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Gwaenchanh-a (Ça va aller)
Qui n'a pas ressenti de l'émotion, voire eu les larmes aux yeux en repensant au plat délicieux concocté par une personne maintenant décédée ?
Michelle Zauner est née 1989, elle est compositrice et la chanteuse principale du groupe indie pop Japanese Breakfast. Sa mère, coréenne et son père, américain, l'ont élevée aux Etats-Unis. Presque tous les étés, elle se rendait en Corée avec sa Maman pour retrouver la famille de ce pays. Elle a longtemps galéré avant de pouvoir vivre de sa musique. Elle a même accepté des « boulots alimentaires » pour avoir un peu d'argent.
« Pleurer au supermarché » a connu un immense succès aux Etats-Unis et vient d'être publié en France. C'est en allant faire ses courses régulièrement chez H Mart que l'auteur a compris que dans ce magasin coréen, elle venait chercher de la nourriture mais aussi les souvenirs de tout ce qui la liait à sa mère. Cette dernière est décédée d'un cancer du pancréas alors que Michelle avait vingt-six ans. le choc a été violent et elle a eu besoin de créer des chansons, de faire une thérapie, de rédiger ce récit avec ce qu'elle a vécu de petite fille jusqu'à l'âge adulte.
Elle analyse finement la relation mère/fille. « Ma mère essayait constamment de me façonner selon l'idéal de perfection qu'elle imaginait pour moi. »
Elle explique les difficultés de sa double culture. À l'école on l'appelait chinoise ou japonaise, pas coréenne, comme si la Corée n'existait pas. Trouver un équilibre, se sentir bien dans ce qu'elle faisait et choisissait n'a pas été aisé. Elle raconte les obstacles, les coups de stress mais également le bonheur de revenir à la maison, chez ses parents pour partager des fous-rires, des repas, montrer qu'elle devenait adulte. Et puis, les liens familiaux se distendent un peu. Jusqu'à l'annonce de la maladie, d'abord minimisée avant d'être suivi du verdict brut et douloureux. Comment se comporter, que faire ? Elle revient près de ses parents. L'envie de ne pas perdre un instant malgré la lourde pathologie est primordial.
« Je ne soupçonnais même pas l'effort colossal qu'il lui fallait mobiliser pour simplement se lever. »
Petit à petit, elle a réalisé que la cuisine pouvait la rapprocher de celle trop tôt disparue, lui redonner un équilibre. À l'hôpital, elle lui apportait des mets (dont certains comme le jatjuk « spécial malades »). C'était une façon d'établir un « pont » entre elles, de trouver une « culture » commune. Quand elle prépare un doenjang jjigae (sorte de ragout), elle connaît les ingrédients de base parce qu'elle a beaucoup observé. de nombreux plats sont évoqués dans ce récit (l'éditeur aurait pu proposer un petit recueil de recettes en supplément), ils sont tous liés à des moments particuliers de la vie de l'auteur, elle les partage avec beaucoup de délicatesse.
Est-ce que la mort de sa mère, lui a donné le sentiment qu'elle perdait une partie d'elle-même, qu'elle ne savait pas tout de ses origines ? Prendre des cours de cuisine coréenne est-ce un moyen de s'approprier ses racines ? Sans aucun doute, comme le fait que l'auteur vient de s'installer en Corée pour apprendre la langue.
J'ai beaucoup aimé ce livre, Il n'est pas larmoyant malgré le sujet, il est empli d'amour et peut faire écho à notre propre histoire. Il est écrit dans un style fin et agréable (merci à la traductrice !) et c'est très émouvant car l'auteur se confie à nous en toute confiance.


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Si vous pensez que ce livre parle de nourriture coréenne, c'est le cas. Si vous pensez que ce livre ne parle que de cela, c'est faux. Il est infiniment plus riche que cela.

Je me dois d'être honnête avec vous : à part une incursion en décembre 2002 dans un restaurant coréen situé à côté de notre hôtel à New York, expérience pendant laquelle Nicolas et moi n'avons jamais su ce que nous mangions exactement, je ne connais rien en nourriture coréenne. Ici, la narratrice nous parle de kimchi, de banchan, de bibimbap, de cette nourriture qui fut un lien avec sa mère.
Michelle a un père américain et une mère coréenne. Cette dernière lui fait suivre des cours à l'école coréenne de sa ville et l'emmène à Séoul régulièrement. Tiraillée entre deux cultures et l'envie de se fondre dans la masse, la jeune Michelle se rebelle et met de la distance entre elles. Jusqu'au jour où sa mère tombe gravement malade…

Ce roman est donc avant tout la très belle histoire d'une relation entre une mère et sa fille, une relation faite de maladresse et de tendresse, de rendez-vous manqués et de souvenirs à la pelle, une relation quelquefois violente et pourtant douce. C'est donc un récit universel qui à travers les thèmes des enfants issus de cultures différentes (j'ai pensé ici à mes enfants français et grecs), de l'adolescence et de la découverte de son identité, de la famille et du deuil parlera à tous.
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Michelle Zauner combs through mementos related to her mother: when she was a child and clung to her throughout her childhood, when she was a challenging teen, when she took care of her dying mother, and when she had to rebuild a life without her. As a Korean-American, she reflects on her relationship with her mother, her struggles with her identity, and how food and music became sources of comfort and connection for her. Grief, cultural identity and the complex bonds between mothers and daughters are explored in the book. It talks about things that are very close to my heart right now: losing a mom, marriage, and Korea. A book read at the appropriate moment, and that made me crave Korean food.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Un des rares livres qui m'ait fait pleurer.

Michelle Zauner nous parle de thèmes universels : deuil, nourriture, souffrance, famille, amour, musique.
Lorsque sa mère est diagnostiquée d'un cancer, puis décède, elle doit se reconstruire et c'est par la musique, avec Psychopomp, mais surtout par la cuisine. Celle de ses ancêtres, de la branche coréenne de sa famille.

Je ne connais pas ou très peu la cuisine coréenne. Je ne pourrais sans doute pas citer un plat. Mais Michelle Zauner écrit très bien la cuisine, elle la fait vivre dans notre tête tout comme les souvenirs qui y sont liés. Elle nous remontre les gestes simples qui sont d'autres langage de l'amour. Un amour ici maternel, parfois froid, parfois violent. Mais aussi doux et savoureux. Littéralement.
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book of the year idc that's only the 8th of january
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Michelle Zauner est, désormais, installée à Philadelphie. Son quotidien est partagé entre ses petits boulots et les concerts de son groupe de rock. Elle appelle ses parents de temps en temps. Mais au détour de l'une de leurs conversations, sa mère lui annonce qu'elle est malade: c'est un cancer.
Michelle décide de mettre sa vie entre parenthèses pour accompagner sa mère. Les souvenirs des voyages en Corée avec sa mère, la cuisine si savoureuse de sa mère mais aussi les nombreuses divergences avec sa mère lui reviennent en mémoire...

Ce roman autobiographique est une ode à l'amour maternel, un amour entre une mère et sa fille, un amour infini mais complexe, avec des hauts et des bas...
Il est, également, un témoignage poignant mais pudique d'une jeune femme qui accompagne sa mère malade.
A l'annonce de cette maladie, Michelle revient chez ses parents dans l'Oregon. Elle se remémore, par petites touches, son enfance et les saveurs qui s'y associent, sa quête d'identité à la fois américaine et coréenne, ses relations parfois difficiles avec cette mère aimante mais intransigeante. Elle se souvient de ces voyages en Corée qui étaient autant d'occasions de découvrir les racines de sa mère.
Michelle accompagnera sa mère jusqu'au bout en concoctant des plats pour elle, des plats qui sont, pour sa mère, les fondations de sa culture coréenne.

Bref, j'ai été émue aux larmes par ce roman qui nous dévoile l'histoire intime mais si universelle du deuil et de la réconciliation entre une mère et sa fille.

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Que dire… Pour la première fois de ma vie un livre m'a ému aux larmes. Michelle Zauner raconte le deuil de sa mère et à travers celui-ci nous emporte dans un voyage culinaire de la culture de sa mère coréenne. Elle explore le conflit mère-fille mais aussi son métissage américano-coréen et cherche à trouver sa place dans l'héritage culturel que lui a laissé sa Umma.
Je ne peux que recommander ce livre émouvant et fascinant qui saura vous toucher.
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