Dans son lit de plume, il ne pouvait s’empêcher de penser à sa situation d’orphelin. De père et de mère. De bébé retrouvé sur le parvis de l’église de Chaon, un matin d’avril. P’tit oisieau tombé du nid !
Seul, avec personne de qui dépendre, personne à rendre compte, personne qui donne la fessée ou la forte cuillère d’huile de foie de morue, personne à plaire, personne à consoler. Une bonne fois pour toute, il avait essuyé ses larmes, arrêté de renifler, cessé de se plaindre et surtout appris à se taire. C’est fou ce que l’on peut être bruyant dans sa tête, lorsqu’on n’a rien à dire.