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Critique de VALENTYNE


Un roman qui se passe dans l'Algérie d'aujourd'hui. Roman ? non, plutôt un journal avec deux narrateurs :  le premier Harys est un chien, le deuxième Moul est son maître.  Pendant quelques semaines ces deux personnages vont nous raconter leur quotidien à Alger : les aller-retours entre le présent et le passé sont nombreux : l'arrivée de Harys dans le foyer de Moul suite au départ de sa femme, la naissance de la fille de Moul, les visites chez la vétérinaire, visites de plus en plus fréquentes car Harys vieillit.

Moul, journaliste ou écrivain, la quarantaine, vit seul avec son chien, il passe beaucoup de temps chez lui, a quelques aventures (notamment avec la vétérinaire mais aussi sa voisine). Chaque paragraphe commence par un petit encart, on ne sait pas toujours si c'est le chien ou si c'est Moul qui va parler au début (quelques exemples d'entrées : balcons d'Alger / sagesse de grand-mère / dentier de mon grand-père / geôlier / laisse de soie  / chien de faïence / pipi GPS / printemps automnal / sur les pas de mon père / en une d'un quotidien / Gad Elmaleh Jacques Brel / pistaches et Oum Kalthoum / songe ou mensonge).

Au début du livre Harys prend beaucoup la parole puis de moins en moins ce qui correspond à la « vieillesse » de Harys qui s'approche de son dernier voyage.

Dans l'immeuble de Moul vit Lara une réfugiée syrienne qui a quitté son pays pour fuir Daesh

Sur un ton naïf et ironique Harys critique le régime en Algérie et en Syrie et ce que la folie des hommes fait de la religion, il se permet de dire et de faire des choses qu'un homme ne pourrait pas sans risquer l'emprisonnement.

Tout le pays est comme muselé, les femmes sont voilées et méfiantes, la suspicion est permanente, le chien dont la santé décline se radicalise, veut changer de nom et récupérer un nom plus « arabe » pour accéder au paradis…

Au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture le ton simple de l'humour avec un comique de répétition laisse la place à un ton plus absurde et désespéré.

En conclusion  : ironique et drôle au début, ce livre glisse lentement vers un désespoir palpable, la fin m'a vraiment attristée.
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