Paris. Ses longs séjours à Cuba et en Inde ont également été déterminants pour donner corps à l’une de ses préoccupations essentielles : comment une identité se construit ? Artiste plasticienne formée à la Haute école d’art et de design à Genève, Gabriella Zalapì puise son matériau dans sa propre histoire familiale. Elle reprend photographies, archives, souvenirs pour les agencer dans un jeu troublant entre histoire et fiction.
http://gabriellazalapi.blogspot.com

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Gabriella Zalapì présente "Ilaria ou la conquête de la désobéissance", en librairie dès le 23 août 2024. Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l'école. de petits hôtels en aires d'autoroute, l'errance dans le nord de l'Italie se prolonge. En pensant à sa mère, I'enfant se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l'internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile. Grâce aux jeux, aux tubes chantés à tue-tête dans la voiture, grâce à Claudia, Isabella ou Vito, l'enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, il est un «guépard nerveux» dans un nuage de nicotine, pense la petite. S'il la prend par la main, mieux vaut ne pas la retirer; ni reculer son visage quand il lui pince la joue. Ilaria observe et ressent tout. Dans une langue saisissante, rapide et précise, ce roman relate de l'intérieur l'écroulement d'une petite fille qui doit accomplir seule l'apprentissage de la vie. https://editionszoe.ch/livre/ilaria-ou-la-conquete-de-la-desobeissance
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Grandir à toute vitesse et sortir de là. Je ne sais pas par où commencer. Je m'égare, je rature, je réduis, je construis, je compresse, je colle, je rêve éveillée, je crache sur l'injonction "Soyez heureux". Seule la nuit je suis honnête.
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Dans une enveloppe vierge, j’ai trouvé la photo de mariage de Maman et de Henry, qui avait eu lieu à l’ambassade de Nassau. C’est aux Bahamas qu’elle a trouvé son deuxième mari. Combien de temps après la mort de Papa? Quelques mois? Peu après, Maman m'a annoncé qu’elle était enceinte de Bobby, ce demi-frère, ce petit putto. Son arrivée a tout modifié: j’étais devenue un rappel encombrant d’une vie passée, il fallait que ma naissance reste un acte invisible. J’ai littéralement sursauté en revoyant le visage d’Henry. Le jour de leur mariage, Maman, avec une voix mielleuse, m’avait dit: "C’est lui ton nouveau papa. Il faudra l’appeler Daddy." 
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Au cinéma avec Fulvio. Nous sommes allés voir 8 1/2 de Fellini. Une réplique m'a bouleversée :

"Est-ce que tu serais capable de tout planter là et de recommencer ta vie ? De choisir une chose, une seule chose et d'y rester fidèle ?... De faire en sorte qu'elle devienne ta raison de vivre ? ... Une chose qui résumerait tout, qui renfermerait tout, parce que ta propre fidélité la rendrait infinie ? En serais-tu capable ?"
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Franco, avec son dos de prêtre, m'exaspère. Je n'en peux plus :
de ses petits gestes maniaques lorsqu'il plie ses habits
de sa manie de se moucher bruyamment avant de se coucher
de ses affreux pyjamas rayés, cadeaux de sa mère
de ses crachats sonores lorsqu'il se lave les dents
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Grandir à toute vitesse et sortir de là. Je ne sais pas par où commencer. Je m'égare, je rature, je réduis, je construis, je compresse, je colle, je rêve éveillée, je crache sur l'injonction "Soyez heureux". Seule la nuit je suis honnête.
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Oublier le climat myope de ses yeux
Oublier ce qu'il disqualifie et surtout son acharnement
Oublier ce long et interminable couloir
Oublier de préparer le déjeuner. Oublier de ranger
Oublier de suivre le programme
Oublier de le questionner sur sa journée
Perdre la liste des choses à faire
Feindre des migraines régulièrement
Oublier de fermer les fenêtres
Oublier son corps liquide
Oublier la laideur
Ignorer les bouts d'ongles qui traînent sur le bord du lavabo
Relire si nécessaire
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J'ai trouvé un petit livre bleu dans les cartons de Nonna. Un drôle d'objet qui répertorie toutes les qualités dont une femme, à la fin du siècle dernier, devait être dotée pour retenir l'attention des hommes. Il fallait qu'elle ait de la noblesse d'âme, un coeur affectueux, une capacité d'abnégation; qu'elle soit modeste, constante, courtoise, spirituelle, charitable, simple, bonne, raisonnable, sincère, douce, tendre.
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INCIPIT
21 février 1965
Ce matin, lorsque j’ai ouvert les yeux, j’étais incapable de bouger. Mon corps semblait s’être dissous dans les draps et baignait dans une sueur toxique. Ce n’est qu’en entendant la gouvernante – Nurse comme elle désire être nommée – que j’ai sauté du lit. Elle était sur le pas de la porte avec Arturo. Où allez-vous? «Nous allons à l’école, of course», a-t-elle dit de son petit air choqué. Elle m’a pratiquement claqué la porte au nez. Puis je me suis souvenue qu’hier soir au dîner, j’avais promis à mon fils de l’emmener en classe ce matin. J’ai eu honte.

3 mars 1965
Je perds mes cheveux. J’ai des migraines. Je grossis à vue d’œil et ne rentre plus dans mes habits. Ma nouvelle habitude : dès que Franco part travailler, j’étends des draps noirs sur les miroirs.
Hier il m’a reproché de ne pas savoir donner des ordres aux domestiques. D’être trop gentille avec eux. Il y avait du mépris dans sa voix. En disant trop gentille, il a bien décomposé les syllabes et des bulles de salive s’accumulaient sur les côtés de sa langue qui roulait. Il persiste à appeler Maria «la bonne».

4 mars 1965
Nurse m’épie l’air de rien avec sa tenue d’infirmière. J’aurais dû la faire partir dès le début. C’est elle qui m’a interdit d’allaiter Arturo et de le garder près de moi la nuit. Elle a pris trop de place entre lui et moi, avec son chignon parfait, sa peau lisse, sa petite moustache drue, ses règlements, ses yeux bleu glace.

12 avril 1965
Rendez-vous ce matin à 9h au cabinet du notaire Via Cavour avec Oncle Ben. Nous avons finalement résolu les derniers petits conflits liés au testament de Nonna.
Tout s’est passé dans le calme. J’étais anesthésiée. J’ai hérité de ce qui revenait à Papa: une importante somme d’argent, la moitié des meubles de Villa Clara (où vais-je les mettre?) et les six appartements de Florence (une entrée d’argent mensuelle). Cette affaire qui a traîné si longtemps est finalement close. Je suis heureuse de savoir que jamais je ne dépendrai financièrement de Franco.
Chez le notaire, j’ai réalisé que cinq ans se sont écoulés depuis la disparition de Nonna. Pourtant je me surprends encore, quand le téléphone sonne, à croire, à espérer entendre sa voix. Et cette sidération qui suit. Cette déception.
Quand est-ce que je reverrai Oncle Ben? À l’aéroport, j’ai mesuré à sa démarche combien il a vieilli. Lui rendre visite à Londres absolument.

30 avril 1965
Dîner à la maison avec Valentina, Felice, Matilde et époux.
Menu:
Timbalines de macaronis à la sauge
Filets de soles à la Diplomate
Petits pains de foie gras à l’aspic
Salade Jockey-Club
Mousse aux abricots
Ces dîners mondains sont une manière de faire diversion aux interminables tête-à-tête avec Franco. Je ne serai plus seule avec cette bouche qui mastique bruyamment. Avec cette tête qui se penche si bas sur l’assiette qu’elle pourrait se décrocher et se noyer dans le gaspacho. Ce soir, pas de «Quoi, qu’est-ce que tu as dit?»
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Il paraît qu’un jour on se réveille affamé de ne pas avoir été ce que l’on souhaite. Où ai-je lu cette phrase? depuis, au lever, je regarde autrement ce qui m'entoure. Le monde prend de l’ampleur, du volume, une odeur. Ce petit miracle s’ecanouit Très vite pour être remplacé par une implacable journée-ligne.
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Gabriella Zalapì
j'ai reçu un coup de téléphone d’un musée autrichien qui voulait reconstituer des biens spoliés à mon arrière-grand-père, pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet arrière-grand-père, Vati, juif autrichien, était collectionneur d’art. Le musée nous demandait de fournir quantité de documents. J’ai dû me plonger dans les archives familiales, ce que je n’avais jamais fait jusque-là. Parmi les lettres, les papiers, les photos a émergé la vie d’Antonia que je ne connaissais pas ou plutôt dont je ne connaissais pas les deux années que je raconte dans le livre. Elle m’a immédiatement intriguée
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